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Le milliard des banlieues. Quand le social n’est pas la cause mais l’effet

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Le milliard des banlieues. Quand le social n’est pas la cause mais l’effet

Et un milliard de plus pour les banlieues ! Le Premier ministre a annoncé une série de mesures, vendredi 6 mars, en faveur des quartiers sensibles.

Deux mois après les attentats du 7 janvier, il s’agit, pour Manuel Valls, de porter officiellement remède au «  malaise social et démocratique ». Le tout, dit avec les coups de menton martiaux qu’on lui connaît désormais même si la posture commence à lasser. Et la pièce aussi. Elle est à l’affiche depuis 30 ans et ses effets tardent à se faire sentir.

Rien de nouveau, en effet, dans cette politique qui dure depuis les années 80 et qui ne produit aucun résultat. En effet, si le mal est identifié (parfois même avec la sémantique – apartheid, français de souche, ghetto, islamo-fascisme etc. – de ceux qui furent les premiers à le nommer), les remèdes, eux, sont erronés et conduisent à l’impuissance. La raison ? L’inversion des causes et des effets.

Ainsi, si certaines populations ne s’assimilent pas, c’est tout simplement qu’elles le refusent désirant uniquement le beurre de notre ancienne prospérité et l’argent de notre système social. Mais surement pas le sourire de la crémière républicaine ! Le blocage n’est pas économique et social mais civilisationnel et culturel. Le social n’est donc pas la cause : il est l’effet. Formidable démonstration du fait que les hommes ne sont pas des pions interchangeables et assimilables les uns aux autres !

Une politique ancienne mais stérile, le contresens de la rhétorique des moyens

De ce nouveau dispositif annoncé par Manuel Valls, il faut dire qu’il ne coûtera rien à l’Etat tant celui-ci est réduit à l’impuissance budgétaire. On déplacera des postes à l’intérieur du budget. Cette impuissance budgétaire vient précisément du déversement incessant de crédits depuis les débuts de la politique de la ville (1981) : du « plan Marshall développement social des quartiers » (1982) au plan « Espoir des banlieues » (2008), nos énarques ne sont de plus jamais en peine d’acronymes lorsqu’il faut faire payer les contribuables : ZEP, REP REP…

Cette hémorragie budgétaire s’apparente à de la neige carbonique sur un incendie. Mais l’incendie est toujours là, plus fort, plus brûlant. Sans doute la nature du feu n’est pas de celle qu’on éteint à coup de crédit, c’est ce que nous démontrerons plus loin. Mais, en bonne logique, la classe politique aurait du s’interroger sur cet échec patenté. Elle ne le peut pas ou ne le veut pas, car ce serait nommer le « choc des civilisations » qui n’est pas social mais ethnique, religieux et culturel. Les politiciens sont comme les médecins de Molière qui se gardent bien de nommer l’innommable : «  Le poumon vous dis-je !». Sauf qu’aujourd’hui, le diagnostic serait plutôt : « Le social vous dis-je ! ».

Trente ans de gratifications pour les banlieues

Il faut garder à l’esprit que les banlieues ont absorbé une partie de la richesse qu’il restait à la France. Du coup, il est faux de dire que rien n’a été fait pour elles. Les observateurs les plus honnêtes et, parmi eux, des économistes, reconnaissent les gratifications nombreuses dont elles ont bénéficiées. Les infrastructures ont été améliorées, les cages d’escaliers repeintes – souvenez-vous le quartier des Minguettes à Vénissieux il y a de cela 30 ans ! – des salles polyvalentes et des salles de sport ont été bâties ou rénovées à grand prix. De fait, les Zones d’Educations Prioritaires (devenues REP ce qui ne veut pas dire régiment de parachutisme) ont lourdement pesé sur le budget de l’Education nationale, pourtant premier budget de la nation (65 Milliards).

Bref, l’obsession politique dominante a largement été TPB (tout pour les banlieues) ! La presse en a rajouté dans le spectaculaire, les bobos se sont apitoyés sur leurs petits pauvres exotiques et les politiciens se sont persuadés qu’en étant généreux avec l’argent des autres, ils allaient en tirer profit électoraux et considération humanitaire. C’est le contraire qu’ils ont récolté : mépris, haine et hostilité à la mesure de leur faiblesse et de leur condescendance intéressée à l’égard des bénéficiaires de la « politique de la ville ».

Ghetto pour les français de souche ?

Rien, en revanche, n’a été fait pour « la France des périphéries », comme l’analyse le géographe Christophe Guilluy. Pire, l’auteur a été qualifié de « néocon de gauche » parce qu’il se préoccupe des oubliés de la République, de la province éloignée, des petits blancs, des classes moyennes et des familles maintenant touchées fiscalement par la dispendieuse « politique de la ville ».

