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Fin d’hiver

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Fin d’hiver

Fluidité musicale des arbres que le vent caresse ; souffle de fin d’hiver, froid pour les primevères précoces, adouci parfois d’un peu de soleil. Les jours allongent, les prés reverdissent, les ruisseaux sont pleins, les vaches n’ont pas encore regagné les prés.
Dans la cheminée, le feu somnole ; les fenêtres s’animent des branches noires et nues qui saluent le couchant ; les bois et les collines s’illuminent d’or et de sang ; nous sommes bien loin de la triste grisaille, des tumultes et des cris de haine de notre temps ; une mandoline de Vivaldi, avec ses perles de douceur, en fait oublier, pour quelques moments encore, les laideurs.
Demain, tout à l’heure, trop tôt, il faudra y retourner, replonger en absurdie. Croiser à nouveau dans la rue des êtres flous sous le masque, s’entasser dans le métro, entendre des notifications ineptes bavées par de mauvais haut-parleurs, se faire dire pour la millième fois que l’homme blanc est un coupable méprisable, qu’il faut adorer les valeurs de la république, sauver la planète, porter un masque, respecter les mesures de distanciation sociale, le cas échéant, dénoncer son voisin contrevenant.
La liturgie du mercredi des Cendres s’est métamorphosée en une petite pluie pulvérulente sur les mains ou sur la tête, en omettant ici ou là l’exhortation christique à la conversion. Mais ce n’est là qu’un évènementicule qui s’ajoute aux bénitiers asséchés et aux quinzaines de frottements de mains gélifiés au cours de la messe ; ne nous formalisons pas trop ; songeons plutôt au vaccin anti-Covid que l’on tarde un peu à nous imposer massivement. D’aucuns critiquent vertement le gouvernement pour cette lenteur ; d’autres, au contraire, s’en réjouissent : ils pensent que les vaccins ont été trop hâtivement mis sur le marché, et sont donc loin d’offrir toutes les garanties indispensables, notamment en ce qui concerne les effets secondaires ; d’autres encore s’indignent de ce que certains produits, par exemple le vaccin anglais Astra Zeneca, ont été élaborés en partie avec des cellules issues de fœtus avortés ; beaucoup sont perplexes devant les renseignements glanés sur internet ; il y a tous ceux qui placent un grand espoir dans ces vaccins et attendent leur tour avec impatience ; enfin, il y a ceux qui s’en moquent, et préfèrent s’en remettre aux praticiens « de terrain » qui soignent, patient par patient. Le pape François s’est engagé publiquement : non seulement il s’est fait vacciner, mais il a rendu cet acte médical obligatoire pour tout le personnel du Vatican, sous peine de sanction !
Pas très facile de s’y retrouver ! Où en êtes-vous, ami lecteur ?…
Peut-être en avez-vous par-dessus la tête de cette actualité pâteusement médiocre, de l’étalage impudent de l’arrogante sottise gouvernementale, et de la paillassonnerie quasi obscène des gros médias subventionnés ? Voici un moyen de vous évader de tout cela ; relisez Le Cid, Nicomède ou Polyeucte, Iphigénie, Mithridate, Les Femmes savantes ou Tartuffe, ou encore tout simplement Verlaine et sa chanson bien douce :
 

Écoutez la chanson bien douce
Qui ne pleure que pour vous plaire
Elle est discrète, elle est légère,
Un frisson d’eau sur de la mousse…

Puis, tisonnez un peu vos braises pour réveiller un petit bonheur qui sommeille. Et demain, si Dieu veut, l’aube blanchira votre croisée d’une espérance neuve.

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