Recevez la lettre mensuelle de Politique Magazine

Fermer
Facebook Twitter Youtube

Article consultable sur https://politiquemagazine.fr

La république, une communauté de biens réduite aux aguets

Facebook Twitter Email Imprimer

Si la situation n’était pas si tragique nous serions tentés de dire, avec une once de cynisme, puisqu’on parle tant de république, que la communauté de bien (la république) est réduite aux aguets. La saillie est de Sacha Guitry à propos du couple…

Un peuple aux aguets qui a divorcé de ses pseudo élites qui ne le protègent plus de ce qu’il redoute et pressent maintenant comme proche, encore indéfinissable mais proche. C’est, en tout cas, ce que l’écoute du pays réel révèle, alors même que le pouvoir, les journalistes, la « peopolisation », l’abrutissement par les mœurs, la téléréalité, les procès à ceux qui sonnent le tocsin, s’étaient employés à dissimuler la réalité au peuple.

Elle est désormais aveuglante : submersion migratoire, vassalisation à l’Amérique, impuissance criminelle du pouvoir, corruption et trahison des élites, gravissime dérive des finances publiques, chômage record, faillite des institutions, attentats islamistes, le choc des civilisations refusé par la pensée unique est désormais admis par le premier ministre qui parle de guerre de civilisation.

Il est d’ailleurs remarquable, qu’ayant fait partie des cassandre, comme bien d’autres, les choses annoncées se produisent avec une logique si implacable. Le meilleur est sans conteste Jean Raspail qui sut anticiper une situation en Méditerranée laquelle se produit selon l’exact scénario du romancier, ce qui prouve au passage que les artistes sentent mieux la réalité des hommes que les sciences humaines.

Ces sciences dites humaines semblent parfois, par leur imprégnation idéologique, masquer l’humain pour ne pas voir ce fatum des anciens romains .Ce fatum n’était pas une superstition mais bien la connaissance de la condition humaine et du tragique de l’histoire et, ils sont rares les hommes politique qui ont ce sens du tragique de l’histoire.

Il en fut ainsi d’ailleurs de la chute de L’URSS savants et intellectuels élaborèrent de belles constructions qui permirent à certains d’entrer à l’académie mais aucun des scenarios de l’époque fut celui de l’histoire, deux hommes néanmoins y contribuèrent Ronald Reagan et le pape Jean-Paul II. Chacun peut, comme aujourd’hui, percevoir le risque historique en cours mais n’arrive pas à en élaborer le déroulement exact, les hommes font l’histoire mais ne savent pas qu’elle histoire ils font…

Trois fondamentaux s’imposent néanmoins dans les scories de l’actualité, les trois paramètres d’une crise de régime combinée à une crise de civilisation soit, à dire vrai, le pire scénario. En premier lieu l’économie : quand l’intendance ne suit plus, en second lieu, les institutions contre la France, en troisième lieu, l’islam de la menace extérieure à la menace intérieure.

L’économie, l’intendance ne suit plus.
Les guerres se gagnent nous dit-ton avec l’intendance, or nous sommes en guerre (dixit le petit caudillo de Matignon) mais la logistique fait défaut. Nous sommes à la veille d’une nouvelle crise en partie provoquée par les remèdes utilisés pour la précédente, cette fois nous ne pourrons plus y recourir et le roi sera nu plus que jamais.

La Grèce est, au bord du défaut de paiement tous les observateurs à l’heure où nous rédigeons ces lignes sont unanimes, les petits arrangements entre ennemis ne seront que temporaires la divergence économique de la Grèce par rapport à l’euro va demeurer même s’il y a accord sur la dette la pythie grecque nous indique déjà l’issue du référendum voulu par Tsipras. La BCE multiplie les signes discrets mais réels de désarroi.

