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Jeanne d’Arc guerrière

Meneuse d’hommes, capitaine, tacticienne et même artilleur habile, sainte Jeanne d’Arc était un véritable chef de guerre, reconnu par ses pairs.

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Jeanne d’Arc guerrière

« En nom Dieu, les hommes d’armes batailleront et Dieu donnera la victoire ». Cette exhortation, Jeanne la prononça à Poitiers lors de son « examen » voulu par Charles VII après leur rencontre à Chinon le 6 mars 1429. Elle condense en une phrase toute la formidable dynamique de Jeanne guerrière : l’action est conforme à la volonté de Dieu, mais il revient aux hommes d’armes de se livrer bravement aux durs travaux de la guerre, et à ce prix Dieu leur « donnera la victoire ». Dieu est au commencement et à la fin. C’est l’union intime du naturel et du surnaturel, comme tout ce qui touche à l’épopée et au martyre de Jeanne.

Dès l’enfance, Jeanne a fait connaissance avec la guerre ; Domrémy se trouvait dans la mouvance des fidèles du dauphin, mais le pays alentour était profondément divisé entre les différentes factions lorraines, barroises, anglaises et bourguignonnes ; des compagnies de routiers rôdaient, des guerres privées s’allumaient et se succédaient. Parfois, pillages et vols de bétail alarmaient et désolaient les villageois. Les pays relevant de la juridiction royale étaient certes plus justement traités que les autres, mais tout le monde savait « la grande pitié au royaume de France ». Les nouvelles, bonnes et mauvaises finissaient toujours par être connues ; ainsi, la résistance victorieuse du Mont Saint Michel fut accueillie avec joie en 1425.

Et puis, ce fut Vaucouleurs, le « advienne que pourra » de Baudricourt, la périlleuse traversée vers Chinon au milieu des bandes ennemies, la merveilleuse rencontre avec Charles VII, l’examen de Poitiers conclu à l’avantage de Jeanne, et son investiture comme chef de guerre, malgré les réserves des capitaines chevronnés et les arrière-pensées hostiles des La Trémoille et autres Regnault de Chartres.

Mais Dieu, par Jeanne, avait donné le signal, et une première phase des opérations, qui vise à nettoyer la Loire, se déroule avec une rapidité foudroyante ; qu’on en juge par cette succession de dates et d’évènements :

le 24 avril 1429, Jeanne entre à Orléans bloquée au nord par une vaste circonvallation construite par les Anglais et verrouillée au sud par les ouvrages fortifiés dits le fort Saint-Antoine, les Tourelles et les Augustins ; le 4 mai, le gros de l’armée rallie Orléans avec Dunois et prend la bastille Saint-Loup sur la rive droite ; le 6 mai, assaut réussi de la fortification des Augustins, à l’est du dispositif anglais ; le 7 mai, assaut réussi des Tourelles ; le 8 mai, John Talbot renonce et lève le siège d’Orléans qui durait depuis le 12 octobre 1428, près de huit mois !

Pendant ces opérations, Jeanne a été encore en butte aux réticences de ses capitaines, qui ont essayé de la tromper, voire de la tenir à l’écart ; mais elle n’a pas été dupe et a repris l’initiative de manière décisive dès le 6 mai et conquis tout le monde par l’exemple. Elle a également su s’imposer à ses capitaines par la justesse de son coup d’œil tactique. Par exemple, c’est elle qui a compris la bonne approche pour pénétrer dans Orléans, ayant remarqué que les eaux de la Loire étaient grosses, et elle ne s’est pas privée de le faire remarquer à Dunois. Elle ne se contente pas d’encourager les soldats de la voix et du geste, en brandissant son étendard : elle donnait vraiment l’impulsion et les ordres qui orientaient le cours des évènements vers le succès. La maîtrise de cette jeune fille de dix-sept ans dans l’art de disposer ses forces sur le terrain, étonnait et forçait l’admiration : le « beau duc » d’Alençon dira d’elle : « … Et tous s’étonnaient de lui voir déployer dans la guerre l’habileté et la prévoyance d’un capitaine exercé par une pratique de vingt ou trente ans. Mais on l’admirait surtout dans l’emploi de l’artillerie, où elle avait une habileté consommée. »

Mais son attitude révèle un autre aspect de son caractère et de sa mission : éprise de paix, elle précède chaque action importante d’une adresse aux adversaires, les adjurant de faire droit au dauphin et de retourner chez eux. D’Orléans, elle enverra le message suivant à Henry VI, à Bedford et à Talbot :

« Rendez à la Pucelle ci envoyée par Dieu les clés de toutes les bonnes villes que vous avez prises et violées en France… Je suis venue de par Dieu le roi du ciel, corps pour corps, pour vous bouter hors de toute France ! » Ce type d’adresse, associée à sa réputation et à ses succès, produira un certain effet de sidération chez l’Anglais, si l’on en croit une lettre de Bedford, les insultes plus ou moins grossières proférées contre elle, et aussi la réputation de sorcellerie qui lui sera faite, bien avant son procès.

Patay, revanche d’Azincourt

Après le brillant succès obtenu à Orléans, Charles VII réorganise ses forces ; il confie à Jeanne environ 12 000 hommes et des vaillants compagnons dont l’histoire retiendra les noms, le comte de Dunois, le duc d’Alençon, La Hire, Xaintrailles, Rais, Chabannes, Loré, Bueil et deux frères de Jeanne, Pierre et Jean. De plus, malgré les réticences du Dauphin, elle accueille le connétable Arthur de Richemont, rival en intrigue de La Trémoille, mais désireux de servir et qui, en disgrâce, rongeait son frein.

