Tribunes
Que faire ?
Adieu, mon pays qu’on appelle encore la France. Adieu.
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Du coca-cola à la théorie du genre, à l‘art conceptuel, au véganisme, il y en a des choses prestigieuses qui viennent d’Amérique ! et, par exemple, le fameux coming out, qui peut se traduire par « je la sors » et qui se joint au mythe français de la transparence, lequel pourrait bien être aussi, en fin de compte, une invention des universités américaines où on cultive avec soin et tendresse la sottise. Les universités françaises font des efforts pour suivre, mais restent tout de même à la traîne.
Qu’est-ce que les homosexuels et les transgenres ont perdu avec le je la montre ! Qui leur rappellera les charmes et les bonheurs de la clandestinité ? Quand ils vivaient cachés, qu’ils avaient leurs secrets, les butors, les ours mal léchés ne songeaient pas à leur casser la gueule, puisqu’ils ne savaient pas les reconnaître. Personne ne les couvrait de quolibets et de brocards, ou alors il fallait qu’ils fussent ridiculement maladroits. Aujourd’hui, puisqu’ils ne savent plus se taire, qu’ils s’exhibent et paradent, ils subissent des harcèlements douloureux, des coups de pied mal placés, ils font des dépressions et parfois se suicident.
Qui leur rappellera les charmes et les bonheurs de la clandestinité ? La clandestinité les contraignait à des ruses et à des finesses ; ils restaient couverts ; ils se dissimulaient ; ils devenaient retors, c’est-à-dire plus subtilement intelligents. Se tenant à l’écart, presque reclus, poussés à l’introversion, ils développaient leur vie intérieure, leur sensibilité devenait délicate. Ils devenaient propres à faire des artistes. Et en effet, quelle proportion d’homosexuels il y eut parmi les artistes ! Un écrivain renommé, homosexuel lui-même, clama naguère que la plupart des artistes pratiquaient ses penchants. Il y allait un peu fort. Même, il allait jusqu’à annexer certains hétérosexuels affirmés et jusqu’à Victor Hugo, le vieux satyre de Guernesey, dont il qualifiait l’homosexualité de latente. Aujourd’hui, dépourvus de cette éducation particulière, qui en faisait des êtres différents et talentueux, ils sont en passe de devenir communs, aussi grossiers et bas de plafond qu’un hétérosexuel trop fier de sa virilité. Même dans les sphères proches du gouvernement et dans les associations à la mode, on trouve de leurs pareils, qui sont bien bêtes.