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« Il faut faire attention à ne pas fonder un empire sur le sable de l’endettement ». Cette sage déclaration a été faite hier sur RFI par le ministre des finances et des comptes publics. On sait que la fonction prédispose à une expertise approfondie en matière de dette mais le ministre parlait-il de la préparation du prochain budget ? Que nenni ! Peut-être de la Grèce alors ? On va en effet prêter à nouveau beaucoup d’argent à ce pays afin qu’il puisse simplement rembourser une tranche précédente de prêt et appeler ça un règlement définitif de la crise (lequel règlement exposera les contribuables français et allemands principalement à supporter le risque final de contrepartie). Non, le ministre ne parlait pas non plus de la Grèce mais d’une entreprise privée de télécommunications se proposant de racheter une de ses concurrentes. Il lui donnait ainsi des leçons de bonne gestion financière. C’est un peu comme si les organisateurs du festival de la viande de chien qui se déroule en ce moment même à Yulin (Sud-Est de la Chine) donnaient à la SPA des conseils de gestion de ses pensionnaires.

Mais ce n’est pas tout : ce projet purement privé, dévoilé hier, mobilise une foultitude de ministres et le premier d’entre eux. Le gouvernement pose ainsi aux entreprises concernées « les conditions de son soutien » et, à la question fort pertinente de La Tribune de savoir de quel soutien il s’agissait et si les entreprises concernées en avaient vraiment besoin, on répondait embarrassé que, peut-être, l’Autorité de la Concurrence aurait son mot à dire.

Oui, peut-être, et peut-être l’acheteur y a-t-il pensé.

Il arrive souvent que le politique surestime sa prise sur le réel mais on ne peut pas le lui reprocher : après tout, sans vision où irait-on ? (un mauvais esprit pourrait répondre : dans le mur, c’est mécanique, mais bon, passons…) Par contre, au-delà des frontières de la crédibilité, le citoyen comprend immédiatement à quoi il a affaire même si certains d’entre eux peuvent se laisser bercer par ce festival de déclarations d’économie administrée des années 50. Un peu nostalgiques, ils peuvent pratiquer (lentement) le head banging du Hellfest de Clisson, et fermer les yeux pour oublier que, malgré les sons magiques des guitares, les artistes ont 70 ans.

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