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À qui profite la crise ?

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À qui profite la crise ?

Confortée par ses réussites commerciales, soutenue par ses réseaux d’influence, qui œuvrent aussi en France, l’Empire du Milieu impose sa vision du monde.
Le 11 juin 2021, pour son premier voyage officiel à l’étranger, le président Biden est venu fédérer ses alliés européens notamment pour encadrer la montée en puissance de la Chine. Officiellement, il s’agissait pour lui de protéger les Occidentaux contre les menaces qui pèsent sur la compétition technologique, la cyber-sécurité, la santé publique et le réchauffement climatique[1]. En fait, dans cette lutte d’influence, pour rester le « premier » pays du monde, les États-Unis ont fort à faire car c’est sur tous les fronts qu’ils se sentent attaqués par une Chine de plus en plus puissante alors même qu’ils ne veulent pas pour autant se priver de ce que la Chine leur apporte.

La Chine, puissance économique

Au début de l’année 2021, la Chine se présente comme la seconde puissance économique du monde et comme le premier exportateur.
Aujourd’hui, la Chine est par ailleurs le premier consommateur de cuivre au monde et confisque 50 % de la production mondiale. Or ce cuivre n’est pas uniquement destiné à la consommation nationale. « Il faut de 80 à 170 kg de cuivre pour fabriquer une voiture électrique, soit trois à quatre fois plus que pour un véhicule thermique. Dans le photovoltaïque, 10 tonnes sont nécessaires par mégawatt installé. L’éolien offshore est aussi très consommateur de câbles en cuivre » (Challenges, 3 juin 2021). Or, si la Chine possède des mines de cuivre importantes, les autres principales mines se trouvent au Chili, au Pérou, aux États-Unis et au Congo. Si donc la Chine pèse tant sur le marché du cuivre, cela est aussi pour elle une façon de contrôler un élément particulièrement stratégique. Une telle attitude peut servir à éclairer la politique suivie par la Chine en Antarctique où elle est devenue le quatrième pays au monde (après la Russie, l’Argentine et le Chili) à posséder cinq bases, lesquelles ont la particularité d’être situées dans des zones « riches en terres rares ».
Sur le plan économico-financier, la Chine est présente dans tous les domaines. Si l’on en croit le Figaro-éco du 11 juin 2021, « Fin 2016, 99 % des transactions mondiales en bitcoins provenaient de Chine ». Or, le 21 mai 2021, le vice-premier ministre Liu-Hé s’est officiellement inquiété de la volatilité du bitcoin. On peut donc se demander si cette lutte nouvelle contre le bitcoin, entreprise au nom de la diminution de la consommation d’énergie fossile, ne pourrait pas aussi servir à faire place nette avant le lancement du « yuan digital », cette monnaie numérique sur laquelle elle travaille depuis 2014.
Sans chercher à savoir quelle est l’origine de ce qui a été présenté comme une pandémie (en procédant à une extension importante du sens du mot), il faut remarquer que la Chine a su tirer parti de la crise de la Covid-19. 90  % des masques et gants chirurgicaux viennent désormais de Chine. De nombreux équipements médicaux aussi, même s’ils arrivent en Europe grâce à un importateur dont le siège se trouve aux Bermudes (important paradis fiscal). D’après Les Echos du 2 mars 2021, le cabinet Hurun aurait calculé que, depuis le début de la crise sanitaire, le nombre de milliardaires chinois serait passé de 739 à 992 (soit une augmentation de plus d’un tiers) ce qui mettrait ce pays au premier rang en nombre de milliardaires, devant les États-Unis (696) et l’Inde (177).

