France
Gouvernement : l’inavouable responsabilité
Si on lit la Constitution de 1958, le Gouvernement est responsable devant les parlementaires avec la faculté pour l’Assemblée nationale de refuser la confiance ou de voter la motion de censure.
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L’union des droites est honnie au niveau national. Sur le terrain, où veulent primer l’efficacité électorale et le souci du bien commun, des élus renoncent aux divisions partisanes. Laboratoire national ou cul-de-sac ?
Selon la situation politique, les têtes de liste arborent, ordonnent ou cachent les logos des formations politiques dans leur propagande. Le raz-de-marée opéré il y a trois ans par La République en marche puis le reflux actuel rendent encore plus liquide (agile ?) l’ordre de marche dans les communes pour le 15 mars. D’autant que la banalisation du Rassemblement national et la candidature prématurée de Marine Le Pen à la présidentielle de 2022 favorisent la constitution locale de listes d’union des droites étendues alternativement au RN et aux Républicains (LR). Les candidats de ces unions à Carpentras (84), au Mans (72) et à Saint-Germain-en-Laye (78) donnent en tout cas une leçon de pragmatisme et de politique. Local d’abord !
DR – Dans la presse locale, j’ai toujours été considéré comme un élu d’opposition de droite. On dit beaucoup de choses sur ma présidente. Je suis non seulement de droite, mais également conservateur et identitaire. Ma famille politique me laisse libre, sachant que je lui suis fidèle et que mon engagement est sincère. J’ai entre autres comme modèle Yvon Briant (1954-1992) qui a présidé le CNI (devenu CNIP) de 1990 à 1992, et qui œuvrait pour cette alliance que nous proposons à Saint-Germain-en-Laye.
LCV – Nous avons aussi ouvert la liste au CNIP et à la Droite populaire. Les militants ont bien compris cette nécessité d’ouverture si nous souhaitons dépasser le stade de la simple opposition dans les conseils municipaux. Ils voient notre travail sur le terrain et je pense avoir leur confiance pour avancer localement de manière stratégique. D’autre part, nous renouons avec la politique au sens noble du terme, c’est-à-dire que nous apprenons à nous connaître et à débattre avec des gens qui ne pensent pas à 100 % comme nous, mais dont nous nous sentons proches malgré tout.
N’ayant jamais appartenu à un parti politique, je permets à beaucoup de se réconcilier avec l’engagement local.
CB – À Saint-Germain-en-Laye, le terreau est très favorable à l’expérience de l’alliance et au dépassement des frontières partisanes car nous sommes dans l’un des (trop) nombreux cas où la liste macroniste sortante est soutenue par LR. Face à cette incohérence, les électeurs de droite ne savent plus où ils habitent ! Nous leur proposons donc une véritable alternative municipale. La liste Audace pour Saint-Germain est un des laboratoires de l’union des droites indispensables au redressement de notre pays.
Mais notre alliance est d’abord une alliance de personnes et non de partis. Notre projet est d’abord local car l’échelon communal est essentiel à notre identité et à l’organisation territoriale française. Le maire doit rester le garant d’une démocratie de proximité efficace et concrète. D’où notre opposition très ferme au transfert massif et forcé de compétences des communes vers les intercommunalités… La déconnexion progressive des politiques et l’éloignement des Français de leurs attachements territoriaux risquent de déstabiliser durablement les équilibres naturels.
Pour autant, l’enjeu municipal ne saurait être déconnecté des enjeux nationaux. Il faut rappeler que les élus municipaux ont une influence très forte sur le législateur puisqu’ils composent en majeure partie des grands électeurs pour les sénatoriales.
Pour toutes les communes de France, ces élections municipales sont propices à la réunion autour d’une même table des personnes de bonne volonté qui partagent des convictions et une même vision pour leur ville.
DR – Totalement par conviction ! Je fais partie de ces élus qui s’investissent en politique de façon entièrement bénévole, sans réelle ambition personnelle. Donc autant que cela se fasse au bénéfice de convictions. Je suis d’une génération qui sait ce qu’être anti-communiste primaire veut dire. De plus, j’avais 14 ans à la victoire de Mitterrand ; j’ai ainsi vécu la dérive sociétale de la gauche. Orphelin du trio Pasqua-Séguin-Villiers, je considère que la droite n’a eu de cesse de trahir ses électeurs et, comme Éric Zemmour, je pense que le RPR de 1990 se retrouve au RN.
