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Le triomphe de l’illusion

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Le triomphe de l’illusion

Le matin du 14 juillet, quasiment tous les commentateurs des grands journaux et des chaines de télévision exultent ! L’euro est sauvé ! C’est un triomphe pour les dirigeants européens, dont chacun, qu’il s’agisse d’Angela Merkel ou de François Hollande, peut prétendre avoir gagné !

Il n’y a qu’un perdant, c’est le premier ministre grec Alexis Tsipras, lequel, contrairement à ce qu’il espérait lorsqu’il a été élu il y à quelque mois, va voir son pays repasser sous le contrôle étroit de ses créanciers. Désormais, disent les accords : «  le gouvernement grec doit consulter les institutions ( i.e. la Troïka honnie par les grecs – FMI, BCE, et eurogroupe -) et convenir avec elles de tout projet législatif avant de le soumettre à la consultation publique ou au parlement« . C’est donc à une véritable perte de souveraineté et à une mise sous tutelle sauvage d’un pays à laquelle on assiste.

Et tout ça pour rien ! Car hélas pour le peuple grec, la situation réelle de l’économie grec va empirer. En effet, la Grèce qui jusque là devait 312 milliards d’Euros, va emprunter 85 milliards d’Euros en plus ! Notons que sur cette somme, 35 milliards d’Euros vont servir à payer les intérêts dus au FMI et à la BCE dans les années qui viennent. C’est -y pas beau ?

En clair, la population grecque, déjà au bout du rouleau, va devoir se serrer encore plus la ceinture, et tout cela pour satisfaire l’idéologie des libéraux qui gouvernent ces institutions : car, comme chacun sait, la « main invisible » qui rétablit les équilibres dans la doctrine libérale, c’est l’extrême misère de la population.

En réalité, il n’existe aucune possibilité que la Grèce, si elle reste dans l’Euro, puisse rembourser un jour le montant de ces dettes. Rappelons que, avant la nouvelle injection de 85 milliards, le montant de la dette publique grecque représentait déjà 177 % du PIB de ce pays ! Rappelons aussi que le PIB grec a baissé de 25 % en 6 ans ! Comme l’a dit Thierry Mariani :  » l’acharnement mis à maintenir la Grèce dans l’Euro relève plus du fanatisme idéologique que de la réalité économique !  »

En tout cas, les hommes politiques français, de gauche et de droite, qui se félicitent du traitement infligé à la Grèce, devraient savoir que c’est une préfiguration de ce qui risque d’arriver à la France dans quelque temps. Le jour où, par suite de l’évolution des marchés, notre pays n’ arrivera plus à payer les intérêts de son énorme dette publique,elle perdra le peu de souveraineté qui lui reste et sera piétinée sans pitié…

A bon entendeur, salut !

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