Une vie d’homme compte peu de nouveautés politiques véritables. La mienne en comptait deux, jusqu’à ces jours-ci.

Les fascistes italiens avaient pour cri de ralliement « Me ne frego », les franquistes, « Viva la muerte ». Aujourd’hui, les partisans d’Éric Zemmour, qui, paraît-il, sont les descendants directs des premiers, sont en passe de se choisir un slogan à première vue fort improbable : « Ben voyons. »

Celui que les médias appellent « le polémiste de 63 ans » a comparu en justice pour des propos tenus en 2020 sur CNews. Quelle sera l’orchestration de cette procédure ? Déjà, au regard des démêlés judiciaires de ceux qui ont fréquenté la campagne présidentielle, cette « affaire de presse » n’entame en rien l’honorabilité du candidat.

C’est bien à nous, Français, qu’il s’adresse, cet homme intrépide ; il sonne la diane et nous encourage ! Son message est d’abord vibrant et stimulant comme un appel de trompette : ironie mordante, chronique moqueuse, galerie de portraits souvent cruels, nous avons droit à tout cela ; puis, la charge s’apaise, la mélodie se fait grave : une fois bien réveillés, nous sommes rappelés à nos devoirs de Français, et encouragés à relever la tête.

Je rappelle l’acte d’accusation : « La famille de Mohammed Merah a demandé à l’enterrer sur la terre de ses ancêtres en Algérie, on a su aussi que les enfants juifs assassinés devant l’école confessionnelle à Toulouse seraient eux enterrés en...