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Voyage culinaire

Ce livre collectif sous la direction de Florent Quellier est une synthèse savante et très bien illustrée des différentes traditions alimentaires à travers les âges. Quand l’homme a-t-il commencé à cuire ses aliments, à quelles époque les festins sont-ils apparus, en quoi d’une époque à l’autre le choix des aliments, leur préparation et la façon de les préparer furent différents ?

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Voyage culinaire

Si se nourrir est un besoin physiologique, il correspond à ce qui façonne l’identité d’un peuple socialement et religieusement. Ainsi, dans l’Égypte ancienne, des images d’offrandes figurant sur les tombeaux symbolisaient la croyance d’un peuple en une vie dans l’au-delà : présentant sa poitrine au défunt Oiris, Nephthys traite son frère en nouveau-né que le lait doit ramener à la vie. Dans la Rome comme dans la Grèce antiques, les repas, pour les couches aisées, étaient pris dans l’atrium. Le père de famille mange en position allongée tandis que les convives sont assis. La mère, les enfants et les esclaves déjeunent à des tables distinctes. Au Moyen Âge, lors des festins princiers, le gibier, particulièrement apprécié, honore les tables ; les volatiles tels que paons, grues et faisans, assaisonnés d’épices (poivre, cannelle, gingembre, qui valaient de l’or), étaient réservés aux plus riches, et, symboliquement, puisque traversant les airs, ces espèces étaient considérés comme plus proches de Dieu, des anges et des saints habitant les cieux. L’ordinaire des paysans était constitué principalement de céréales et de pain, la viande étant consommée les jours de fête. Sous l’Ancien Régime, le calendrier religieux alternait jours gras et jours maigres, et la viande était le plus souvent remplacée par le poisson. Quant aux paysans, leur alimentation différait peu de ce qu’elle était aux temps médiévaux et à la Renaissance, restant dominée par les céréales, les légumes et le pain rendu plus léger par plus de blé et moins de seigle et d’orge. Au XIXe et XXe siècle se nourrir devient le reflet de traditions locales qui renforcent les liens sociaux (célébration de mariages et baptêmes). De même les alliances politiques et signatures de contrats se concluent autour d’une table. C’est aussi la vogue des restaurants, la mise an point des procédés de conserve et de réfrigération. Aujourd’hui, l’évolution, toujours en marche, invite à s’interroger en posant notre regard sur l’hyper-consommation, voire le gaspillage de notre société. Cette fresque historiquement et sociologiquement instructive sur cette histoire universelle révèle aussi que de la façon dont on se nourrit aujourd’hui dépendra peut-être la survie de l’humanité.

Histoire de l’alimentation. De la préhistoire à nos jours, sous la direction de Florent Quellier, Éditions Belin, 800 p., 41 €

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