En dépit des taux négatifs, très provisoires, qui obligent les banques à payer pour déposer leurs liquidités à la banque centrale, un comble ! En dépit d’un rachat massif des obligations, nous sommes à la veille d’un krach obligataire tant les taux de souscription des dites on remonté rendant peu attractives les anciennes obligations. L’Etat français qui empruntait à vil prix va devoir débourser plus pour payer ses fonctionnaires et son train de vie, voila qui fera cesser à brève échéance les frétillements d’aise du nain de l’Elysée.

Aussi bien la France n’est jamais qu’une Grèce en beaucoup plus gros. Les banques continuent à ne pas prêter aux entreprises non financières c’est-à-dire celles qui investissent et créent des emplois bref, malgré l’intervention massive de la BCE, la fin de la recréation par le QE (traduisez planche à billet) est proche, quelle que soit la solution retenue en Grèce. Avec la Grèce, c’est l’effet papillon qui va jouer. Qui pourrait désormais, parier sur l’euro à l’heure ou nous écrivons ces lignes ?

Oui, bien sur, les grecs ne jouent pas le jeu même en interne, les impôts rentrent mal .Mais est-il approprié de parler (Christine Lagarde) de maturité à leur propos, maladresse ou morgue oligarchique ? Qui ne voit que le referendum vise essentiellement à récuser le FMI et la classe dirigeante européenne ? L’Espagne a compris le message, les indignés de Podemos veulent remettre en cause la politique de rigueur européenne et pourtant elle s’est montré bonne élève.

Ce n’est pas comme la Grande-Bretagne qui se sent européenne comme jadis Miss Thatcher, tandis que la Commission, imperturbable, veut trouver dans le Tafta une issue alors qu’il est une impasse. Il avait été avait dit avec l’euro ce sera plus de prospérité et plus de convergence, Bruxelles récidive en nous disant avec le TAFTA ce sera plus de richesse pour tous. Le doute est permis même chez les plus « libre –échangistes » sur cette promesse gagnant-gagnant ?

Le traité, de surcroît, renforce la subordination de l’Europe à l’Oncle Sam dont les grandes oreilles inamicales nous écoutent, tandis que les fonds financiers américain font avec de la monnaie de singe (issue du QE), leur marché dans les entreprises françaises, Alsthom, Norbert Dantresangle etc.

Les institutions de bouclier sont devenues boulet.

Le général de Gaulle avait voulu échapper au régime des partis, la constitution monarchique qu’il inventa par étape ( 1962 n’est pas 1958) a pu , un temps, assurer la continuité de l’Etat , aujourd’hui, le système ne protège plus les Français, la constitution est dévoyée par les héritiers putatifs du Général, dont le roi fainéant Chirac, le mandat à cinq ans est un contresens total, les combinaisons politiciennes sont revenues en force et jamais la classe oligarchique n’a été aussi éloignée du peuple.

Pire, ce qu’il reste de pouvoir présidentiel, l’actuel président en abuse pour des futilités qui lui font ressembler à l’inutile Albert Lebrun, lequel ne nuisait que faiblement, tandis que F.Hollande use de toutes les prérogatives de monarque républicain pour persévérer dans l’erreur. Par exemple soutenir les djihadistes en Syrie et faire passer en interne une loi liberticide sous le prétexte de lutter contre les mêmes en France qu’il soutient et arme au Proche –Orient.

Pendant ce temps le parlement est incapable d’assurer son rôle de consentement à l’impôt, de refus des déficits. Nous ne craignons pas d’affirmer, dans cette analyse, que la dette publique française trouve aussi ses origines dans l’abaissement parlementaire. Sous l’impératif de faire exister ce qu’ils désirent être dans les médias et de nier le réel, le président et son cabinet noir se comportent en manipulateurs quotidien de l’information.

Ils concoctent coups tordus, opération de récupération, déstabilisation par les affaires. Hollande reste et restera un petit secrétaire général de parti et continue de penser que la France se gouverne comme le PS à coup de manœuvres et de calculs à court terme. Et, comme à l’accoutumée, sans en mesurer les effets, sous le prétexte du terrorisme, le pouvoir nous a préparé une loi sur la sécurité votée en Juin au potentiel liberticide. Elle n’aura pas empêché l’attentat de Saint- Quentin Fallavier mais pourra demain surveiller les Français mécontents des trahisons de la classe politique. Dès le mois de décembre nous en avions averti nos lecteurs (Le socialisme et les libertés une très ancienne inimitié).

