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Civilisation

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Gai ! Gai !  Divorçons

Gai ! Gai ! Divorçons

Par Bernard Leconte

Il y a une bonne soixantaine d’années, il y avait très peu de divorces. D’abord, la législation était sévère et compliquée. Il fallait s’assurer les services d’huissiers et de détectives privés. Et puis, c’était mal vu. Quand passait un des rares divorcés ou divorcées, s’établissait un silence d’une réprobation violente, les regards se baissaient, puis suivaient lourdement le pestiféré dès qu’il avait tourné le dos ; il subissait un sort à peu près égal à celui du fils du suicidé ou de l’assassin. Bref, les couples tenaient.

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Jean d’Ormesson

Jean d’Ormesson

Par Bernard Leconte

Quelques-uns ont été surpris quand un personnage considérable de l’État a qualifié Johnny Hallyday de « héros ». D’autres ont rétorqué qu’ils avaient tort d’être surpris, que « héros », dans la bouche des jeunes, qui ont toujours raison, veut dire maintenant vedette, « people », personne ultra-célèbre et hyper-médiatique. Quoi qu’il en soit, le terme de « héros », dans les deux sens, celui des vieux et celui des jeunes, convient nettement à Jean d’Ormesson, dont la mort a précédé de quelques heures à peine celle de Johnny.

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Les Désaxés

Les Désaxés

Par Bruno Stéphane-Chambon

Dans son grand traité d’instrumentation et d’orchestration, Hector Berlioz a salué l’invention du saxophone par le belge Adolphe Sax en 1846, en ces termes : « Ces nouvelles voix données à l’orchestre possèdent des qualités rares et précieuses. Douces et pénétrantes dans le haut, pleines, onctueuses dans le grave, leur medium a quelque chose de profondément expressif. C’est en somme un timbre sui generis, offrant de vagues analogies avec les sons du violoncelle, de la clarinette et du cor anglais, et revêtu d’une demi-teinte cuivrée, qui lui donne un accent particulier ».

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L’Hôtel du Libre-Échange

L’Hôtel du Libre-Échange

Par Bruno Stéphane-Chambon

Vous mettez dans le shaker deux voisins avec leurs épouses, dont l’un séduit la femme de l’autre, un trouble-fête venu de Valenciennes qui se fait inviter avec ses quatre filles, un neveu naïf en passe d’être déniaisé par la femme de chambre, vous agitez le breuvage et vous transportez tout ce joli monde dans un hôtel borgne de la rue de Provence, tenu par un cynique tenancier accompagné d’un serviteur facétieux. À l’habitude de Georges Feydeau, les portes claquent, les protagonistes se croisent sans se voir ou se rencontrent inopinément, et de rebondissement en rebondissement, le dénouement final est imprévu et n’est point dénué de cynisme. Cette pièce devint un succès triomphal depuis sa première en 1894.