Ses œuvres picturales et sculpturales aux compositions cubisantes, qui s’étendent sur plus de 40 ans, font d’elle une artiste réputée. Après un parcours jalonné de distinctions, elle a obtenu la prestigieuse Médaille d’argent Art Sciences Lettres 2019.

Dessinatrice auprès de Maximilien Vox, typographe de génie, qu’avez-vous retiré de cette expérience ?

Auprès de lui j’ai perfectionné mon art pour m’orienter, sous son influence, vers la sculpture. Il faut savoir très bien dessiner pour prétendre sculpter. À cet effet, l’enseignement académique est incontestablement nécessaire.

Vos Rythmes colorés ressemblent à des bronzes de Maillol interprétés par Matisse, Gauguin ou Delaunay. Avez-vous le sentiment d’appartenir à une école ou un mouvement ?

Ces Rythmes constituent une nouvelle approche du dessin dont la technique n’avait jamais été pratiquée auparavant. Ce nouveau langage, scandé par l’emploi des couleurs, me permet de tirer une énergie singulière qui traduit mes émotions. Je n’appartiens à aucune école, ni aucun mouvement. Même si Gauguin et surtout Matisse ont contribué à mon identité, tout pour moi est source d’inspiration dès lors que cela fait sens et qu’il y a quelque chose à extirper.

Vos sculptures sont cubistes. Qu’est-ce que la simplification des formes apporte aux spectateurs ?

Le cubisme est très intellectuel, il induit une véritable éducation du regard puisque le spectateur doit saisir l’émotion de l’artiste derrière l’apparente structure des formes et y puiser sa propre perception. La lumière est indispensable pour faire vivre et vibrer une sculpture. Ce n’est pas l’habileté qui rend l’œuvre plus lisible mais le rapport à la lumière associé à la vertu de l’instinct consubstantiel à l’artiste.

Quelle est votre principale mode d’expression : la peinture ou la sculpture ?

Même si les deux arts sont complémentaires, la sculpture me repose de la peinture par son rapport direct avec la matière qui concrétise ce que je désire exprimer.