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La gauche et les libertés : une très ancienne inimitié

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La gauche et les libertés : une très ancienne inimitié

Un certains nombre d’évènements, à l’exacte mesure de leur échec, attestent depuis quelques mois que les socialistes ne peuvent refouler leur nature liberticide et nous font le syndrome Saint-Just à l’encontre des «  ennemis de la libertés ». L’affaire Zemour en est la manifestation emblématique mais d’autres signes ne trompent pas qui annoncent des temps difficiles pour nos libertés et pour l’intelligence tout simplement. On cherche en vain le vieil esprit français, frondeur et un rien persifleur !

Stupidement correct

La crétinisation contemporaine des esprits est en effet une des conséquences des atteintes à la liberté de penser. Finkielkraut nous l’avait annoncé dès les années 80 (La défaite de la pensée) mais nous étions encore loin de son paroxysme. Cette fois, c’est sur, le politiquement correct rend idiot. Individuellement et collectivement, il constitue une régression intellectuelle, et tous les petits flics de la pensée, muscadins du penser conforme, sont les agents inconscients de la crétinisation des esprits. Ainsi tel entraineur de foot de Bordeaux jugeant, en professionnel, la qualité des joueurs africains, s’est vu sévèrement tancé par la cléricature unanime. Il a du s’excuser en déclarant qu’il aimait tout le monde ! Il a raison. L’auteur de ces lignes, comme ses lecteurs, aiment tout le monde : les blancs, les noirs, les jaunes, les rouges, son concierge, sa belle-mère et les ratons laveurs bien entendu. Les oublier, eut été un racisme refoulé que les lecteurs du docteur Freud n’eussent pas manqué de stigmatiser. La fortune du mot « stigmatiser » est à la mesure de sa vacuité. Pour ne pas « stigmatiser », soyez stupidement correct ; pour vivre heureux, c’est bien connu, il faut vivre couché…

La vraie nature de Marylise

Chassez le naturel, il revient au galop. Le contrôle de la pensée a toujours été dans l’ADN des socialo-communistes. N’en déplaise à la ministre de la fonction publique («  je vais signaler tous les tweets anti-fonctionnaires » sur son compte twitter), la critique des fonctionnaires fait partie de la démocratie! Et puis, en prenant maladroitement leur défense maladroite, la dame nous fait un aveu : lesdits fonctionnaires seraient du côté (au service?) du pouvoir. Celui-ci ne fait-il pas tout pour les cajoler ? Voyez la suppression des jours de carence, le maintien des régimes spéciaux! En prenant leur défense, la Lebranchu confond membre du parti et membre de la fonction publique. Mais le mur de Berlin est tombé. Sans doute, comme ses camarades, lui est-il tombé dessus, avec pour conséquence une atténuation de ses fonctions cognitives… Voilà en tout cas une sollicitude pour la fonction publique qui n’est guère flatteuse et, au final, à qui veut-elle  «  signaler » les tweets anti-fonctionnaires ? Big Brother existe, Lebranchu la rencontré !

Quand les socialistes veulent réduire la toile (le net)

