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Service militaire : gare au contresens

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François Fillon a préféré s’esquiver plutôt que d’affronter au Parlement l’ahurissante loi orwellienne sur le délit d’entrave à l’avortement. Soit. Au palais Bourbon, d’autres députés ont sauvé l’honneur dans un combat d’amendements digne de Camerone.

Jean-Frédéric Poisson, le seul candidat qui eût abrogé la loi Taubira, en est. Pourtant, à part les 70 000 suffrages qui se sont portés sur son nom, les catholiques français n’ont pas jugé bon de soutenir leur champion naturel à la primaire. Dont acte. Cela lui laissera le temps d’améliorer son programme sur la Défense.

Car si sortir de l’OTAN est une intention louable, rétablir le service militaire est en revanche un contresens qui, de surcroît, a pu lui aliéner le suffrage des premiers intéressés. De plus, les chefs d’état-major ne demandent pas d’augmenter les effectifs. Ils veulent des soldats volontaires, qualifiés, polyvalents et donc des professionnels engagés sur plusieurs années. Revenus à la vie civile, ces « jeunes vétérans » sont des ambassadeurs plus enthousiastes que des conscrits déçus par un service médiocre.

Les besoins actuels ne justifient pas l’appoint de 400 000 hommes… et femmes (?). Sur une classe d’âge de 700 000 personnes, l’armée française incorporait en effet près de 200 000 hommes. Ils ont été remplacés par 100 000 soldats professionnels, mieux payés, mieux entraînés et moins nombreux, si bien qu’on a pu se passer de l’élite diplômée des « aspis » du contingent.

Rétablir le service militaire imposerait de retrouver des infrastructures qui n’existent plus et de recruter des cadres pour la formation initiale. Avec les coûts d’entraînement, la facture dépasserait les 10 milliards d’euros, proche du budget d’équipement de nos armées, pour un effet militaire très faible.

Il est vrai que la formule, bien utilisée, avait ses mérites : brassage social dans un cadre structurant, endurcissement, goût de l’effort, solidarité, patriotisme. Elle profitait surtout aux moins favorisés, ce qui explique son retour en grâce actuel. Mais l’armée française, modernisée, n’en a plus ni les moyens ni les structures. Pour tenir son rang, elle doit consacrer 40% du budget à son équipement.

Lui confier une mission sociale et pédagogique étrangère à sa mission de défense est possible. Elle sait faire, mais c’est une décision politique qu’il faudra payer cher.
On peut répondre à moindres frais à ces justes préoccupations sociales. Il suffit de rétablir dans ses droits et ses protections la famille naturelle et de favoriser une nouvelle école qui instruise, au service de familles qui éduquent.

Les 100 milliards engloutis tous les ans par le mammouth totalitaire de l’éducation nationale, mieux utilisés, devrait y suffire amplement sans que le coût d’une telle opération repose entièrement sur la Défense dont ce n’est pas la mission première. 

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