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BlackRock, ce géant qui écrase l’économie occidentale

Le monde musulman a sa roche noire (à l’angle de la Kaaba, dans la cour de la mosquée de La Mecque), le monde occidental aurait-il aussi la sienne, BlackRock ? La première est l’objet d’un antique culte litholâtre, la seconde, d’un culte très contemporain mais tout aussi idolâtre.

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BlackRock, ce géant qui écrase l’économie occidentale

Bien sûr, on ne vient pas en pèlerinage au siège de ladite société (Manhattan) mais on lui réserve un culte lié à la puissance de ce géant qui écrase l’économie occidentale. La nature humaine révère toujours secrètement les puissants et les riches. 

Un post-capitalisme du gigantisme

L’ascension de BlackRock révèle une mutation majeure du néolibéralisme passée presque inaperçue. D’abord par sa taille, ensuite parce que BlackRock ne cherche pas à faire émerger de la valeur par le truchement des prix sur les marchés (ce qui conférait, malgré tout, une légitimité au jeu boursier) mais pratique la gestion passive : la société n’assume pas les coûts de recherche des meilleurs produits et peut donc offrir des frais de gestion beaucoup plus bas que les opérateurs traditionnels. BlackRock ne va pas contre le marché mais le duplique en achetant massivement le tout-venant, dans l’indifférence générale d’une presse indigente (ou vendue). La situation est depuis devenue incontrôlable. BlackRock est un monstre qui n’est même plus Too Big To Fail, trop gros pour ne pas être sauvé, et se met à dévorer ses enfants tel Chronos. BlackRock, un rocher noir ou un trou noir ? Dans l’espace, au cœur de chaque grosse galaxie, se trouve un trou noir qui absorbe de la matière. En l’occurrence, dans la galaxie financière, c’est la capture des données (Big Data). 

BlackRock est à la finance ce que Google est à la communication. C’est le Grand Délit d’Initiés Néolibéral. BlackRock s’est transformé avec la crise de 2008 en roi de la privatisation des gains et de la socialisation des pertes. Ses dirigeants font racheter leurs propres ETF (1) par la FED ! Et font de même avec la BCE, qui confirme sa servilité envers l’Amérique. C’est même BlackRock qui fait passer les stress tests aux banques européennes pour le compte de la BCE, avec siphonage de données à l’appui.

Le retour des barons pillards

Une reconstitution des monopoles comme à l’époque des Robber Barons (barons pillards) mais en plus gros et avec l’outil numérique comme puissant amplificateur. C’était dans cette Amérique de 1900, avant les principales lois antitrust. Comparaison n’est pas raison, mais cette période connut aux USA de grands troubles sociaux (on pense aux Gilets jaunes), jusqu’à l’assassinat du président Mc Kinley en 1901, par des anarchistes. 

BlackRock a 9 500 milliards de dollars d’actifs sous gestion, la somme des PIB de la France, de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne ! Vanguard, qui opère avec BlackRock, suit de près avec 7 200 milliards et State Street ferme le ban avec 3 500 milliards. Ajoutez à cela les 21 600 milliards d’actifs indirectement gérés par BlackRock via son algorithme Aladdin et vous avez trois acteurs issus du même nid qui chassent en meute et détiennent ou contrôlent 42 000 milliards d’actifs soit 15 fois le CAC40 au complet, bien assez pour exercer une emprise globale sur l’économie occidentale, voire mondiale. Car, faut-il le rappeler, en système capitaliste, le pouvoir ce n’est pas le directeur, ce n’est pas le client, ce n’est pas le législateur, c’est le propriétaire, le détenteur du capital. C’est ainsi que BlackRock s’était opposé à 120 nominations de directeurs dans les assemblées de 330 grands groupes nord-américains qui présentaient de nouveaux directeurs. Nous renvoyons nos lecteurs à l’affaire Danone, que j’ai traitée dans Politique Magazine (avril 2021), où deux petits fonds actionnaires de Danone, porte-flingues de BlackRock, ont eu la peau du patron, Emmanuel Faber.

En France, néanmoins, BlackRock n’a pas la puissance qu’il ambitionne, en raison d’une pratique française du capitalisme où la majorité est très au-dessus du seuil américain (20 /25 %) et sans doute aussi à cause du poids de son État. Dans sa convoitise de l’épargne mondiale, BlackRock lorgne sur les retraites à la française, largement détenues par l’État, mais Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, jure ses grands dieux que BlackRock n’intervient pas en France. On ne s’étonnera guère de la légion d’honneur accordée par Macron à Cirelli, patron de BlackRock France, comme elle le fut à Agnès Buzyn, geste de copinage et de mépris pour « ceux qui ne sont rien ». Pour l’heure le projet de réforme des retraites est différé, BlackRock attendra (ou favorisera ?) une réélection.

