Civilisation

Le maître et l’apprenti
Il faut des maîtres, puisqu’on naît apprenti. Aussi est-ce un drame que l’effondrement de l’instruction publique.
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Il faut des maîtres, puisqu’on naît apprenti. Aussi est-ce un drame que l’effondrement de l’instruction publique.
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Olivier Bourdeaut a le don du style : ses précédents romans l’ont montré. Mais voilà que son dernier livre, Développement personnel (éd. Finitude), nous apprend qu’il n’a plus d’inspiration, ne sait plus quoi raconter ; après rappel de ses autres problèmes, il en conclut qu’il n’est qu’un grotesque.
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La littérature est un jouet extraordinaire, mais tout le monde ne sait pas s’en servir. Beaucoup s’évertuent, s’essoufflent et meurent étouffés, la gorge obstruée de mots trop gros pour eux. Leurs cadavres encombrent les étals des libraires, sur un lit de réclames qui les empêche de sentir mauvais. Passons. Allons plutôt nous amuser avec deux enchanteurs dégourdis. L’un adore faire le grand soleil et la course en sac, l’autre, secouer les marionnettes. Commençons par le second, ce qui nous permettra immanquablement de finir par le premier.
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La littérature aime jouer du pouvoir d’enchantement des lieux, comme nous le montrent deux livres récents, La carcasse du Bon Secours de Dominique Thomas, et 10, villa Gagliardini de Marie Sizun.
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Voici la définition de l’épithète à laquelle je me réfère : insolent, « qui surprend ou provoque par son caractère extraordinaire, insolite ou supérieur » ; elle est donnée par le fabuleux Trésor de la langue française, un dictionnaire inépuisable, en 16 volumes in-quarto.
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Antoine Sénanque a pris goût aux histoires anciennes, avec des moines, des inquisiteurs, des pestiférés, des lépreux horribles, des Turcs, guerriers implacables ou tanneurs asservis, du vélin, et encore bien d’autres choses ensevelies dans les brumes de nos mémoires. Son roman Croix de cendre (Grasset) n’a rien à voir avec les moineries du maître Rabelais, pas plus qu’avec celles des fabliaux et autres contes gaulois.
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Je sais que je vais surprendre, mais je vais quand même rapprocher Jean Berteault et Nicolas Boileau, un poète qui vient de nous quitter après avoir publié son ultime recueil : Le prochain train est annoncé (éditions Thierry Sajat) et un classique exemplaire, dont les poésies, plus ou moins complètes, sont disponibles dans plusieurs collections de poche (dont Poésie/Gallimard, avec une belle préface de Jean-Pierre Collinet).
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Nous pouvons être fiers de nos romanciers. Pas de tous, bien sûr, mais fiers de ceux que le respect de notre langue et de notre tradition littéraire conduit à peindre avec finesse et pénétration une part de notre histoire contemporaine, comme fit Anatole France en son temps. En voici deux : Serge Joncour, qui publie Chaleur humaine, et Jean-Michel Guenassia, qui nous donne À Dieu vat, tous les deux chez Albin Michel.
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Voici d’abord un livre peu banal, extraordinaire même, à la façon de ces machines tarabiscotées, dont le dessin occupait une demi-page du journal Cœurs vaillants ; elles ne servaient qu’à faire basculer une trappe ou à enfoncer un clou, mais la complication de leurs mécanismes suffisait à nous enchanter.
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Nous voyons souvent mal ce que nous avons sous les yeux ; les artistes, eux, ne s’arrêtent pas seulement à le regarder, ils passent aussitôt à la création, se mettant à imaginer ce qu’ils voient, du même mouvement qu’ils font voir ce qu’ils imaginent.
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Beaucoup d’écrivains restent sur le rivage, prenant plaisir à regarder plutôt les aventureux faire naufrage, que les bons nageurs qui « se pâment dans l’onde ».
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Frère François, l’authentique, le saint, parlait aux plus humbles créatures de Dieu avec grand respect. Francis Grembert écrit dans le même esprit un Éloge de l’alouette (éd. Arléa) plein de gentillesse, au sens où cette qualité fait le gentilhomme.