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Bons pauvres et mauvais pauvres

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Bons pauvres et mauvais pauvres

Dans les pays où cela fut institutionnalisé, on su toujours prendre mais plus rarement donner. Les appareils à distribuer coûtent parfois plus cher que les recettes captées. Bon, pour prendre, pas de problème : tous les riches sont mauvais. Mais pour donner, ça se complique, parce qu’il y a les bons et les mauvais pauvres et qu’il s’agit de prendre garde à ne donner qu’aux bons. Qu’est-ce donc qu’un bon pauvre ? Dans un pays à parti unique, c’est facile, c’est celui qui a sa carte ou qui, au minimum, n’est pas suspecté par ses voisins de propos contre-révolutionnaire indignes d’un civisme ordinaire. Dans un pays à pensée unique, c’est un peu plus subtil : le mauvais pauvre, c’est celui qui n’appartient pas à une « minorité visible » de préférence « issue de la diversité ». Le bon pauvre est donc, selon tes textes et le politiquement correct admis, une « victime », mais une victime d’un passé ancien dont la République, qui est magnanime pour tout ce qui n’est pas ses enfants légitimes, a fait « repentance » en bonne et due forme de préférences allocatives et assistances de toutes sortes. Voilà qui est assez retors sur le plan de l’intelligence populaire, mais assez clair dans la pratique.

Depuis le premier tour des élections présidentielles et la percée, attendue mais non admise par les prévisionnistes, de Marine Le Pen, la droite de gouvernement se mord les doigts sur ses choix antérieurs quant à ses « bons » pauvres et réfléchit aux mesures qui en corrigeraient les effets pervers. Mais n’est-ce pas trop tard ? Le suffrage universel réclame des lignes de conduite lisibles par tous, et facilement. Celles des socialistes, au moins, sont claires. Leurs « bons » pauvres sont connus. Les plus pauvres d’entre eux seront d’ailleurs « régularisés », indemnisés, préférés en un mot, aux autres pauvres qui, eux, ont la sottise de se croire pauvres simplement parce qu’ils ont du mal à boucler leur fin de mois en travaillant dur alors qu’ils n’appartiennent à aucune communauté pouvant se réclamer d’une injustice historique à leur égard. Les pays à pensée unique ont en plus inventé un truc génial : les « bons » riches. Des riches de progrès qui n’ont que des bons sentiments, puisqu’ils ont largement assez pour qu’on leur en prenne un peu afin d’avoir la paix dans leurs quartier où ne sont aucun pauvre, ni bon ni mauvais.

Au deuxième tour de cette présidentielle décidément bien malheureuse pour la « droite de gouvernement », ce sont donc les « bons » riches, ceux qui votent de l’extrême-gauche à la gauche, parce qu’ils ont les moyens pécuniaires de leur crétine utopie qui vont décider pour les « mauvais » pauvres. En démocratie, il y a une justice, Monsieur ! Et une seule conscience, celle de gauche. En face, il n’est que des voleurs, pauvres ou riches.

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