Bienvenue en biocratie (2)

Pour donner un exemple frappant du pouvoir d’influence de BlackRock sur l’économie mais aussi la société dans son ensemble, prenons l’exemple du Covid et de Pfizer. Le vaccin a transformé Pfizer de géant en perdition en roi de la jungle. Pfizer a dû dépenser 26 milliards de dollars en rachat d’actions pour protéger son cours de bourse entre 2017 et 2019. Aujourd’hui, le groupe va investir plus de 520 millions d’euros en France sur cinq ans. Il produira le principe actif du Paxlovid, son médicament anti-Covid, sur son site de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques). Annonce faite (17 janvier 2022) par Albert Bourla (3), directeur général de Pfizer depuis janvier 2019, qui se félicite d’une nouvelle France, apparemment pas celle des Gaulois réfractaires, « qui nous a ouvert ses portes, accueillante aux investissements étrangers. Les reformes menées ont rendu le pays très compétitif ». Merci, M. le président.

Au début de la pandémie, le vaccin n’était pas l’unique panacée. C’est alors que la revue scientifique The Lancet, chaînon manquant entre les domaines financier, sanitaire et même… scientifique, publie le 22 mai 2020 une étude déclarant que le traitement à l’hydroxychloroquine du professeur Raoult augmente la mortalité des patients hospitalisés pour cause de Covid. C’est le point de départ de ce que l’on appellera par la suite le Lancetgate. Le 23 mai, Olivier Véran interdit la prescription d’hydroxychloroquine et l’OMS déconseille le traitement. Fait rarissime dans le milieu feutré des publications scientifiques, 100 médecins envoient immédiatement une lettre ouverte au Lancet pour dénoncer la supercherie. Plus rare encore, une équipe de chercheurs publie quelques semaines plus tard une étude de l’étude pour en démontrer les failles méthodologiques : « les résultats sont bien trop homogènes et incompatibles avec les spécificités des régions étudiées ». Excédés par l’ampleur de l’arnaque, les auteurs de la contre-étude demandent une enquête sur les conditions de relecture au Lancet. En vain. C’était un gigantesque faux, inventé sans aucune donnée réelle, réalisé par une obscure société de recueil de données (désormais dissoute), Surgisphere. 

De Pfizer à BlackRock

The Lancet est édité par RELX Group, premier groupe de publications scientifiques au monde avec une capitalisation de 170 milliards de dollars. Dans son actionnariat : Artisan Partners, montée au capital de RELX en même temps que BlackRock, Artisan Partners, ce même fonds activiste qui a mené la guerre chez Danone. Il se trouve que BlackRock est également le deuxième actionnaire de Pfizer ou encore de Johnson & Johnson et de Merck MSD : celui qui nomme le directeur de RELX est également celui qui nomme le directeur de Pfizer !

Comme l’on dit dans les enquêtes, il y a un fort soupçon que les petits fonds activistes, comme dans l’affaire Danone, agissent pour le compte des « gros », un mode opératoire qui a quelque chose de mafieux. De même, on est en droit de s’interroger sur les raisons qui ont conduit Merck MSD à renier son Ivermectine. Il est vrai que le produit ne lui rapportait plus grand-chose, à quelques centimes la dose. Mais pour que Pfizer ait le champ libre sur les vaccins, encore fallait-il qu’aucun traitement précoce ne lui ôte le marché. Ainsi Merck a publié un communiqué pour affirmer que son Ivermectine ne permettait pas de soigner le Covid, en contradiction avec 73 études montrant sans ambiguïté l’efficacité du traitement. Or les mêmes BlackRock, Vanguard et State Street sont en position de contrôle monopolistique sur la société Merck, qui ne s’est peut-être pas effacé gratuitement. En septembre 2021, Merck a annoncé le rachat d’Acceleron Pharmaceutical pour 11,3 milliards de dollars, très en dessous de sa valeur. BlackRock a pu faciliter l’émission obligataire de Merck pour financer l’acquisition… Cela ne serait pas la première fois, selon Guy de La Fortelle.

Tout ceci peut apparaître comme des conjectures mais nous sommes fondés à nous poser la question : à qui profite le crime dans cette série causale ? On se demande jusqu’où peut croître une telle société, personne ne peut la contraindre, c’est le triomphe des Templiers sur Philippe le Bel, soit la revanche de la multinationale sur l’État national. Aussi bien, puisque nous en étions aux métaphores astrophysiques, BlackRock pourrait être une supernova au stade final, à la veille de son explosion, laquelle devrait faire du bruit dans la nébuleuse financière, et au-delà.

 

Illustration : Larry Fink, PDG de BlackRock, et Emmanuel Macron en train de lutter contre le changement climatique, à l’Élysée, le 10 juillet 2019.

 

1. Comme l’explique BlackRock, « les Exchange Traded Funds (ETF) sont des fonds de placement dont l’objectif est de répliquer les performances d’un indice donné. Un indice de marché suit la performance d’une sélection d’investissements ». Les parts de ces fonds peuvent être négociées en Bourse, comme des actions.

2. J’emprunte cette expression au remarquable travail d’enquête poursuivi depuis 4 ans par Guy de la Fortelle, analyste financier, éditeur et blogueur : www.investisseur-sans-costume.com On peut aussi voir les deux émissions consacrées à ce dossier sur TV Libertés le 17 janvier et le 24 janvier 2022, avec Guy de La Fortelle.

3. Qui aurait été reçu discrètement par le pape François, pour qui la vaccination est « un acte d’amour », les deux parties niant cette rencontre. www.ncregister.com/blog/pfizer-and-the-vatican

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