France
Gouvernants et gouvernés ou le commun oubli de la vertu
Les avertissements d’Aristote.
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Adieu, mon pays qu’on appelle encore la France. Adieu.
— Adieu, car tu t’en vas aux confins obscurs de l’histoire, d’où les vieux pays comme toi ne reviennent pas…
— Tu as trop renié, tu as trop mangé, tu as sacrifié trop d’innocents à l’égoïsme et à la veulerie, tu as mal vieilli, ton pas n’est plus celui de la Grande Nation…
— Adieu, la France, tu as été belle, et dans tes coffres bien des trésors brinquebalent encore.
— Mais ces belles choses, ces cathédrales, ces paysages, ces penseurs, ces inventeurs, ces entrepreneurs, ces poètes, ces maçons sublimes et ces divins jardiniers, déjà ne t’appartiennent plus…
— On te retirera peut-être même jusqu’à ton nom, ce nom qui a fait rêver le monde, ce nom si doux à l’oreille qu’on le donnait volontiers à tes filles, si brillant et si tendre qu’il faisait pleurer tes fils en exil et enfler d’envie tes ennemis, aux temps heureux où tu en avais. Car aujourd’hui tu n’as plus que des prédateurs qui se disputent tes restes.…
Ami lecteur, est-il permis d’écrire et de relire cela ? Est-ce de la lucidité ou la délectation morose d’un esprit exténué ? Acceptons pourtant les constats qui font mal : la France est un pays occupé, rongé par de multiples maux qui détruisent sa souveraineté ; une justice dévoyée qui absout le criminel, une armée incapable de soutenir un engagement majeur, une diplomatie déconsidérée par trop d’inconséquences et de forfanterie, une économie exsangue et sans monnaie propre, des vagues de violence et de peur qui battent les villes et bientôt les villages, une école publique qui enlise les enfants dans l’ignorance tout en violentant leur innocence à coup de dysphorie de genre et de pédagogie sexuelle perverse. Il y a pire : notre antique socle religieux est dévasté. À côté se lève un néo-paganisme effrayant, avec ses idoles, l’Argent, la République, les Droits de l’Homme, ses sacrifices humains, par lesquels des millions d’enfants sont immolés dès avant leur naissance, l’esclavage qui ressurgit, avec la drogue et la GPA ; ses projets enflés d’orgueil néo-faustiens, avec le transhumanisme qui écrasera le prolétariat méprisé des réfractaires ; la mortelle et doucereuse hypocrisie de l’euthanasie et du suicide assisté dont la légalisation n’est que reportée.
Est-ce exagéré ? Peut-être, par excès d’inquiétude pour ce pays que nous aimons… Alors, que faire ? Ne pas subir ! Refusons l’engourdissement intellectuel et moral propagé par les médias, surtout les plus subventionnés par l’État ; refusons le pédagogisme pervers de la prétendue Éducation Nationale, témoignons de ce que nous sommes et ce à quoi nous croyons, engageons-nous dans les bons réseaux et les bonnes associations, ils existent !
Tout cet ensemble troublant et inquiétant nous renseigne sur la nature de la crise dont nous souffrons : on peut accuser la servilité des médias, la médiocrité du personnel politique, la crise économique, le réchauffement climatique, tout ce que l’on voudra. En réalité, ce combat qui est à l’œuvre n’est pas de nature politique, ni économique, ni de civilisation, même si ces aspects sont présents : ce combat est de nature spirituelle : c’est l’âme de notre patrie, donc peut-être aussi la nôtre qui est en jeu et en danger.
Une piste stimulante nous vient des États-Unis : le gouverneur du Tennessee a signé un projet de loi appelant ses concitoyens à trente jours de prières et de jeûne pendant le mois de juillet « pour guérir le Tennessee » ; quant au gouverneur de la Louisiane, il a décidé le 19 juin que les Dix Commandements seraient affichés dans les salles de classes des écoles publiques de l’État. Pour nous, Français, notre propre chemin de vérité et de liberté est devant nous, avec sa rudesse et son étroitesse : à nous d’y entraîner les autres avec nous !