Le Chant des Partisans est iconique : « C’est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères » résonne depuis 80 ans dans toute la France.
Déclaré troisième hymne patriotique en 64 avec son air obsédant, ses images fortes, au-delà de toute polémique sur la Résistance, le chant incarne un moment mythique. Sylvain Charat raconte de façon agréable et animée l’histoire de ce chant, de ceux qui le suscitèrent et le façonnèrent : Joseph Kessel, Maurice Druon, Anna Marly, Germaine Sablon.
La fleur de lys, elle, a été l’emblème de la France plusieurs siècles durant et continue de l’être, parfois de façon dérisoire sur un paquet de lentille ou le calicot bordant un étal, aucun bonnet phrygien n’ayant jamais symbolisé la qualité française. Pierre Mollier en expose toutes les dimensions, la traquant chez les Romains avant même que les rois de France ne l’adoptent, rappelant que De Gaulle (qui n’a jamais saisi que le pouvoir sert à assurer la tranquillité des sujets et non la gloire du souverain) y voyait un javelot : qu’importe ! Nous savons bien que c’est Dieu qui donna une bannière fleurdelisée à Clotilde, qui la donna à Clovis. C’est la légende de Joyenval. La fleur devient le symbole français et royal par excellence avant que les révolutionnaires ne la bûchent partout où elles se trouvent et que les armes des provinces ne se transforment en hideux logos. Mais la fleur de lys revient peu à peu, se glisse dans les documents officiels, réapparaît sur les façades. Ce petit livre d’histoire porte une note d’espoir. n RS
Pierre Mollier, La Fleur de lys. Dervy, 2025, 80 p. 12,90 €
Sylvain Charat, Le Chant des Partisans. La Renaissance française, 2025, 160 p., 9 €