Les alliés objectifs de la Chine

On dit souvent que l’argent attire l’argent. Ce qui est certain c’est qu’en observant l’attitude des « ultra-riches » dont parlent les médias, aucun n’est indifférent à ce qui se passe en Chine.
C’est par exemple la société dont George Soros est un actionnaire significatif, Gilead Biosciences, qui a produit, en Chine, le Remdesivir lequel a été, un temps, présenté comme le traitement miracle contre la Covid-19. Pour cela elle s’était associée à Wuxi Pharmaceutica dans laquelle Soros a aussi des intérêts. Mais, pour lui, « le modèle de croissance à l’origine de l’ascension rapide du pays est arrivé à essoufflement ». Comme il y a peu de chances que la Chine change ses habitudes, la seule façon qu’elle a de s’en sortir est de « se mettre en colère contre son voisin et d’initier une guerre ». Les difficultés actuelles de l’Australie avec la Chine (cf. Le Figaro éco du 8 juin 2021) en sont-elles l’illustration ? La Chine cherche-t-elle à tester ainsi la solidarité entre les diverses nations occidentales ? L’Australie a-t-elle été choisie parce qu’elle avait exclu Huawei de son appel d’offres pour le développement de son réseau 5 G, pour des « raisons de sécurité nationale » ? ou parce qu’elle avait interdit à la Chine de continuer à financer les partis politiques australiens ? Pour Philippe Chalmin, « La Chine a choisi l’Australie comme une sorte de bouc émissaire pour montrer aux Occidentaux ce qu’il pourrait leur en coûter de trop critiquer l’empire du Milieu ».
Deuxième contributeur à l’OMS (grâce aux impôts qu’il ne paye pas, une de ses principales sociétés financières étant domiciliée aux Bermudes) derrière la Chine, depuis que Trump avait limité l’apport des États-Unis, Bill Gates s’intéresse aussi à la Chine. C’est par exemple lui qui est derrière la société TerraPower LLC qui porte un projet de développement de l’énergie nucléaire en Chine (on comprend pourquoi certains journaux ont monté en épingle les récents incidents rencontrés par la centrale construite en Chine par les Français). On constate, par ailleurs, qu’il a aussi des intérêts dans le deuxième plus grand port de conteneurs des États-Unis dont le président Obama avait donné la gestion à la Chine. En remerciement de ce qu’il fait pour l’empire du Milieu, en 2017, Bill Gates avait été élu membre étranger de l’Académie chinoise d’ingénierie… Dans le même temps, aux États-Unis, Bill Gates est l’un des promoteurs des énergies « propres » dont il dit que « sans la Chine, beaucoup des ingrédients clés dans la lutte contre le réchauffement climatique, comme les batteries et l’énergie solaire, ne seraient pas si abordables ».
L’actuel directeur de l’OMS, Tedros Ghebreyesus, et celui de l’INAID, Anthony Fauci, travaillent la main dans la main sous l’égide de Bill Gates. Or, l’ancien ministre éthiopien de la santé avait fait appel à la Chine pour que celle-ci développe dans son pays 70 % des infrastructures dont le Centre africain de prévention et de contrôle des maladies. C’est ce même Tedros Ghebreyesus qui avait dissuadé l’Italie, au début de l’épidémie, de « stigmatiser les Chinois » et recommandé, « par solidarité », de ne pas mettre en quarantaine les personnes qui revenaient de Chine.

Aucun des « ultra-riches » n’est indifférent à ce qui se passe en Chine.

En France aussi, la Chine sait pouvoir compter sur de solides « ambassadeurs de bonne volonté ». En 2012, la France China Foundation a ainsi développé un programme de Young Leaders, qui sélectionne chaque année dix personnes « prometteuses » pour développer les relations entre nos deux pays. Sur les 180 Français qui ont bénéficié de ce programme, on trouve 10 % d’anciens élèves de l’ENA et un nombre significatif de personnalités politiques : Emmanuel Macron, Edouard Philippe, Olivier Véran, Matthieu Gallet, Agnès Pannier-Runacher, Franck Riester, Brune Poirson… À la même époque avait été fondé à Paris le Chinese Business Club au sein duquel l’un des premiers invités a été Emmanuel Macron, quand il n’était que ministre de l’Economie. On se demande si cela n’a pas pesé dans la décision du gouvernement français d’autoriser le groupe de télécommunications chinois Huaweï à équiper partiellement son futur réseau mobile 5G…. Il est inutile d’aller plus loin.
La Chine sait pouvoir compter sur des alliés objectifs pour défendre ses intérêts dans de nombreux pays. Et sa puissance ne s’arrête pas au seul domaine économique. Le 27 mars 2021, la Chine et l’Iran ont signé un « pacte de coopération stratégique de vingt-cinq ans », prévoyant des investissements réciproques dans l’énergie, l’industrie et les transports… ce qui inclut le nucléaire. Si les États-Unis et leurs alliés poursuivent leur volonté de contraindre l’Iran à abandonner toute velléité de développer son industrie nucléaire, la Chine sera donc là pour y suppléer. La question est importante quand on connaît les relations entre Israël et l’Iran.

Le « Chinese way of life »

Depuis le début de la crise sanitaire qui agite le monde d’aujourd’hui, les Français ont appris à vivre masqués comme leurs homologues chinois, quand leur santé risque d’être menacée ! Ils ont appris à se faire injecter, sur injonction de leur gouvernement, et sous le nom de vaccin, des substances dont nul ne connaît les effets à long terme, ce qui explique pourquoi elles ne sont autorisées qu’à titre provisoire et que, dans les pays « libres », l’on demande à ceux qui obtempèrent leur « consentement éclairé », comme cela a été prévu dans le code de Nuremberg de 1947.
Le passeport sanitaire a fait son apparition et le téléchargement de l’application Tousanticovid a été recommandé. Ces mesures sont considérées comme indispensables pour pouvoir mener une vie « comme avant », en fait pour se sentir libre. Libre, oui, mais surveillé ! D’ailleurs on continue partout, sous prétexte de sécurité à installer des caméras de surveillance à tous les coins de rue. La reconnaissance faciale n’est pas loin. Les Chinois l’ont bien développée et ne doutons pas qu’ils soient prêts à nous vendre leur technologie.
Après la seconde guerre mondiale, les Américains nous avaient apporté le jazz et le chewing-gum,
aujourd’hui les Chinois nous apportent le masque et la télésurveillance. Dans les deux cas, cela s’est traduit par la greffe d’habitudes étrangères sur nos traditions nationales. Est-ce vraiment pour notre bien ?

[1] . « Le retour des États-Unis dans l’accord de Paris sur le changement climatique sera l’occasion de réaliser des progrès ambitieux qui permettront d’enrayer la crise climatique et de créer des emplois en favorisant la transition vers une énergie propre » (Joe Biden).

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