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Régression

Le 12 mai dernier, à l’Assemblée Nationale a débuté en séance publique l’examen de la proposition de loi sur la fin de vie. Cette proposition est orientée à la fois sur le processus « classique » d’euthanasie et sur la voie du suicide assisté. Dans un cas comme dans l’autre, la participation du personnel soignant, médecin ou infirmier, est évidemment requise ; il faut bien garantir le professionnalisme de cette opération capitale.

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Régression

Si cette proposition est validée, la France prendra la suite des pays européens ayant déjà légalisé l’euthanasie : les Pays-Bas en 2001, la Belgique en 2002, le Luxembourg en 2009, l’Espagne en 2021, le Portugal en 2023 ; il convient d’ajouter à cette liste la Suisse qui, sans norme pénale spécifique, autorise « l’assistance au suicide », par le biais d’ « accompagnateurs bénévoles » issus d’associations agréées de la société civile : la substance mortelle est tout de même obtenue par ordonnance médicale… Le Royaume Uni a largement entamé le processus par un vote en première lecture du 29 novembre 2024. Le suicide assisté est toléré en Allemagne. Voilà où en est notre vieille Europe chrétienne…

Le constat de cette évolution, régressive, si on considère l’importance du socle chrétien de l’Europe, nous renvoie aux antiques sacrifices humains : les Aztèques noyaient des enfants pour se concilier la bienveillance du terrible Tlaloc, dieu du vent, de la pluie et de la foudre. La plupart des civilisations ont primitivement pratiqué le meurtre rituel mais les plus durables l’ont abandonné tôt ou tard.

Bien plus proche de nous, n’ayons garde d’oublier l’eugénisme des nazis, mis en place dès leur victoire électorale en 1933 ; l’euthanasie était abréviée en « Eu-Aktion » ; il s’agissait d’éliminer les enfants et les adultes handicapés physiques et mentaux par Gnatentodt, terme employé par Hitler lui-même, dans un ordre écrit le 1er septembre 1939, et qui signifie « mort miséricordieuse ». En réalité, il fallait à tout prix éviter que ces untermenschen n’obèrent l’avenir radieux de la race aryenne !

Le constat de cette évolution, nous renvoie aux antiques sacrifices humains

On dira que comparaison n’est pas raison et qu’il est odieux de comparer à des civilisations ou idéologies barbares ce qui est une suprême manifestation de compassion et de considération de la dignité humaine ; il est permis d’en douter quand on sait que les sectateurs de la mort programmée sont les mêmes qui ont produit l’accouplement pour tous, les lois relatives à l’avortement jusqu’à leur apothéose au panthéon des droits fondamentaux, la PMA sans père, et qui voudraient bien accrocher la GPA à leur morbide tableau de chasse. Ils se distinguent seulement de leurs prédécesseurs par leur doucereuse hypocrisie qui instrumentalise honteusement la souffrance des plus faibles ; les prêtres sacrificateurs de Tlaloc, eux, ne s’estimaient probablement pas tenus de simuler la compassion…

Cette formidable régression est le détestable produit d’un orgueil dont la démesure conduit à la faillite de l’intelligence ; le viol du principe de non-contradiction en est le signe premier : abolition de la peine de mort et meurtre organisé, déification de l’homme mâtinée de culture du déchet. Le chaos nihiliste est au bout du chemin.

Au fond, derrière tous les grands choix humains se trouve, plus ou moins cachée, une allégeance religieuse, même pour ceux qui se prétendent athées : nous avons vu Tlaloc, maître de la pluie, de la foudre et du vent, pour un peu nous oublierions Hitler, la race aryenne et le Parti… Et aujourd’hui, prosternation devant l’Homo Deus, et son éternel sponsor, Mammon cousu d’or.

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