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Areva ou le nucléaire français démantelé [PM]

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De l’ouverture du capital d’Areva en 2011 aux lourdes pertes financières de 2014, coup de projecteur sur le spécialiste français et européen du nucléaire, dont le gouvernement poursuit le démantèlement.

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Un résultat net négatif de 4,8 milliards d’euros pour un chiffre d’affaires de 8,3 milliards en 2014. Ces chiffres d’Areva sont impressionnants et médiatisés, mais ils sont à relativiser. La majorité des pertes est en effet la résultante de provisions comptables destinées à marquer une baisse de valeur des actifs détenus par le groupe mais aussi à déprécier certains impôts qui devaient être différés, selon les normes anglo-américaines (IFRS) adoptées ces dernières années par les entreprises françaises.

Néanmoins, le groupe français, qui fabrique et installe les réacteurs nucléaires et les équipements associés, pâtit également d’un recul du résultat d’exploitation, signe d’une dégradation de son activité. En cause, le désengagement progressif du nucléaire en Allemagne et l’absence de remise en route des centrales au Japon, qui pénalisent les métiers liés à la maintenance ; mais aussi une forte baisse des prix de l’uranium dont Areva avait acheté beaucoup de mines dans la décennie 2000. Enfin et surtout, la compagnie subit les retards répétés dans l’installation de deux centrales nucléaires novatrices en France et en Finlande, et cela gonfle les coûts très au-delà des prévisions.
Un nouveau patron inattendu
Certains spécialistes s’étonnent qu’Areva – héritier du savoir-faire du Commissariat à l’énergie atomique qui avait installé les réacteurs nucléaires français – ne semble plus maîtriser la construction dans des délais raisonnables. La stratégie de l’ancienne présidente du groupe de 2001 à 2011, Anne Lauvergeon, est aujourd’hui mise en cause. N’avait-elle pas tenté une diversification hasardeuse, en cherchant à être présente sur toute la chaîne du nucléaire, de l’extraction de l’uranium à la construction de centrales en passant par la gestion des déchets, l’éloignant ainsi de son cœur de métier ?

à cela s’est ajoutée en 2010 la vente de la branche de transmission d’électricité à la demande de la présidence Sarkozy. C’est près d’un tiers du chiffre d’affaires d’Areva qui avait alors été cédé de force à Alstom, lequel vient de vendre à son tour – avec la complicité de son PDG Patrick Kron – cette importante entité à l’américain General Electric…
L’avenir d’Areva semble bien être promis au démantèlement. Le dernier communiqué financier de l’entreprise précise ainsi que des « cessions et partenariats comprenant un volet capitalistique » sont au programme. Avec le géant EDF ? Le ministre de l’économie Emmanuel Macron l’a sous-entendu. Une fusion permettrait ainsi à l’état de passer sous le seuil de 70 % du capital d’EDF, ce que la loi l’empêche de faire. Elle serait aussi l’occasion de céder des actions d’Areva, qui est encore détenu à 83 % par la puissance publique.

L’arrivée soudaine, en janvier, de Philippe Varin à la présidence du conseil d’administration d’Areva milite pour un tel scénario. En novembre, l’homme avait déjà été placé au conseil d’administration d’EDF. Si Philippe Varin n’a jamais évolué dans le secteur énergétique, il est en revanche connu pour avoir été débarqué du constructeur automobile Peugeot il y a deux ans.En effet, Philippe Varin avait fait perdre au constructeur tricolore son important marché iranien après avoir fait entrer à son capital l’américain General Motors. Ce dernier avait alors interdit à Peugeot de commercer avec Téhéran en raison des embargos décidés par le pouvoir américain…

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