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« Dompter la matière selon ses pulsions »

Née en 1930 à Paris, Francine Simon, de son nom d’artiste Narkis, a toujours vécu dans un milieu artistique. Écrivain, musicienne, peintre dont le maître fut Mac Avoy, sa rencontre, en 1990, avec Stéphane Rozan, sera un choc artistique profond qui la ramènera à sa première passion : la sculpture. Pour sa contribution au développement culturel, elle reçoit la Médaille de vermeil Arts-Sciences-Lettres en 2019, puis, en 2020, la Médaille d’argent, en tant que compositrice-parolière. Entretien.

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« Dompter la matière selon ses pulsions »

Vous sentez-vous plus artiste lorsque vous sculptez ou lorsque que vous écrivez ?

Francine Simon : Je me sens toujours artiste mais on ne peut comparer ces deux domaines qui n’ont pas la même source d’inspiration : la sculpture est manuelle, plus sensuelle par les gestes alors que l’écriture, c’est l’idée, elle est donc plus intellectuelle. Ce n’est pas le même élan.

Comment êtes-vous venue à la sculpture, quels sont les matériaux que vous préférez ?

Cette passion, nourrie depuis l’enfance où j’employais déjà la glaise pour élaborer de petites statues, s’épanouira au contact de Stéphane Rozan qui m’apprit à mieux me structurer et libérer ma créativité. J’aime travailler particulièrement le bronze, l’acier, tous les métaux récalcitrants qui demandent une certaine force physique : il faut apprendre à chauffer, souder au chalumeau, dompter la matière selon ses pulsions pour aboutir à la forme définitive.

Quand vous commencez à réaliser une œuvre, savez-vous ce que vous voulez obtenir ?

Pas toujours. Je travaille à l’instinct. Je n’aime ni forcer l’imagination ni reprendre une œuvre. Je préfère suggérer plutôt que montrer et n’aime pas toujours finir, peut-être parce que finir, c’est mourir. Parce que c’est un domaine où l’on touche à l’inconnu, je m’engage sans me poser la question de comment s’achèvera l’œuvre.

Que cherchez-vous à susciter chez le spectateur : la réflexion sur le sujet, l’admiration de la matière, le plaisir de la forme ?

Plaire, surprendre, susciter la curiosité, le partage d’une émotion lorsque l’œuvre résonne entre le créateur et celui qui l’observe. « La sculpture, disait Giacometti, n’est pas un objet, elle est une interrogation, une question, une réponse ».

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