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Le filet financier

Le mondialisme n’a jamais été, n’est jamais et ne sera jamais un mouvement naturel, une évolution organique des sociétés contemporaines, une fatalité de l’histoire.

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Le filet financier

Tout impérialisme a procédé d’une volonté politique, éclairée ou non, tout système visant à ranger l’intégralité d’un continent ou de l’humanité, ne serait-ce qu’à travers une seule modalité (la santé, la défense, la langue, la monnaie…), est d’abord le fruit d’une réflexion politique qui s’affranchit de la plupart des “règles” communes, puisque tous les empires ont péri pour les mêmes raisons.

L’empire financier dans lequel nous vivons est donc le fruit d’une volonté politique westphalienne qui, depuis le XVIIe siècle, s’attache à construire, par la persuasion ou la force, un espace mondial homogénéisé, en exaltant le « doux commerce ». Mais nous ne sommes, en fait, jamais rentrés dans ce monde westphalien, qui a toujours été en construction puisque toujours en « expansion contrariée », et dont les promoteurs ont toujours, dans les faits, privilégié des intérêts précis. Le monde actuel, occidental et rationaliste, s’est construit contre les nations, contre les religions, contre les paysans, contre le Sud, etc. Le prétendu « monde libre » n’est qu’une Europe protestantisée englobant dans son influence ses anciens empires coloniaux (qui s’ébrouent) et ses hinterlands vassalisés (qui s’ébrouent).

Une volonté politique westphalienne

Et cet empire financier, qui n’a jamais rêvé en fait que d’une seule homogénéité quand bien même il est en train de muter dans son emprise en faisant du “sociétal” un nouvel instrument de soft power, se retrouve aujourd’hui dans un monde post-westphalien avec un « Sud global » à la démographie insolente, aux richesses naturelles en jachère ou presque, avec un islam conquérant qu’il espère amadouer en le convertissant à la consommation (hasardeux pari ?), avec des nations, vieilles ou jeunes, qui considèrent enfin avec effroi leur dissolution.

Qu’en fait-il ? Il les enserre étroitement comptant dompter les soubresauts. L’euro est si magnifiquement insinué dans nos souverainetés en ruine que s’en débarrasser est comme tenter une greffe d’un nouveau système nerveux. SWIFT, le système d’échange financier, est si étroitement contrôlé par les États-Unis que ce doux instrument est une corde qui lie les uns et étrangle les autres. Et la dette, désormais aux mains des banquiers (en France, grâce à Giscard, ce proto-Macron), accable toutes les nations car elle est devenue le seul impératif moral devant lequel le « cercle de la raison » s’incline. SWIFT, euro, dette, examinons les réseaux qui nous étouffent ; et espérons qu’un rat saura en ronger une maille.

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