Tribunes
Que faire ?
Adieu, mon pays qu’on appelle encore la France. Adieu.
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Et si nous rêvions un peu ?… Pas de beau rêve sans femme ! Que dites-vous de Sémiramis, « Qui vient des colombes », qui régna sur la moitié du monde et séduisit l’autre moitié, qui construisit au bord de l’Euphrate la merveille des jardins suspendus ; imaginez-vous cette reine, aussi belle que majestueuse parcourir, entourée de sa cour, de guépards, et d’oiseaux de paradis, les cyclopéens remparts de Babylone…
Rêvez-vous de Balkis, la reine de Saba franchissant les remparts de Jérusalem sur son éléphant caparaçonné d’or : on avait pour elle transformé une porte de la ville en arc de triomphe ; avec elle cheminaient par centaines les chameaux du désert chargés d’or et de parfums, et tous les rois ses vassaux, et tous ses guerriers en leur fière vaillance ; Salomon dans sa gloire l’attend sur l’esplanade du temple, et près de lui se tient le Grand Prêtre revêtu de l’éphod…
Émerveillez-vous du souvenir ineffable de Nefertiti, « La Belle est venue », princesse de Syrie promise au Pharaon Akhenaton ; elle s’avance, gracieuse et hiératique vers son époux, son regard est mystère et promesse, et ils règneront ensemble sur Amarna, la cité consacrée au dieu Aton, qui disparaîtra après eux.
Apitoyez-vous sur Zénobie, « Vie de Zeus », reine de Palmyre, qui régna sur un empire taillé dans la Syrie, la Cappadoce et l’Égypte au défi de l’empire romain, et finit dans le cortège triomphal d’Aurélien son vainqueur. Le vent du désert récite encore à l’ombre des portiques les exploits, les revers de la reine, et se tait sur sa fin malheureuse…
Auriez-vous été séduits par Cléopâtre la ptoléméide, reine d’Égypte, qui envoûta César le conquérant mûrissant, lui donna un enfant, Césarion, qui disparaîtra dans les remous de la guerre civile ; subtile et envoûtante prêtresse de l’amour et du pouvoir, elle abandonnera Marc-Antoine dans la défaite et périra du venin mortel d’un aspic !…
Mais certains diront plus simplement :
Moi, j’ai peur de Philomène,
Vers l’enfer elle m’entraîne
Ou :
Moi, je frissonne d’Hélène,
Qui va nue à la fontaine
Ou encore :
Mais l’énigmatique Pasiphaé
De poisons peut s’enivrer, évohé !
Tandis que la gracieuse Aglaé
Au vieux port va s’encanailler, ollé !
Ou pour finir :
Celle qui m’a choisi, c’est la Julie,
Son cœur est fleur et c’est la plus jolie !