Le média financier Déontofi relève des « approximations » voire les « informations trompeuses » données par le conseil d’administration à l’Etat et à la presse. Ces renseignements sont censés justifier la cession du bijou énergétique français Alstom à l’américain General Electric, opération qui a été approuvée aujourd’hui par une Assemblée générale extraordinaire.
Patrick Kron sera généreusement remercié pour l’opération qu’il avait montée discrètement avec General Electric : il devrait recevoir un parachute de quatre millions d’euros avant de céder sa place.
L’homme qui avait fait entrer au conseil d’administration du spécialiste français des turbines électriques une vice-présidente de British Petroleum, un haut responsable de la banque HSBC ou encore le responsable de la banque Rothschild en Allemagne, avant de préparer secrètement un projet de cession de la division énergétique (voir https://www.politiquemagazine.fr/alstom_l_ultime_depecage/), aurait divulgué des informations incomplètes ou trompeuses à ses actionnaires, à ses salariés et à l’Etat.
Le spécialiste de l’information financière Deontofi relève plusieurs points :
– General Electric n’apportera pas les sommes renseignées à la presse en juin dernier. Le géant américain était censé apporter 12,35 milliards pour l’opération, mais ne versera que 7,35 milliards.
– Alstom ne se désendettera pas. Le projet présenté aujourd’hui à l’AG extraordinaire diffère beaucoup de celui exposé à l’Etat et à la presse. Ainsi, un dividende exceptionnel incitant les actionnaires actuels à céder leurs titres Alstom à General Electric puisera dans le cash apporté par l’entreprise américaine.
– Alstom ne créera pas de co-entreprises avec General Electric dans les turbines à gaz ou le nucléaire. Patrick Kron avait affirmé en juin que des joint-ventures à 50/50 seraient crées dans les activités les plus sensibles, notamment les turbines à gaz et le nucléaire. Or, le document ratifié aujourd’hui stipule que General Electric sera majoritaire dans toutes les co-entreprises prochainement créées.
Enfin, Deontofi relève que la ‘golden share’ que le gouvernement affirmait avoir obtenu en juin dernier pourrait n’avoir aucune valeur juridique, et que General Electric a également négocié des clauses lui donnant un accès futur possible à la branche Transports, censée rester indépendante.
Le gouvernement a encore quelques semaines pour faire entendre sa voix, avant que les autorités de la concurrence ne délivrent leur verdict…
Pour voir les détails relevés par Deontofi : http://deontofi.com/ce-quon-vous-a-cache-sur-le-controle-dalstom-par-general-electric/