Le plan France Relance est une opération de communication qui rassemble, pour arriver au chiffre sonnant de 100 milliards, des décisions déjà prises, des budgets déjà votés, des dotations déjà allouées, et une bonne dose de vœux pieux, comme relocaliser les industries mondialisées ou faire subir une énième métamorphose à l’économie – enfin, prétendre qu’elle se métamorphose alors qu’elle se sclérose voire se nécrose.
Une métamorphose écologique et technologique, la première contredisant la seconde – qu’importe puisqu’il n’y a plus que les réactionnaires pour s’émouvoir du principe de non contradiction ? Mais la transition écologique comme la décroissance écologique partagent le même goût pour l’incohérence : les tenants de la première pensent que la technologie à outrance va résoudre les problèmes qu’elle a engendrés, la fée Numérique venant d’un coup de baguette virtuelle transformer en carrosses toutes les citrouilles pétroliphages, les partisans de la seconde pensent qu’on peut tout supprimer, quitte à ruiner la population, car l’État créera, mystérieusement, des recettes tirées de la poche de Personne.
Le fantasme technologique de Macron est, à ce titre, intéressant à aborder, avant une étude plus complète, de même qu’il est bon de rappeler qu’une véritable écologie, intégrale, ne signifie pas faire table rase du passé mais au contraire l’accommoder en permanence, l’ajuster en permanence, l’équilibrer en permanence : aucune structure pérenne n’est jamais sortie d’un quelconque chaos dissipateur.