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Subito Santo

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Subito Santo

Pour ceux qui l’ont connu, c’est un beau livre de souvenirs. Tel qu’en lui-même… Chacun peut le retrouver, et chacun à sa manière, tant il était tout à tous. Il s’agit de l’abbé Montarien, le plus inconnu des prêtres de son temps tant il était modeste, le plus célèbre en même temps tant il avait de rayonnement mais toujours dans la discrétion. L’archevêché de Paris s’en aperçut lors de son enterrement en juin 2005 à Notre-Dame de l’Assomption, dite la Polonaise, quand la foule déborda jusque sur la place.
Il y avait là des scouts, bien sûr, ceux qu’il avait dirigés spirituellement, mais aussi quantité d’amis, du plus beau monde et des grades les plus élevés de l’Armée, jusqu’aux plus petites gens – dont il se targuait d’être –, qui tous lui devaient tout, sinon presque tout.
Son art était de conduire à l’essentiel, à l’Unum Necessarium, avec sourire et bonhomie mais dans la plus stricte orthodoxie et la plus ferme doctrine. Il n’était pas fait pour ces temps de bouleversements incessants. Voulant obéir et ne pouvant obéir, il s’était fixé sa propre ligne d’obéissance, impeccable dans les principes, douloureuse dans la pratique, qui lui permit d’être fidèle à sa foi tout en étant fidèle à l’église et à sa hiérarchie. D’ailleurs, un Lustiger et un Vingt-Trois l’avaient parfaitement compris.
Une telle attitude porta des fruits en abondance. On ne compte pas les vocations qu’il suscita, presque toujours sans le vouloir, prêtres ou moines, ou moniales… De même qu’il provoqua, encore sans le vouloir, d’innombrables conversions et reconversions, venant même de très loin.
Que ne se souvient de la rue de Turin où il recevait si gentiment et où, à la fin de sa vie, il célébrait sa liturgie, rayonnant de foi et de charité ? Ses amis qui le fréquentaient, le rencontraient dans le quartier, le chapelet à la main. Le monde tel qu’il allait l’emplissait de dégoût et d’effroi et cela se lisait, quand il se croyait seul, sur son visage qui, tout à coup, quand il était interpellé, s’éclairait du sourire de l’espérance. Il croyait en la miséricorde divine : c’était le fond de son cœur.
Merci à Jean-François Chemain d’avoir écrit ce beau livre qui est le meilleur des témoignages.

Jean-François Chemain, Guy Montarien, l’homme qui plantait des âmes, Préface de Patrick Récipon, Via Romana, 190 p., 23 €

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