Tribunes
Que faire ?
Adieu, mon pays qu’on appelle encore la France. Adieu.
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Malheur aux dissidents, qu’ils comptent bien leurs os !
Ils seront rejetés dans des landes maudites,
Nouveaux camps dispersés, enceintes interdites
Avec drones, capteurs et sifflets des kapos.
C’est aussi le retour du temps des collabos,
Troupeau bien-pensant de charognards hypocrites ;
Malheur aux insoumis, leurs peines sont inscrites.
Haro sur les croisés, les fachos, les cathos !
Buchenwald, Vorkouta, le Camp numéro un,
Comme vous êtes de prophétique mémoire !
Car voici le retour du légal assassin.
Voyez dans son labo, en route vers la gloire
Ce beau docteur vêtu de blancs textes de lois,
Savant tueur d’enfants écrasés sous ses doigts…
– Alors, vous êtes content ? Vous avez craché votre venin ?
– Comment être content de constater que la barbarie menace de submerger notre pauvre France ?
– Expliquez-vous un peu mieux, s’il vous plaît…
– Vous allez répondre vous-même : que font ensemble des gens pacifiques, parlant la même langue riche d’une belle littérature, environnés d’œuvres d’art, héritiers assumés de la même religion, issus d’un passé commun, et prêts à vivre un avenir commun… ?
– Vous nous refaites du Renan ?… Eh bien, je vous réponds : ils sont plus ou moins cousins, se disputent parfois mais boivent de bons coups ensemble, vénèrent la femme et aiment lui faire la cour et l’amour, ils en épousent une de leur choix, ils lui font des enfants qu’il leur arrive de fesser, mais toujours avec affection, et sont enterrés dans les mêmes cimetières…
– Et ils sont même capables de se battre pour que cela dure !…Cela ne ressemblerait-il pas plutôt prou que peu à une civilisation, d’après vous ?
– Admettons, mais que vient faire la barbarie là-dedans ?
– Elle vient se mettre en travers de tout ce qui fait que la vie mérite d’être vécue ; la barbarie commence à l’école avec la corruption de l’apprentissage et l’appauvrissement de la langue : on ne se parle plus comme avant, on ne se comprend plus, on multiplie les cloisons étanches entre les générations ; on est d’ailleurs bien trop occupé avec son smartphone.
Mais il y a autre chose, que l’on pourrait appeler la Surveillance-en-Chef, avec ses sous-surveillants, CSA-médias-police-de-la-pensée, ses juges dévoyés et ses exécuteurs, une mafia zélée de préfets d’un certain camp (pas le nôtre), d’élus corrompus et de ministresses godillottes, de docteurs très savants, mais Diafoirus autoproclamés de la philosophie, qu’ils manient comme une seringue ou un clystère. Enfin, toutes ces excellences barbarissimes organisent la mémoire et la livrent aux justiciables empaquetée, formatée, défigurée, à l’image de leur esprit !
– Que faire, alors ? Tout est-il réglé à jamais ?
– Non, car ces gens-là, de toute leur puissance, s’enfoncent dans l’erreur, comme diaboliquement enivrés, et l’histoire montre que ce genre de chose ne dure jamais et finit par un effondrement…
– Mais… le prix ?
– Cher, très cher, assurément ! Mais nous sommes prévenus, et ceux qui résistent aujourd’hui ne seront pas surpris demain !