Chroniqueur judiciaire, entre autres à France Inter, François Foucart a couvert tous les grands procès des quarante dernières années ; il était tentant, pour cet habitué des prétoires, de livrer ses souvenirs.

Pourtant, ce serait se méprendre de limiter ce livre à l’évocation de faits divers qui firent pleurer, trembler ou gronder la France. Certes, Foucart se souvient dans le détail de chaque drame, et de ses protagonistes ; il en parle avec un talent et un sens du récit à faire pâlir de jalousie plus d’un auteur de polars mais son livre va plus loin. Derrière ces figures de voyous, de canailles, d’assassins, derrière les victimes et leurs proches, les juges et les avocats, les journalistes et les faiseurs d’opinion, c’est l’image en creux d’une société qui se dessine, celle d’une France déchirée par ses vieilles ou ses récentes querelles, prisonnière d’idéologies qu’elle n’a pas choisies, condamnée au silence au nom d’un politiquement correct de plus en plus étouffant et d’un antiracisme officiel qui en arrive à châtier les innocents pour « sauvegarder la paix des banlieues » et le mythe républicain du « vivre ensemble ».

Trois décennies de folies, d’irresponsabilité, de mensonges ressurgissent. Nous les avons vécues, parfois sans bien en connaître les coulisses. Foucart les donne à voir, et livre du même coup un témoignage pour l’Histoire. Implacable et lucide, en même temps que profondément humain.

Mes cours d’assises de François Foucart, Via Romana, 275p., 24 euros.