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Jacques Sapir : « Une sortie de l’euro est souhaitable »

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Jacques Sapir : « Une sortie de l’euro est souhaitable »

Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Jacques Sapir fait partie de ces économistes qui pensent qu’une sortie de l’euro serait bénéfique aux économies européennes.

Que pensez-vous des institutions européennes actuelles ?

Nous avons d’un côté une utopie politique – la constitution d’un État à Bruxelles – incompatible avec les conditions réelles d’une telle construction. C’est ce qu’Hubert Védrine appelait l’ « européisme ». Sur ce point, la référence fréquente à la construction des États-Unis il y a deux siècles semble vaine, car rien n’est aujourd’hui comparable en Europe avec ce qu’était la situation américaine d’avant l’unification. De l’autre côté, les accords entre nations continuent de faire foi. Toutes les grandes décisions européennes doivent avoir l’agrément de l’Allemagne, de la France ou de la Grande-Bretagne. Si demain un grand État s’opposait à une décision de la Commission, celle-ci ne s’appliquerait pas.

Pourquoi l’euro suscite-t-il tant de questions aujourd’hui ?

Il existait plusieurs projets dans l’euro. Le premier était d’empêcher toute dévaluation nationale pour constituer un marché unique, le second consistait à faire baisser les taux d’intérêts dans les pays dits périphériques, le troisième concernait un transfert budgétaire à Bruxelles. Or, tous ces projets bloquent. L’Allemagne continue à faire des excédents commerciaux sans financer les déficits des partenaires de la zone euro ; les taux d’intérêt divergent fortement entre pays depuis 2008 ; enfin, des Etats se refusent à lâcher leur souveraineté financière. C’est surtout le cas de l’Allemagne : non seulement elle n’est pas prête à renoncer à sa pleine liberté politique, recouvrée il y a vingt ans, mais tout transfert budgétaire lui serait financièrement défavorable.

Pourtant, les fédéralistes et certains partenaires poussent en ce sens…

Quelque soit la pression subie, je ne crois pas que l’Allemagne cédera. Il existe en effet une grande unité de l’électorat allemand et elle se traduit par un fort consensus contre de telles évolutions. Dans ces conditions, la meilleure solution réside dans une dissolution concertée de l’euro.

Une sortie de l’euro est donc possible ?

Elle est possible et souhaitable, à condition de garder un cadre commun et de ne pas sombrer dans des dévaluations anarchiques. L’évènement est urgent pour la Grèce. En France, la mise en place d’une monnaie nationale aurait un effet positif à court terme sur les exportations, mais serait surtout un vecteur important de relocalisation au-delà de six mois, puisque le niveau de la devise ne serait plus un handicap pour produire sur le territoire. Regardez Airbus : ils ont bien construit des usines aux États-Unis pour profiter de la zone dollar ! Enfin, à plus long terme, une monnaie nationale permettrait de changer et de faciliter nos modes de financement : tant pour l’Etat (par le biais de la Banque de France) que pour les moyennes entreprises, qui bénéficieraient d’un environnement de taux plus favorable.

Y aurait-il des effets négatifs ?

Certains prix importés, notamment liés aux énergies, augmenteraient fatalement, un phénomène que l’on pourrait amenuiser par des contrôles sur les centrales d’achat, par exemple. L’autre question, dont la réponse n’est pas évidente, se rapporte à l’attitude des créanciers : accepteraient-ils de prêter aux entreprises françaises, désormais passées au franc ? Il est également possible d’éviter ce problème en constituant à l’avance un fond de crédit, au cas où… Une monnaie nationale n’arrangerait pas tous nos problèmes structurels, mais ces derniers sont très loin d’expliquer la situation dans laquelle nous sommes. La plupart de mes collègues américains pensent aussi qu’il faudrait mettre fin à l’expérience de l’euro. Mais les grands médias – qui les citent sur presque tout – ne reprennent jamais leurs études dès qu’il s’agit de la monnaie unique. Pour le prix Nobel Stiglitz, par exemple, la Grèce pourrait sortir de la zone monétaire cet été. Qu’il s’agisse de la Grèce ou de la France, il est clair qu’une politique bien conçue et bien mise en œuvre devrait être favorable sur le plan économique, et les effets positifs dépasser largement l’impact négatif.

Derniers ouvrages :
La transition russe, vingt ans après (éd. des Syrtes)
Faut-il sortir de l’euro ? (éd. du Seuil)

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