Tribunes
Que faire ?
Adieu, mon pays qu’on appelle encore la France. Adieu.
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L’oncle Victor, qui est un vieux de la vieille, me raconte que quand il était en barboteuse, tout le monde chantait. Maintenant, c’est fini, plus personne ne chante.
L’oncle Victor, qui a de la mémoire et de la déduction, remonte aux causes. Il y eut le transistor, le djiouquebox, le oalquemane, les baffles, les oreillettes, etc. etc. On ne chante plus, on n’écoute pas davantage, on est content d’avoir du bruit dans les oreilles.
Puis l’oncle Victor devient lyrique. Il me raconte, le visage inondé de nostalgie, que jadis, dans chaque famille, après un repas bien agréable, chacun devait chanter à tour de rôle. Les belles voix émouvaient, ceux qui déraillaient faisaient rigoler. À la belle saison, on n’hésitait pas à ouvrir tout grand les fenêtres pour que les voisins profitent de ces merveilles. Il ajoute qu’une certaine famille, capable à elle seule de créer un chœur harmonieux, s’installait, les nuits d’été, sous des frondaisons et entonnait La Nuit de Rameau, ce qui comblait de douceur et d’attendrissement tout le voisinage et au-delà. L’ardent soleil revenu, sur les échafaudages de maisons en reconstruction, des maçons, très souvent italiens, se prenaient pour des ténors et dévidaient tout le répertoire de Verdi et des chansons napolitaines. Bref, on chantait partout, dans la cuvette qui servait de baignoire, au bureau, à l’établi, aux cabinets.
Je croyais ce bon temps révolu, mais non, il revient ; grâce à notre bien-aimé président qui a eu la gracieuse idée d’aller se joindre nocturnement à un groupe de jeunes gens adeptes de chansons folkloriques. Espérons qu’il persévérera dans cette noble activité, accompagné de tout un orchestre de casseroles.