Commentaire étrange, en vérité, que celui du monde ecclésiastique, à l’annonce de la décision du Conseil d’État de faire supprimer la croix surmontant la statue de Jean-Paul II à Ploërmel, par la voix d’un vicaire général, l’abbé Jean-Yves Le Saux : « Quand on analyse la décision du Conseil d’État, on se rend compte qu’elle est modérée… Il n’y a pas d’agressivité dans cette décision, et donc pas de crainte à avoir d’une dictature de la Libre Pensée. Je fais confiance aux institutions. Il ne faut pas y voir un danger pour la religion catholique. » (Breizh-info.com, le 31 octobre dernier).
Cette prise de position, peut-être téléguidée par la Conférence épiscopale, est navrante à plus d’un titre, avec toutefois la prudence de rigueur à l’égard du média cité ; en effet, elle constitue un lâchage à l’égard des fidèles révoltés par cet arrêt qui casse la décision de la Cour administrative d’appel de Nantes, laquelle avait annulé la décision du tribunal administratif ordonnant la suppression du monument ; par ailleurs, proclamer aujourd’hui que l’on fait confiance aux institutions relève d’un singulier aveuglement au pays des 220 000 avortements remboursés par an, et ce n’est pas hors sujet ! Aveuglement encore de ne pas voir qu’interdire la croix, même en épargnant le monument, est un pas de plus dans le confinement de la religion catholique, fondatrice de notre patrie, dans l’espace privé le plus étroit possible ! Nous sommes en chemin vers l’invasion des muezzins hurleurs, et le paiement sans doute initialement déguisé de l’impôt islamique par tête, la jizya…
Faire confiance au Conseil d’État, dont on ne compte plus les arrêts favorables au développement et à l’implantation de l’Islam sur notre territoire, est d’une sinistre dérision, bien caractéristique de la « rétro-dynamique » de l’aplatissement d’une grande partie de nos élites politiques, intellectuelles, morales et, hélas, religieuses.
Car enfin, il importe plus que jamais d’être conscients que ceux qui ont obtenu gain de cause à Ploërmel, et en plusieurs endroits à l’encontre des crèches de Noël pour ne citer que ces exemples, sont les sectateurs minoritaires (deux personnes à Ploërmel !) d’un laïcisme ringard et ranci, ce qui est déjà ennuyeux ; mais ce qui devient vraiment grave, c’est que ces prétendus « libres penseurs » font le lit de l’Islam le plus radical, car un pays qui renie sa religion fondatrice est prêt à embrasser celle de l’envahisseur. La classe dirigeante est pour partie lâche et sans convictions, et pour une autre, celle qui a gagné avec Macron, cynique et présomptueuse dans son fauteuil libéral-libertaire. En effet, des gens comme Attali et tous les politico-financiers qui entourent de près le Président, s’imaginent que lorsque la religion catholique dont l’attachement au Décalogue les gêne tant, sera réduite à quia, ils pourront maîtriser le phénomène « Islam » ! Machiavels nains, mais gonflés de vanité, ils semblent se croire invulnérables. Soumise au Conseil d’État tel qu’il est aujourd’hui, comme d’ailleurs au Conseil constitutionnel qui œuvre de manière similaire dans son domaine, la France glisse de moins en moins insensiblement… Vers le néant !
Mais en politique au sens noble, ni le désespoir, ni la résignation ne sont de mise : certes, la liberté que donne le discernement est un chemin difficile. Mais dans le regard clair et droit d’une partie de notre jeunesse, dans l’audace et le goût du beau travail des entrepreneurs qui produisent encore des richesses, dans l’engagement de nos jeunes prêtres, dans la générosité de ces familles chrétiennes soucieuses de transmettre leur foi, il y a fort heureusement de beaux signes d’espérance.