En dialecte flamand, een bertelôot désigne un ange de mer… appellation idoine à qualifier cet ancien matelot prenant soudain son envol pour rafler brillamment un siège de député. Sous l’aménité du dandy au regard pénétrant, derrière le sourire radieux arboré en toutes circonstances se décèle pourtant un un être ambitieux, dont l’abnégation n’a d’égal que la puissance de travail. Franc, courageux, déterminé, doté d’une discipline d’acier, soucieux de rassembler et de se mettre à la disposition de tous, Pierrick Berteloot risque de bouleverser le paisible paysage de sa Flandre natale, s’il satisfait toutefois les espoirs qu’a fait naître sa brillante élection. Omniprésent sur le terrain et attentif à multiplier son image sur les réseaux sociaux, il n’aspire qu’à s’investir davantage pour défendre ses concitoyens et valoriser son terroir. Cette exigence se traduit par une louable et constante quête de perfection. Ainsi armé pour le combat au service de la France, jusqu’où ira-t-il ?

Monsieur le député, quel a été votre parcours ?

Je n’ai que 23 ans, je suis originaire de Bourbourg, ville située à proximité de Dunkerque. Après des études au lycée professionnel maritime de Boulogne-sur-Mer, j’ai commencé comme timonier, en mer de Chine (à la CMA CGM). J’ai envisagé, un temps, d’intégrer l’École nationale supérieure maritime pour devenir officier. Mais j’ai été rattrapé par la politique et les urnes ont décidé, pour moi, d’un autre destin. Je suis actuellement député et conseiller régional. J’ai démissionné de mon mandat de conseiller municipal.

Les députés RN furent-ils bien accueillis à l’Assemblée par les autres groupes ?

Tout d’abord, je tiens à saluer le professionnalisme des employés de l’Assemblée Nationale qui nous ont accueillis chaleureusement et sans nous distinguer des autres députés ; ce qui est, toutefois, logique puisque nous avons été élu démocratiquement. En ce qui concerne les autres groupes, l’accueil s’est révélé variable. Cela est allé de la neutralité cordiale, comme avec le groupe LR, à l’aversion totale si l’on considère le mépris dont a fait preuve le groupe NUPES. J’espère que les choses évolueront…

Comment s’organise le groupe RN ?

À la suite des élections, le groupe RN est devenu le premier parti d’opposition. De ce fait, nous avons recruté presque 500 collaborateurs pour faire fonctionner le groupe. Malgré la taille de cette nouvelle équipe, le travail s’organise parfaitement.

Quels projets de lois entendez-vous présenter à la chambre ?

Les difficultés rencontrées par le monde rural me tiennent à cœur. À ce titre, je souhaiterais faire évoluer la loi EGalim 2 afin que les producteurs et éleveurs puissent enfin vivre dignement de leur activité. Un projet de loi concernant la revalorisation des salaires des marins appartenant aux compagnies de ferries est en préparation.

Quels sont vos ambitions pour la région Hauts-de-France ?

Faire en sorte d’aider les habitants de notre région à vivre mieux, en avançant ensemble pour faire évoluer les choses positivement. L’objectif étant de faire progresser notre territoire en déclinant au niveau régional la politique nationale.

Comment conciliez-vous la représentation de votre circonscription à l’Assemblée et la défense des intérêts du pays ?

Je me suis entouré de collaborateurs très compétents qui se complètent parfaitement. Ils constituent une équipe dynamique et très ouverte. Les échanges entre nous tous sont quotidiens et évitent toute cassure entre Paris et le territoire.

De tous les mandats que vous avez occupés (adjoint communal, conseiller régional, député), quel est celui qui défend le mieux l’intérêt général ?

Il n’y a pas de hiérarchie entre les différents mandats ; chacun a ses spécificités et défend l’intérêt général de la même manière.

Que souhaiteriez-vous changer dans la société d’aujourd’hui ? Quelles nouveautés souhaiteriez-vous insuffler dans le paysage politique français ?

Mon objectif serait de créer davantage de proximité entre les citoyens et les élus. Il faut être pédagogue et dépasser les clivages politiques artificiels de manière à expliquer les réelles missions d’un élu. J’espère pouvoir ainsi lutter contre l’abstention. Nous devons travailler collectivement dans l’intérêt général de nos administrés. Il faut travailler ensemble et mettre son ego de côté. La circonscription n’est pas une terre antirépublicaine, je ne suis pas sectaire, je veux travailler avec tout le monde.

Arrière-petit-fils de résistant, vous faites partie de la Commission de la défense nationale et des forces armées ainsi que de la Commission des affaires européennes. Quelle vision privilégiée cela vous permet-il d’avoir pour défendre la souveraineté de la France ?

La souveraineté d’une Nation s’incarne au travers de son indépendance militaire : défendre l’intérêt de nos armées, c’est défendre la souveraineté de la France. Ces deux commissions me permettent d’être au cœur des problématiques d’indépendance nationale.

L’Armée française se révèle aujourd’hui très… délabrée. Comment y remédier ?

Notre Armée connaît certes des difficultés, mais on ne peut pas parler de délabrement. Nos soldats sont très bien formés, ils sont très compétents et possèdent un sens aigu du devoir. Nous manquons effectivement de moyens, c’est un fait. Soutenir financièrement nos armées relève donc d’une priorité nationale.

Quelle place la culture occupe-t-elle dans votre action ?

La culture est essentielle pour l’identité des peuples. Dans ma circonscription, elle est très présente. J’ai assisté avec plaisir à de nombreuses manifestations durant tout l’été. Je mettrai un point d’honneur à défendre ce secteur tout le long de mon mandat.

Monsieur le député, je vous remercie pour cet entretien. 

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Illustration : La loi EGalim 2 a été votée mais n’est pas respectée, mettant en péril les producteurs de lait. Un des combats menés par Pierrick Berteloot.