Tribunes
Bethsabée
Bethsabée était très belle, son mari Urie le Hittite était à la guerre, et elle prenait son bain en plein air dans son jardin…
Article consultable sur https://politiquemagazine.fr
Et le jugement et le courage du discernement, qu’en faites-vous ?
Les tests de quotient intellectuel, ou Q.I, sont bien gentils pour découvrir chez quelqu’un les capacités de raisonnement. Et assurément ne méprisons pas le raisonnement. Trop de gens ne s’en servent pas, par exemple quand il s’agit de se ruer aux urnes, où ils font confiance à l’instinct, au goût qui les entraîne vers un air jeune, des promesses onctueuses ou des slogans tonitrués.
Mais pour être intelligent, le raisonnement, et ce raisonnement particulier, avide d’objets abstraits et que décèlent les tests de Q.I., le raisonnement ne suffit pas. Il faut, en plus, de la sensibilité, je ne parle évidemment pas de la sensiblerie ou de la sentimentalité, je parle de la sensibilité qui permet d’appréhender le monde, de le percevoir et qui fait que si on raisonne, on ne raisonne pas dans le vide. Et singulièrement, il faut du courage. Il faut du courage pour penser, pour prendre le temps de penser, alors que tant d’esprits se noient, s’étouffent sous l’avalanche des préoccupations, des agitations et ont la lâcheté de s’y laisser ensevelir. Et il faut du courage pour penser seul, pour ne pas être un perroquet qui croit penser parce qu’il répète ce que d’autres perroquets lui ont dit, du courage pour continuer à penser tout seul telle chose alors que tous les perroquets alentour râlent comme des chaisières au chapeau garni d’oiseaux bigarrés et à qui on vient de voler le parapluie, que vous avez tort, que vous êtes un sale type, un sale petit rigolo qui cherche à épater avec des paradoxes.
Dans le fond, ceux qui ne voient que les tests de Q.I. pour apprécier l’intelligence ont des têtes de cui-cui. Autre cri de cui-cui entendu à la télé lors d’une émission de propagande pour l’avortement généralisé et étendu à toute la terre : « Les fœtus peuvent être supprimés puisque leurs cerveaux ne fonctionnent pas encore, ils n’ont pas d’âme ». Je crains en effet que l’âme de ces propagandistes soit apparemment toute dans leur cerveau racorni, ou en tout cas qu’elle s’y niche trop souvent.