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HONTE AUX FRANÇAIS

Ah, le football… La France peut-elle continuer à faire la glorieuse ?

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HONTE AUX FRANÇAIS

Les Français n’ont pas assez le respect, l’amour du football. Pendant la dernière coupe du monde, lors du match France-Pérou, qui se jouait à Ekaterinbourg, au pied de l’Oural, ils n’étaient que 2000 à soutenir leur équipe, tandis que les Péruviens étaient 25000 (plus même, si on en croit les estimations d’un transfuge de l’ex-KGB). On peut déjà déduire que les Péruviens aiment 12 fois et demie plus le football que les Français. Maintenant, il faut ajouter que la population du Pérou est environ moitié moindre que celle de la France, ainsi donc, l’engouement des Péruviens pour le ballon rond est, si on calcule bien, à multiplier par 2 et devient 25 fois supérieur à celui des Français. Mais ce n’est pas tout. D’après des économistes distingués, le niveau de vie des Péruviens est 4 fois inférieur à celui des Français. Quand on pense que ces gens ont dû payer leur billet d’avion, leurs nuits d’hôtel, le carburant alcoolisé indispensable, etc., avec un budget 4 fois inférieur, il nous faut donc évaluer leur abnégation, leur engouement, les sacrifices qu’ils font pour leurs idoles par 4 et on en est donc, pour cet engouement, à 100 fois celui des Français. Mais il y a encore autre chose. De Paris à Ekaterinbourg, il n’y a pas si loin que ça. De Lima à l’Oural, il y a un bout. Faites le calcul, multipliez encore, à quoi se monte la honte des Français ? On n’ose plus y penser.

Mais il y a encore ceci. Les matchs à la télé française ont été peu transmis. Il y en avait parfois trois par jour. Seulement. Même des jours, il n’y en avait pas, sauf pour ceux qui ont les moyens de se payer une chaîne payante. Les Péruviens, à Ekaterinbourg et ailleurs, portaient avec unanimité et orgueil des vêtements originaux aux couleurs de leur pays, des ponchos et toutes sortes de choses chatoyantes. Dans les rues de Paris, de Lyon, de Lille, j’ai finalement peu vu de gens avec des bonnets à plumes tricolores, avec les joues peintes aux couleurs de la nation et de drapeaux aux fenêtres. Plus grave : je n’en ai pas vu du tout, même quand ils s’étaient vêtus de shorts et maillots avec dans le dos le nom de leur chouchou, marcher sur des œufs avec aux pieds des chaussures à crampons afin d’attraper des tendinites à répétitions et participer aux souffrances récurrentes qui affectent leurs dieux. Certes, il y a eu des cris, des trépignements, des beuveries glorieuses, des crises d’hystérie magnifiques, mais pas tant que ça. Il me semble que les Français sont de mauvais citoyens.

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