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En marche vers le crédit social

Le monde numérique étend son emprise réticulaire sur toutes nos existences. Monnaie, impôt, énergie… : nos vies ne sont plus que connexions informatiques, toutes surveillées. Symbole du “Progrès” dans toute son horreur, le numérique est l’agent de toutes les invasions étatiques.

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En marche vers le crédit social

Depuis quelques temps déjà les médias ne cachent plus que notre société se dirige vers un monde numérique où le virtuel sera plus important que le réel. On avance logiquement vers cette société nouvelle telle que le Forum économique mondial, qui se réunit chaque année à Davos, le rêve. Pendant longtemps il a fallu progresser masqué car les populations n’étaient pas prêtes à l’accepter ; mais aujourd’hui les mots l’emportent sur les choses et il semble que plus rien ne s’oppose à la mise en œuvre du dernier volet qui doit couronner l’ensemble : la monnaie électronique (1). Jusqu’à une époque assez récente personne n’osait en parler, les Pouvoirs publics de tous les pays craignant une émeute en cas de suppression de la monnaie fiduciaire et son remplacement par un système purement électronique. Le besoin sécuritaire de moins en moins assuré face à une catégorie de population agglutinée dans des zones dites de non-droit, puis la gestion des pays par la peur, avec la crise du Covid suivie de la guerre en Ukraine, ont permis de faire « mûrir » les mentalités. De son côté, la technique a beaucoup évolué et autorise désormais d’avancer aussi dans ce domaine ; la Banque Centrale Européenne est prête à sauter le pas.

La lente préparation des esprits

Pour que les populations finissent par accepter un système qui menace fondamentalement les libertés de chacun, il faut que les esprits soient endormis ; qu’ils ne cherchent pas à concevoir toutes les conséquences des innovations qu’on leur présente comme étant des progrès. Le pouvoir des mots et le choc des images ont poussé les médias à faire réagir plutôt que réfléchir. Au cours des journaux télévisés d’aujourd’hui, la rubrique des faits divers l’emporte très largement sur les reportages et analyses des événements. La presse écrite régresse, c’est-à-dire que chacun prend désormais au vol les informations qui lui sont données dans un tourbillon incessant de phénomènes, tous mis sur un même plan. Plus personne ne prend le temps de reprendre une donnée plus ancienne, de la croiser avec une plus récente et de chercher à comprendre l’enchaînement des causes. Les événements sont traités de façon indépendante comme si aucun ne résultait d’un antécédent quelconque et n’avait de conséquence pour un futur, même lointain. Il suffit désormais d’annoncer que telle ou telle nouveauté constitue un progrès pour qu’elle soit portée aux nues. Et, comme une innovation chasse l’autre, personne ne peut véritablement juger après coup de l’efficacité qui lui est prêtée. Les médias et hommes politiques l’ont bien compris qui ne parlent plus de ce qu’ils font mais qui multiplient les promesses, donnent les perspectives à vingt ou trente ans et projettent les résultats de leurs actions dans un futur qui recule au fur et à mesure que l’on avance, tout comme une ligne d’horizon. Plus les difficultés du moment s’amoncèlent et plus, quand on ne sait pas les traiter, on a tendance à faire miroiter l’avenir. Derrière chaque nouveauté, les intentions sont toujours bonnes et, pour faire adhérer l’opinion publique, il suffit de mettre en exergue les bienfaits attendus et d’occulter les possibles effets néfastes comme on met la poussière sous le tapis. Quand les habitudes seront prises, que chacun sera devenu « accro », il sera toujours temps de reconnaître la fatalité du mal nécessaire pour bénéficier du bien acquis. La reconnaissance faciale permet de retrouver et punir les délinquants et on fait semblant de croire que cela dissuade les malfaiteurs. Quand on ne peut plus s’en passer, on s’aperçoit que tous les honnêtes gens sont aussi en permanence sous surveillance. Les paiements électroniques sont plus rapides que les paiements en espèces ou par chèque, mais ils permettent de connaître exactement les habitudes des consommateurs. Les objets connectés sont autant de mouchards qui peuvent être utilisés pour le meilleur comme pour le pire (2). La transparence a permis de développer des outils de surveillance de plus en plus intrusifs. 

La nécessaire création d’un besoin

Plus le changement est important et risqué, plus il faut encourager celui que l’on veut conduire à tenter l’opération. On agit alors sur tous les ressorts possibles. Cela va des bons sentiments qui permettent de promouvoir l’accueil de toutes les misères du monde et la mise en place de la discrimination positive, jusqu’à l’absolue nécessité imposée par la peur ou par les pénuries. Le prix de l’énergie vient-il à augmenter que les populations les moins aisées se trouvent rapidement en état de précarité. Qu’à cela ne tienne, on va leur donner, à eux et à eux seuls, une aide pour absorber le choc. Que cette augmentation des prix résulte d’une mauvaise organisation du marché ou d’un véritable sabotage industriel ou même simplement de l’exercice du droit de grève, peu importe. D’ailleurs, traiter la cause prendrait du temps et le résultat ne commencerait à apparaître qu’au cours de la législation suivante quand d’autres hommes politiques seraient aux commandes. Entre-temps les électeurs potentiels auraient eu froid. Tandis que donner un chèque (même alors que les caisses de l’État sont vides et qu’il faudra bien un jour rembourser les montagnes de dettes accumulées) permet de montrer l’intérêt que l’on porte à tous en commençant par les plus petits. Mais comment être sûr que l’on donne bien à ceux qui en ont besoin et pas aux autres ? La seule solution est de connaître exactement la situation de chacun et pour cela de l’avoir surveillé depuis longtemps. La société de surveillance est la fille naturelle de l’État providence.