La question est ici plus délicate, puisque la toile est cet immense espace de libertés sans lequel, vu l’état actuel des grands médias traditionnels, le mur du politiquement correct ne serait pas à ce point lézardé. Notre dette est immense à l’égard du numérique. Mais c’est aussi le terrorisme, la pedo- pornographie et tout un cortège de noirceurs qui se donnent libre cours sur la dite toile. La réponse, plutôt passée inaperçue, nous fut donnée le 24 décembre 2014 par le père noël socialiste, au nom de la sécurité, sous la forme du décret N° 2014-1576 relatif à l’accès administratif aux données de connexion, entré en vigueur le 1er janvier de cette année. On ne pourra s’empêcher de citer ici des extraits de ce décret. Après avoir établi ce qui est son but, les conditions d’accès par les services de l’Etat aux données de connexion, il précise :  «  Les conditions de désignation et d’habilitation ( des agents chargés du contrôle) ainsi que la désignation de la personnalité qualifiée ( choisie en raison de sa compétence et de son impartialité ( sic) auprès du Premier ministre à laquelle sont soumises les demandes d’accès en temps différé » Ce passage répond à la question : qui contrôlera le contrôleur ? Vieille interrogation dont la réponse ne laisse pas d’inquiéter. On notera le silence des grands médias sur le sujet, trêve de noël, affaire de concurrence ou de politiquement correct ? Il n’empêche que la France est en route vers la censure d’internet et ce décret représente un danger contre la liberté d’utiliser le net. Au surplus, on est en droit de s’interroger sur son efficacité ,en particulier l’article 4 qui sera tourné par les réseaux cryptés et toute une série de contournements techniquement possible, de telle sorte qu’une fois de plus les rigueurs de la lois risquent de ne s’appliquer que contre ceux qui la respectent !Ainsi en est-il par exemple des radars contre les excès de vitesse lesquels à plus de 85% se font sur des dépassement de 5 km/heures, transformant la police en auxiliaire du fisc, tandis que le nombre des accidents dus à l’alcoolisme, à la drogue et l’absence de permis ne sont pas repérables par radar.

Zemmour vipère lubrique ?

Les moins de quarante ans ne se souviennent pas de ce sobriquet tant de fois utilisé par les staliniens de tout poil. Qui se souvient encore de Sartre considérant que tout anti-communiste était un chien et devait mourir de la mort d’un chien ? Ah les belles années cinquante et soixante où l’on pouvait stigmatiser les réactionnaires, les capitalistes, les curés ! Les insulteurs avaient pignon sur rue, leur violence était légitime puisque dictée par l’intérêt supérieur du Bien socialiste. Pendant trente ans, cette mouvance a pu tout dire, diffamer, déshonorer, salir, mentir. Certes, elle était l’opposition. Une opposition caricaturale mensongère, désinformatrice mais sa fonction était de s’opposer même si elle le faisait de façon outrancière. Or aujourd’hui, alors que la gauche semble avoir gagné, Zemmour s’oppose. Mais lui, il n’en a pas le droit ! L’opposition à la dépense inconsidérée, à l’immigration incontrôlée, au mariage homo, à la perversion des institutions, à la nullité du social-traitre Hollande, bref au pouvoir en place : interdit, nada, Streng verboten, circulez, il n’y a rien à voir !

L’opposition est admise, reconnue, à la mesure de ce qu’elle ne s’oppose pas aux codes définis par  Laurent Ruquier, Eymeric Caron, Bernard-Henri Levy, Léa Salamé, Daniel Cohn-Bendit, Michel Denisot, Anne Dorval, Edwy Plenel et leur perpétuelle mise en scène médiatique de lynchage. Journalistes, show-biz et politiciens, tous d’accord pour dire qu’il doit se taire tandis que I télé le met dehors. Or Zemmour, que l’on soit d’accord avec lui ou non, a une légitimité en tant qu’intellectuel critiqu. C’est sa fonction et le peuple français se reconnaît dans ses analyses iconoclastes qui brisent les poncifs répétés à l’envie. Cette clique assistée d’une kyrielle d’associations (CRAN, LICRA, SOS Racisme) tient un langage de peu de mots qu’un bonobo doté de la parole pourrait tenir : stigmatisation, exclusion, racisme, sexisme. Sont-ils tous à ce point obtus qu’ils ne puissent comprendre que c’est dans la nature de l’opposition d’être tranchée ? Zemmour la porte fermement et l’exprime avec talent, après bien d’autres. La nouveauté c’est que les conditions historiques sont remplies pour donner un puissant écho au cri du peuple français. Certains doivent rêver d’une loi ad hominem. Mais museler Zemmour c’est museler le peuple français.

Le politiquement correct est une comédie, craignons qu’elle devienne demain une tragédie.

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