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Dictature et libertés

Mathieu Slama revient sur l’étrange parenthèse dictatoriale ouverte pendant la crise du Covid, et qui n’est pas encore refermée, où un régime soi-disant démocratique a soigneusement confisqué les libertés, opprimé le peuple et installé un culte béat de l’autoritarisme “bienveillant”.

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Dictature et libertés

Dans le système proprement orwellien au sein duquel nous avons vécu dès le 20 mars 2020 dès le début de la crise sanitaire que nous avons traversée, et qui nous laisse penser qu’elle est loin d’être terminée, un livre comme celui de Mathieu Slama fait presque figure d’ovni dans le paysage littéraire, voire médiatique.

Quelques voix se sont élevées en vain (ou vite étouffées) pour décrire et mettre en garde contre les dérives que les mesures dites sanitaires ont justifiées pour mettre fin à la pandémie, beaucoup sur le plan scientifique, quelques-unes sur le plan psychologique ou philosophique, peu, curieusement, sur le plan juridique. Et pourtant, au-delà des considérations scientifiques ou médicales sur le virus proprement dit dont il n’est pas question ici, les plus graves atteintes portées à l’ensemble des citoyens durant toute cette crise sont celles relatives à sa liberté et, plus largement, à la notion d’État de droit.

C’est ce que dénonce dans cet ouvrage Mathieu Slama, dans un style clair et incisif, et dont le propos visionnaire et alarmant tire toute sa pertinence de la description d’un monde tombant en catharsis ou plus exactement d’une crise qui rend visible, pour qui veut voir, ce qui était alors invisible : notre liberté, inaliénable, intrinsèque à la condition humaine et au statut de citoyen, garantie par notre Constitution, déjà fortement malmenée, s’est effacée au profit de l’hygiénisme sanitaire, devenant ainsi dépendante du pouvoir en place, qui s’est autorisé alors à la donner ou la retirer en fonction des évènements jusqu’à créer une double catégorie de citoyens. Une liberté sous condition que la grande majorité du peuple français, loin de s’en offusquer, a même appelé de ses vœux si on en croit les sondages, préférant le sécuritaire à la liberté, le médical au droit public, la science et la vie nue, sans sens, sans lien social, à la responsabilité et à la mise en œuvre de son libre arbitre.

De façon sidérante, un État dit démocratique s’est arrogé le droit de disposer et régir la vie de ses citoyens sous un régime d’exception permanente, jusque dans les sphères les plus intimes de sa vie privée, faisant basculer en quelques mois, avec l’assentiment de son Parlement, du Conseil d’État et du Conseil Constitutionnel, un régime déjà ultra-présidentiel en un régime de l’arbitraire, de l’autoritarisme, un état de vigilance étendu qui est de nature à inquiéter fortement sur la notion même de civilisation, de démocratie et d’anthropologie.

Dictature citoyenne

Mathieu Slama qualifie cet état d’urgence sanitaire de dictature disciplinaire, un régime intégralement tourné vers des politiques de santé et d’hygiène publique, dont l’unique but est de discipliner les citoyens à travers une politique de contrôle, de sanctions, d’infantilisation, d’incitations, dont la fin (sauver des vies selon le ”narratif” de l’État) justifierait tous les moyens, y compris écarter nos droits fondamentaux. Ce qui est d’autant plus surprenant et inquiétant sur un plan philosophique et juridique, c’est qu’à de nombreux égards cette dictature sanitaire fut également une dictature citoyenne : d’une part par le consentement inouï à des mesures aussi liberticides que le confinement, le couvre-feu ou le passe sanitaire et vaccinal, puis par la transformation de nombreux citoyens en citoyens-policiers. 

Mathieu Slama analyse parfaitement bien ces mécanismes, à travers notamment la mise en place d’une rhétorique parfaitement réglée (guerre, peur, solidarité, responsabilité) conduisant à une adhésion presque instinctive à ce que l’État, qui est a priori là pour nous protéger, mettait en place, relayée par un discours des médias quasi unanimes quant au traitement des voix discordantes (complotistes), la mise en place du bouc émissaire (le non vacciné) conduisant tout naturellement à la mise en place de ce qu’on n’aurait jamais cru possible : le passe vaccinal et la notion du bon et du mauvais citoyen, et une jeunesse largement sacrifiée.

Un État machine à bons points

Mathieu Slama impute également ces dérives à la notion même de politique qui, sous l’ère d’Emmanuel Macron, s’apparente davantage à celle de management qu’à celle de l’exercice de pouvoirs régaliens et de la recherche du bien commun : comme au sein d’une entreprise, il faut être efficace, utile, faire preuve de pédagogie, ne pas hésiter à faire appel à des structures de conseil, le chiffre et l’algorithme étant rois et l’objectif devenant la réalité même des moyens mis en place. Peu importe l’humain, le citoyen, l’État se transforme en machine à bons points pour qui respecte les normes édictées par le pouvoir. Tout le paradoxe se niche dans cette ambiguïté de la conquête effrénée de toujours plus de libertés individuelles dans une vision pourtant collectiviste de la gestion de l’humain, où la bureaucratie se veut toujours plus intrusive et normative.

Moralement, éthiquement et juridiquement inacceptables, ces mesures n’en ont pas moins été mises en place et sans grande opposition de masse voire même totalement acceptées et sollicitées, ce qui interroge Mathieu Slama dans cet ouvrage sur le sens même des mots libertés et démocratie. Seul le temps nous indiquera l’ampleur des dégâts et il faut espérer que ce n’est pas l’amorce d’une nouvelle ère politique, les reculs démocratiques étant rarement réversibles. Cet essai à ce titre doit être remarqué et lu, même si les solutions que Mathieu Slama propose en conclusion pour y remédier mériteraient quelques ajustements et précisions. Il est dommage à mon sens que les exemples pris d’une liberté assumée soient ceux de la liberté de profanation ou de blasphème et que l’auteur ne renvoie uniquement qu’à la “liberté” issue de 1789 ou de la République. La liberté est ainsi un droit à protéger mais c’est aussi un devoir à exercer.

 

 Mathieu Slama, Adieu la liberté, Les Presses de la Cité, 2022, 271 p., 20€.

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