La suppression des obstacles résiduels

La meilleure façon de supprimer les obstacles résiduels repose sur la coercition et le dénigrement de ceux qui résistent. Les États l’ont bien compris qui prennent des décisions allant toutes dans le sens du progrès et de la société de service. Chacun peut acheter directement de chez lui sans avoir à se déplacer et, même les prétendus « services » lui sont apportés à domicile par la voie informatique ou la voix du téléphone. L’exemple vient d’en haut, comme il se doit. Désormais tout citoyen a l’obligation de déclarer ses revenus au service des impôts par voie électronique ; il doit aussi les payer par prélèvement, virement ou téléphone portable mais les espèces et les chèques ne sont plus tolérés que pour les vieux – qui n’ont pas encore opté pour la mort dans la dignité (sic) – et pour quelques cas sociaux particuliers. Les récalcitrants qui ont eu l’audace de ne pas accepter le nouveau compteur électrique à mouchard, Linky, vont désormais devoir payer chaque mois les frais de relevé de leur consommation électrique. Dès le début de 2023, les commerçants ne délivreront plus de tickets de caisse, sauf demande expresse de leurs clients et proposeront de leur adresser un « ticket dématérialisé » à leur adresse informatique. Ceux qui voudront garder une part d’intimité ou qui auront simplement peur que leur système informatique ne soit pillé par quelque hacker professionnel, comme l’ont été les systèmes de certains hôpitaux publics, et qui demanderont donc le ticket réel afin de pouvoir contrôler leurs achats, seront mal vus car ils feront perdre du temps en caisse. Si, en plus, ces clients poussent l’outrecuidance jusqu’à payer en espèces, ils subiront les regards courroucés des suivants dans la file… qui pousseront à la suppression des billets et des pièces – ces instruments qui, faute de traçabilité, permettent de blanchir toutes les turpitudes – et demanderont le passage à la monnaie électronique. Pour passer à la société de surveillance, le mieux est encore de marginaliser ceux qui tiennent à leur liberté et au respect de leur vie privée.

La conformité sociale

Cette évolution ne touche pas que la France. Si c’était le cas, on pourrait résister. La Banque centrale européenne s’apprête à « expérimenter » sa monnaie numérique… le temps que l’on s’y habitue. Mais elle n’est pas la seule. La Banque d’Angleterre semble avoir un projet encore plus avancé ainsi d’ailleurs que la Réserve Fédérale  américaine. Certains pays scandinaves n’ont pas attendu l’arrivée de la monnaie numérique proprement dite pour supprimer les espèces, ils ont commencé à tenter l’expérience avec la seule circulation numérique de la monnaie fiduciaire. Au mois de novembre dernier, Klaus Schwab, le président du Forum économique mondial, a déclaré que la Chine jouait un rôle fondamental dans « la transformation systémique du monde », et que son « crédit social » était « un modèle pour de nombreux pays ». Elle est un modèle pour un monde « plus inclusif ». L’Australie n’a pas été longue à entendre le message en mettant en place un système d’identification numérique pour accéder aux services de l’État que ce soient les impôts, la santé, l’éducation ou les services sociaux. Avec « mon espace santé », la France suit ses traces avec plusieurs longueurs de retard. Quand la monnaie électronique sera généralisée, les États n’auront plus de soucis financiers et trouveront toujours des créanciers nouveaux tant que le montant total des dettes publiques restera en rapport avec le montant cumulé de ce que l’on appelle encore les épargnes privées. Comme le dit toujours Klaus Schwab, « vous ne possèderez plus rien mais vous serez heureux ».

 

1. Il faut distinguer la circulation électronique de la monnaie fiduciaire telle que nous la connaissons jusqu’à présent de la monnaie électronique proprement dite qui est un système électronique de création, circulation et destruction monétaires géré par la banque centrale. Dans le cadre de la monnaie fiduciaire le détenteur d’un compte est encore « propriétaire » des sommes inscrites sur son compte ; avec la monnaie électronique, la banque centrale en est la seule maîtresse et peut à tout moment interdire au titulaire d’un compte d’utiliser ces sommes pour l’usage auquel il les destine.

2. Cette évolution a été assez bien mise en évidence dans le film The Circle sorti en 2017, même si la fin est quelque peu ambiguë car ne voulant pas condamner le « progrès » malgré les dommages collatéraux qu’il engendre.

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