Tribunes
Que faire ?
Adieu, mon pays qu’on appelle encore la France. Adieu.
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On sait à quel point nationaliste et nationalisme sont devenus péjoratifs, et à quel point les nations, du moins en Europe, pâtissent d’avoir une histoire et des frontières conservant des cultures et des langues précises.
Partout dans le monde les nations fleurissent mais notre vieux continent et notre vieille Église refusent d’en examiner les causes, ne s’interrogent plus sur leur rejet, n’en tiennent que pour de vertigineux et fumeux empires, gouvernés par des instances aussi mondialistes que peu démocratiques.
Laurent Dandrieu, dans Rome ou Babel, s’est attaché à décrire le désamour de l’Église contemporaine – en tout cas ses représentants – pour les nations, qui va jusqu’à transformer l’amour de la patrie en passion suspecte et même peccamineuse, surtout quand la nation refuse d’être en permanence infusée par l’Autre, l’immigrant, le migrant, nouvelle figure sainte de l’histoire de l’humanité. Mais ce mondialisme humaniste est un faux universalisme, il n’est que la projection délétère d’un Occident qui se meurt à force de refuser son histoire, celle des nations qui le composent.
Philippe d’Iribarne et Mathieu Detchessahar ont eux aussi examiné, dans deux essais récents, l’objet politique « nation ». Eux aussi cherchent à comprendre comment concilier l’universel et le particulier sans pour autant opposer les “universalistes” et les “enracinés” – même quand ils paraissent habiter deux mondes différents. Et les deux voient dans la nation le cadre idéal qui permet de compenser les individualismes comme les communautarismes qui, tous, dissolvent l’idée même de bien commun. Enfin, l’exemple de Charles le Chauve permettra de comprendre comment la nation est d’abord un objet historique, circonstanciel, contingent, lentement construit et patiemment protégé.