BLC – Ma candidature est avant tout une candidature de service. Après 40 ans de service de la France au cours desquelles j’ai eu la chance d’exercer des responsabilités de tous ordres dans les environnements les plus divers, je me suis dit que mon expérience pouvait être utile à une ville dont l’image se dégrade et qui perd progressivement son identité. Or le phénomène de rejet de plus en plus partagé à l’égard de la classe politique et des partis appelle une nouvelle génération de femmes et d’hommes qui n’ont qu’un seul objectif : servir leurs concitoyens ! N’ayant jamais appartenu à un parti politique du fait de mon statut militaire, je permets à beaucoup de se réconcilier avec l’engagement local.
LCV – Bien sûr, mais au-delà de l’union des droites qui est la première étape nécessaire, nous pouvons réellement parler de rassemblement. L’union des droites, c’est faire comprendre aux électeurs LR que l’immigration nous fera disparaître si nous ne réagissons pas, et à nos électeurs RN que le conservatisme constitue un socle civilisationnel qui permet la survie, la solidarité et l’unité de la nation. Le rassemblement, c’est agréger à cela de nombreuses personnes de gauche qui peuvent se retrouver dans notre volonté de remettre de la sécurité, de l’ordre et du bon sens dans la gestion municipale, ainsi que dans notre vision culturelle de la transmission.
BLC – La recherche du beau permet de s’élever et le beau doit être accessible à tous, ce fut la grande réalisation du cardinal d’Inguimbert, bien connu des Carpentrassiens, qui a mis à la disposition de sa ville de magnifiques collections aujourd’hui mises en valeur dans la bibliothèque-musée en chantier. De mon expérience de chef militaire, j’ai aussi retenu qu’il faut donner pour pouvoir exiger ensuite. C’est pourquoi ma conception de l’ordre commence par l’embellissement de la ville et de ses axes pour exiger ensuite la propreté et la sécurité. La politique de tolérance zéro à l’égard des incivilités en tous genres sera alors perçue comme une protection de ce bien commun auquel tous les habitants auront été intéressés. L’image une fois changée de notre ville, la fierté rendue à ses habitants, Carpentras pourra alors rayonner et se développer. C’est autour de ce projet qui concerne tous les habitants que l’union peut se faire, au-delà des cloisons partisanes.
CB – Le macronisme est-il de droite ou de gauche ? Emmanuel Macron joue lui-même de cette ambiguïté. Qu’importe, nous sommes de l’autre côté ! Le Parti chrétien-démocrate (PCD) porte toutes les valeurs fondamentales que le macronisme combat. C’est la raison pour laquelle le PCD se retrouve au cœur névralgique des droites et même bien au-delà de la droite… Son président, Jean-Frédéric Poisson, est d’abord un opposant cohérent et constant à la politique macronienne depuis l’origine.
Acteur central de l’union, le PCD permet un dialogue entre des personnes d’horizons divers et d’origines politiques différentes qui, jusqu’à présent, étaient cloisonnées alors même qu’elles ont davantage en commun qu’en nuances. Pour ces municipales, nous avons largement contribué à faire naître des alliances locales très larges, sans exclusive ni exclusion. Pour autant, notre rôle n’est pas de nous positionner en fonction des autres (bien que ce soit nécessaire pour la bonne compréhension de tous), l’essentiel est à la défense de notre projet qui replace l’Homme au cœur de la décision publique. En un mot, la défense du bien commun.
À mon sens, ce n’est pas seulement l’anti-macronisme qui fédère, c’est aussi et surtout la prise de conscience des Français que la politique menée par Emmanuel Macron et son gouvernement est dangereuse et destructrice, et qu’il est urgent de défendre notre pays qui dépérit, et de sauver notre civilisation qui s’abîme.
Le relèvement de notre pays se fera nécessairement à partir de la base, c’est-à-dire de nos villes et villages.
BLC – L’enjeu des municipales est avant tout le service au quotidien de nos concitoyens. Si l’union des personnes – qui va bien au-delà de l’union des droites – peut fonctionner autour d’un projet local et d’une équipe dévouée, alors pourquoi ne pas l’envisager au niveau national ? Il sera nécessaire pour cela que les partis, que les personnalités politiques acceptent de s’unir, de s’allier, sans renier leur identité, au service d’une cause qui les dépasse. En tout état de cause, seule l’union fait la force – c’est la devise de Carpentras – et le relèvement de notre pays se fera nécessairement à partir de la base, c’est-à-dire de nos villes et villages.
LCV – Je crois beaucoup que le bon sens fera tache d’huile. À nous de montrer que l’union des droites n’est pas une affaire de partis mais de volontés individuelles convergentes, et que ça n’est qu’une étape transitoire qui facilite le rassemblement des Français. Si les électeurs approuvent ces démarches par leur vote, ils constitueront la norme par laquelle les politiques devront passer s’ils veulent se faire élire. Nous renouerons alors avec la recherche – exigeante, certes, mais impérative – du consensus. Nous résoudrons alors un problème majeur de la France actuellement.