Et les opérations reprennent, marquées par l’activité, la vitesse et l’efficacité : le 12 juin, Jargeau se rend après deux jours de combats, le 14 juin, à 45 km de là, le pont de Meung-sur-Loire est pris ; le 15 juin, à 8 km au sud, les Anglais, bombardés par l’artillerie française, sont contraints d’évacuer la place de Beaugency.

En cinq jours, la Loire est « nettoyée » sur environ 60 km de part et d’autre du verrou d’Orléans, interdisant au régent, le duc de Bedford, d’opérer la jonction avec la Guyenne et d’abattre ainsi le « royaume de Bourges ».

Mais ce n’est pas tout. Après la libération d’Orléans et l’exploitation sur la Loire, vient la poursuite de l’Anglais qui se replie vers le nord : ce sera l’éclatante victoire de Patay, le 18 juin, trois jours après Beaugency, à 36 km au nord.

En effet, l’armée anglaise commandée par Talbot et Fastolf, talonnée par les Français emmenés par Jeanne, n’eut pas le temps de mettre en œuvre la tactique qui avait fait son succès à Crécy, Poitiers et Azincourt : attendre l’assaut de pied ferme sur un terrain favorable, solidement appuyé par les archers, élite professionnelle armée des fameux long bows en bois d’if de deux mètres de haut ; retranchés derrière des rangées d’épieux fichés en terre, ils saturaient le champ de bataille, désorganisaient la cavalerie adverse et préparaient l’intervention des coutiliers qui achevaient l’ouvrage.

Dans les rangs français, certains hésitent encore ; Jeanne s’écrie : « En nom Dieu, il faut combattre ; quand ils seraient pendus aux nues, nous les aurons ! » Et au duc d’Alençon au moment de charger : « Avez-vous de bons éperons ? – Que dites-vous ? Nous tournerons donc le dos ? – Nenni, en nom Dieu, ce seront les Anglois, ils seront déconfits, et vous aurez besoin des éperons pour les suivre ! » Et nous imaginons que cela fut dit avec un bon rire malicieux…

Et de fait, pris en défaut de coordination et rapidement débordés, les Anglais furent enveloppés et hachés sur place par la chevalerie française, laissant 2500 morts et 200 prisonniers, soit la moitié des effectifs engagés ; Fastolf échappa de justesse, mais non Talbot, qui fut fait prisonnier.

Cette victoire majeure de Patay, en rase campagne, était la revanche de Verneuil et d’Azincourt sur l’armée anglaise constamment victorieuse en bataille rangée depuis Crécy (1346) ; les archers d’élite anglais étaient décimés et cette force ne sera jamais reconstituée ; l’effet moral et psychologique de cette victoire fut énorme, et le rapport de forces s’inversait.

Asphyxier l’ennemi

Il fallut que le roi décidât de l’orientation stratégique ultérieure : les conseillers hostiles à Jeanne préconisaient une pause, voire des négociations, le duc d’Alençon proposait de poursuivre vers Paris et la Normandie, pensant à recouvrer son duché. L’intuition à la fois stratégique et politique de Jeanne prévalut : il fallait exploiter au mieux la victoire de Patay, pour en obtenir une plus grande encore, le sacre à Reims, qui établirait pleinement la légitimité de Charles VII.

Jeanne voyait plus loin encore : après le sacre, il lui paraissait évident qu’après avoir reçu l’onction, le roi devait rentrer dans Paris, sa capitale, et ceci le plus vite possible ; il y avait une préfiguration de Bonaparte chez cette étonnante jeune fille : enchaîner les succès à toute allure pour asphyxier l’ennemi et l’obliger à traiter en position de faiblesse. Hélas, les conseillers de roi ne voyaient pas les choses ainsi : il valait mieux temporiser, traiter, ramener le duc de Bourgogne dans le giron français. D’où les atermoiements, la trêve avec Philippe le Bon prolongée jusqu’à Noël 1429, puis jusqu’en mars 1430. Et ce fut le temps des échecs : la dynamique guerrière le cédait aux ondoiements politiques. L’assaut de Paris tourna court, la deuxième campagne de la Loire fut un échec, malgré un dernier exploit d’envergure de Jeanne avec la prise de Saint-Pierre-le-Moutier, le 4 novembre 1429, après huit jours de siège.

Après un hiver 1429-1430 d’inaction guerrière, ce fut Compiègne, assiégée par les Bourguignons, où Jeanne ne put intervenir qu’avec une poignée de fidèles : le temps de la confiance était passé et, depuis l’échec de Paris, la faction politique avec La Trémoille et Régnault de Chartres avait gagné l’oreille du roi ; Jeanne commençait à gêner, elle était devenue en quelque sorte un capitaine parmi d’autres, seulement plus pieux et plus loyal, un peu trop atypique, un peu trop populaire aussi. Capturée dans les fossés de Compiègne le 24 mai 1430, elle fut vendue aux Anglais par Jean de Luxembourg dix mille livres tournois, « une rançon de roi ».

Pour Jeanne la Pucelle, désormais seule avec ses voix, un autre combat commençait, face à d’autres ennemis.

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