Manuel Valls veut raviver le lien de la République dans les quartiers sensibles. Soit, mais se rend-il compte que l’omelette républicaine est coupée par les deux bouts ? D’un côté, les entrants de la République qu’il n’arrive pas à «  intégrer » et, de l’autre, les sortants qu’il a exclu, eux aussi, dans des ghettos ruraux ou urbains.

En phase de croissance nulle et de pénurie budgétaire, ce que l’on a donné aux uns est en moins pour les autres. Valls a d’ailleurs bien senti le danger, lui qui prévoit un comité interministériel, le 13 mars prochain, centré sur les zones rurales et visant « à l’égalité des citoyens ». Bien trop tard, bien trop peu et, surtout, encore et toujours le mauvais diagnostic !

Des solutions par nature totalitaires

Le refus d’admettre la diversité des hommes et l’erreur de diagnostic sur le choc des civilisations conduisent fatalement le pouvoir à des mesures de contraintes, par essence antinaturelles, non conformes aux évolutions libres d’une société et attentatoires aux libertés.

Le logement en est l’une des meilleures illustrations. Afin de « casser les ghettos », les préfets sont requis – commissaires de la République conviendrait mieux ici puisqu’il s’agit de la sauver – pour faire appliquer la loi SRU (Solidarité et rénovation urbaine). La loi, qui impose la construction de 25% de logements sociaux aux communes de plus de 3 500 habitants, n’est donc pas appliquée. Dans les faits, plus de 200 communes ne la respectent pas. Des sanctions sont prévues mais personne ne s’interroge sur la cause de la dérobade de tant de maires.

A l’heure où les impôts locaux flambent, où les familles modestes ont du mal à payer leurs loyers, les contribuables locaux devront donc payer pour loger les nouveaux  arrivants !  « Il faut arrêter d’ajouter de la pauvreté à la pauvreté », a fait savoir le Premier ministre. Mais que ne fait-il pas cesser toute immigration à finalité sociale !

Les Français ont déjà beaucoup payé et payeront encore. Il suffit de regarder la mesure phare du plan : un monstre juridique intitulé « loi DALO », le droit au logement opposable. Elle prévoie que les bénéficiaires pourront être relogés dans les 1 500 quartiers concernés par la politique de la ville. Ce qui prouve en passant que tout cela existe depuis des lustres…

On envisage même de permettre aux bailleurs sociaux – traduisez : monopole politique d’attribution de logement avec bénéfice électoral indirect – de moduler les loyers afin de loger des ménages modestes en zone aisée ou «  faire remonter le pilotage du logement social au niveau des regroupements de communes ». Qui ne voit ici la grosse ficelle ? Les élus de Communauté de Commune ne sont qu’indirectement dépêchés par les conseils municipaux et risquent moins, dans ces conditions, la sanction des électeurs. Puisqu’on vous dit que nous sommes en démocratie ! Et pour parfaire ladite démocratie, 100 millions d’euros seront débloqués pour les associations intervenant dans les quartiers sensibles. Avec tout ce que cela comporte comme risques de dérives et de gaspillage de l’argent public… utilisé pour l’agit-prop des « associations » comme au bon temps des mairies communistes !

Une bonne mesure enfin : l’apprentissage du français à la maternelle. Mais qu’on nous explique pourquoi il existe des dispositions qui permettent aux élèves d’apprendre leur langue d’origine ? Enseignement généralement dispensé par des zélateurs autoproclamés de la religion mahométane (faits dénoncés par l’auteur de ces lignes dès 1994) et repérés récemment par la Cour des comptes 20 ans après !

Pour le reste, la – chère – routine : la modification de la carte scolaire. Entendez par-là : «  Vous irez apprendre là où on vous dira d’apprendre ! ». L’Enseignement privé a de beaux jours devant lui, parfois même au bénéfice d’enfants issus de l’immigration. Un avancement plus rapide pour les professeurs qui enseignent en REP, disposition déjà existante, qui néanmoins n’incite toujours pas à l’apostolat républicain. Liste non exhaustive, mais déjà connue.

Chronique d’un échec annoncé, donc, pour le plan Valls. Parce que cette politique, qui a quelque chose de dérisoire et de pathétique dans sa façon d’ignorer les réalités, est la même que celle qui échoue depuis 30 ans. Nous empruntons à Michel Onfray, dans une vigoureuse chronique, le meilleur démenti à cette pitoyable agitation politicienne : «  Prétendre qu’il n’y a pas de choc de civilisation entre l’Occident localisé et moribond et l’islam déterritorialisé en pleine santé, est une sottise qui empêche de penser ce qui est advenu (30 ans de politique de la ville), ce qui est (je suis Charlie) et ce qui va advenir  (l’échec du plan social de Valls) » Les parenthèses étant de la rédaction.

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