Civilisation
Demain, des hommes
Via Romana propose une réédition sous forme de plaquette de quelques considérations sur l’éducation de René Bazin, l’auteur des Oberlé, de La Terre qui meurt, de la première biographie de Charles de Foucauld.
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Rien ne vaut une biographie de René Bazin. Son Saint Pie X est d’une clarté admirable. Comme la vie de Giuseppe Sarto.
L’association des Amis de René Bazin vient de rééditer l’ouvrage chez Via Romana, avec une préface du cardinal Robert Sarah, parfaite dans le ton. C’est un livre à lire et à relire. On aurait envie de l’offrir à tous les cardinaux et – salva reverentia – au pape François en premier. Sarto est un modèle, à chaque étape de sa vie, simple, honnête, droite, rigoureuse et charitable, tout dévoué à sa tâche et aux âmes qui lui sont confiées, prêtre, chanoine, chancelier, évêque, patriarche de Venise et cardinal, enfin pape sans jamais l’avoir voulu ni même envisagé. Le devoir, rien que le devoir dans l’amour du Christ et de l’Église. Aucun plan personnel, aucune autre conviction que sa foi catholique absolue. Et il affronte toute la modernité. Il voit tout ; il perçoit l’ennemi ; il le démasque avec autant de force que de charité. Il a compris la question de la justice sociale et il trouve des solutions sans jamais tomber dans la démagogie. Il lutte contre l’État laïciste et ennemi de l’Église dont il défend les droits. Il se bat aussi à l’intérieur même de l’Église contre les infiltrations d’un rationalisme destructeur et d’un socialisme démocratique qui se couvre du nom chrétien. Deux encycliques dominent cette lutte, Pascendi en 1907 d’une totale actualité, sur les déviations de la foi, Notre charge apostolique en 1910, condamnant le Sillon qui fait entre l’Évangile et la Révolution des rapprochements blasphématoires. C’était un père ; il incite à la communion des enfants et à la fréquente communion. Il veut que l’Église prie sur de la beauté et met à l’honneur la musique sacrée et la mélodie grégorienne. Il vit venir la guerre avec horreur et en mourut de douleur. Les notes et annexes de Wilfrid Paquiet et du général Richou ajoutent clarté et précision à cette réédition.