Civilisation

Enchantement des lieux
La littérature aime jouer du pouvoir d’enchantement des lieux, comme nous le montrent deux livres récents, La carcasse du Bon Secours de Dominique Thomas, et 10, villa Gagliardini de Marie Sizun.
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La littérature aime jouer du pouvoir d’enchantement des lieux, comme nous le montrent deux livres récents, La carcasse du Bon Secours de Dominique Thomas, et 10, villa Gagliardini de Marie Sizun.
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Voici la définition de l’épithète à laquelle je me réfère : insolent, « qui surprend ou provoque par son caractère extraordinaire, insolite ou supérieur » ; elle est donnée par le fabuleux Trésor de la langue française, un dictionnaire inépuisable, en 16 volumes in-quarto.
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Antoine Sénanque a pris goût aux histoires anciennes, avec des moines, des inquisiteurs, des pestiférés, des lépreux horribles, des Turcs, guerriers implacables ou tanneurs asservis, du vélin, et encore bien d’autres choses ensevelies dans les brumes de nos mémoires. Son roman Croix de cendre (Grasset) n’a rien à voir avec les moineries du maître Rabelais, pas plus qu’avec celles des fabliaux et autres contes gaulois.
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Je sais que je vais surprendre, mais je vais quand même rapprocher Jean Berteault et Nicolas Boileau, un poète qui vient de nous quitter après avoir publié son ultime recueil : Le prochain train est annoncé (éditions Thierry Sajat) et un classique exemplaire, dont les poésies, plus ou moins complètes, sont disponibles dans plusieurs collections de poche (dont Poésie/Gallimard, avec une belle préface de Jean-Pierre Collinet).
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Nous pouvons être fiers de nos romanciers. Pas de tous, bien sûr, mais fiers de ceux que le respect de notre langue et de notre tradition littéraire conduit à peindre avec finesse et pénétration une part de notre histoire contemporaine, comme fit Anatole France en son temps. En voici deux : Serge Joncour, qui publie Chaleur humaine, et Jean-Michel Guenassia, qui nous donne À Dieu vat, tous les deux chez Albin Michel.
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Voici d’abord un livre peu banal, extraordinaire même, à la façon de ces machines tarabiscotées, dont le dessin occupait une demi-page du journal Cœurs vaillants ; elles ne servaient qu’à faire basculer une trappe ou à enfoncer un clou, mais la complication de leurs mécanismes suffisait à nous enchanter.
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Nous voyons souvent mal ce que nous avons sous les yeux ; les artistes, eux, ne s’arrêtent pas seulement à le regarder, ils passent aussitôt à la création, se mettant à imaginer ce qu’ils voient, du même mouvement qu’ils font voir ce qu’ils imaginent.
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Beaucoup d’écrivains restent sur le rivage, prenant plaisir à regarder plutôt les aventureux faire naufrage, que les bons nageurs qui « se pâment dans l’onde ».
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Frère François, l’authentique, le saint, parlait aux plus humbles créatures de Dieu avec grand respect. Francis Grembert écrit dans le même esprit un Éloge de l’alouette (éd. Arléa) plein de gentillesse, au sens où cette qualité fait le gentilhomme.
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C’est le seul sujet des romanciers, même quand ils écrivent au présent, parce que le passé vécu est nécessairement le fonds de tout récit, puisqu’on ne peut rien raconter que ce qui s’est passé, et qu’il n’y a d’intéressant à mettre en fiction que ce qui a marqué notre passé, le rendant parfois si péniblement inoubliable qu’il faut qu’on en fasse une histoire.
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Frère François Cassingena-Trévedy nous en apporte dans ses Propos d’altitude (éd. Albin Michel). Il ne s’agit pas d’un paradoxe, puisque l’altitude n’est pas ici exaltation mais humilité ardente ; il s’agit « de monter depuis le tout-bas des choses. De monter au plus haut, dans le tout-bas des choses. »
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« Le drame de notre temps, disait Cocteau au début du siècle précédent, c’est que la bêtise se soit mise à penser. » Depuis, la bêtise qui pense a obtenu tous les diplômes, elle s’est travestie en savants, professeurs, maîtres en tous savoirs, elle gouverne le monde et opprime l’intelligence, partout où elle la trouve, et elle s’échine particulièrement à l’empêcher de se développer chez les enfants.