Jamais le court terme n’a été aussi dominant dans la vie politique française alors que des défis de très long terme se présentent aux français. De même que ce n’est pas nous qui désignons nos ennemis mais eux qui nous désignent, de même les politiques avaient considéré que la France pouvait sortir de l’histoire pour s’adonner aux délices du consumérisme et autres chimères, ils sont, depuis quelques années, contredits par son retour brutal et tragique. C’est pourquoi ils passeront sauf à se convertir au réel mais il est bien tard !

Défis colossaux de l’islam, une république islamo-compatible ?
L’inculture de L’oligarchie politiciens, mais aussi, journalistes, et magistrats, est de notoriété. Face à un enjeu de civilisation qu’ils n’ont pas compris ces messieurs se livrent à de basses manœuvres. Nous disions au lendemain des attentats de Charlie Hebdo que, au nom de la lutte contre « l’islam radical » le pouvoir allait renforcer l’islam « modéré » et accéder à ses demandes, c’est chose faite !

Les musulmans de France par la bouche du cauteleux Boubakeur ont demandé l’utilisation d’églises désaffectées, ceci n’était pas une provocation, un modéré on vous dit ! La présomption politicienne croit que l’islam est soluble dans la république c’est tout simplement l’inverse qui est en train de se produire. Il y a entre 7 à 8 millions de musulmans en France la tentation est trop forte pour les politiciens d’obtenir leurs votes, «one man one vote», peu importe l’origine et le degré d’assimilation, c’est la démocratie contre le peuple.

Ou pire encore, faute de pouvoir changer le peuple ils pensent pouvoir changer de peuple. Mais L’islam modéré cela n’existe pas. Le 15 juin dernier Le ministre de l’intérieur a prononcé place Beauvau un discours de dhimmitude et le Premier ministre a appelé les Français à s’adapter à l’islam : « L’islam a toute sa place en France, c’est un des grands défis des années qui viennent, faire la démonstration que l’islam est totalement compatible avec la démocratie avec la république, avec l’égalité des hommes et des femmes, avec le dialogue ».

Cherchez l’erreur, à quel prix les français payeront-ils cette démonstration ? Comment s’adapter à la névrose obsessionnelle de pureté d’intégrité, et de refus de l’altérité occidentale ? Comment s’adapter à la décapitation d’un chef d’entreprise comme à Saint- Quentin Fallavier en Isère ? L’islam dans sa nature est conquérant et il trouve là sa raison d’être et son dynamisme propre, face à une démocratie avachie et corrompue qui présente le seul risque de contaminer ses adeptes, la violence est autant à destination des « chrétiens » que des disciples de Mahomet que celle-ci contraint à se ranger dans son camp.

Un piège monstrueux est en train d’ouvrir ses mâchoires d’acier sur la France. Comment accepter démocratiquement l’islam qui dans sa nature est la négation de la dite démocratie ? Le peuple (aux aguets) à déjà compris, la classe oligarchique s’interroge encore.

Facebook Twitter Email Imprimer

Abonnez-vous Abonnement Faire un don

Articles liés

Civilisation

Donoso Cortés ou les fondements théologiques du politique

Donoso Cortés ou les fondements théologiques du politique

Par Louis Soubiale

Auteur aussi oublié que méconnu de l’histoire des idées, Juan Donoso Cortés (1809-1853) fait figure de météorite de l’histoire de la pensée, tant par ses réflexions fulgurantes et d’une étonnante prophétie sur le libéralisme que par la brièveté de son œuvre écourtée par sa disparition précoce à l’âge de 44 ans, lors même qu’il sut, de son vivant, compter sur l’estime de Napoléon III, du Prince de Metternich ou encore du Tsar Nicolas Ier .