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Michel Déon : Merci, et à Dieu

Michel Déon fut le premier à adhérer au comité de parrainage de Politique Magazine ; il a rejoint maintenant François-Georges Dreyfus, Pierre-Marie Gallois, Alain Griotteray, Jean Dutourd, Vladimir Volkoff, pour nous soutenir depuis l’au-delà.

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Né en 1919, il était déjà connu et estimé lors de la nuisible explosion de mai 1968 ; il avait déjà publié entre autres ce charmant roman solaire «Je ne veux jamais l’oublier». On a beaucoup commenté son amitié complice avec Roger Nimier, Antoine Blondin, Jacques Laurent, appelés les «Hussards», bien qu’il ne s’agisse pas d’école littéraire, mais plutôt d’une connivence, presque d’une coïncidence de tempéraments libres dans le paysage des années cinquante et soixante.

Il convient de rendre également hommage à Michel Déon, de ce que, avec quelques rares autres, il a continué à représenter au cours des années de plomb de conformisme idéologique qui ont suivi la déflagration agressivement vulgaire de 1968 ; tout, ou presque tout, bruissait de révolution, de libérations en tous genres, sexe, enfants, école, peuples, théologie, famille, écriture…

Pour les jeunes abstinents de cette hystérie collective de rebelles médiocres, il devenait difficile de choisir un livre, ou une émission de radio sans se voir infliger un prêchi-prêcha de contestataire en peau de lapin.

C’est pourquoi nous disons merci à Michel Déon qui nous a donné comme en défi Les poneys sauvages et Un taxi mauve coup sur coup, en 1970 et 1973, salutaires ballons d’oxygène, dont les récompenses et les succès montrent que le public français n’avait pas totalement perdu la tête. Et puis, phénomène de convergence semblable à celui évoqué plus haut, dans cette période des années 1970-80, paraissaient de beaux ouvrages de Jean Raspail, Pierre Schoendoerffer, Vladimir Volkoff.

Amoureux nostalgique et sans amertume, poète des paysages brûlés ou noyés de pluie, il peuplait ses romans de personnages dont il protégeait subtilement le mystère : à petites touches, il nous attirait, il nous captivait, et très souvent, nous enchantait.

Il est mort en cette Irlande, cette île patrie de James Joyce qu’il admirait beaucoup pour son « Ulysse »; son élégance détachée, sa tendresse un peu moqueuse pour ses personnages rappelait Stendhal.

Nous ne saurions oublier cet écrivain si français qui nous a offert au long de ces années le beau compagnonnage de son œuvre.

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