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Debout

J’espérais beaucoup la victoire de Donald Trump, pour plusieurs raisons.

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Debout

Craig Franck (1874-1918). Paris, musée d'Orsay. RF1977-122.

D’abord, en déraison de mon incorrigible mauvais esprit : tous ceux qui m’agacent sur les ondes et dans les journaux, et ils sont très nombreux, craignaient beaucoup son succès, et le réduisaient à qui mieux mieux ad Hitlerum, comme disent certains ; ils misaient avec une fébrilité un peu ridicule sur Kamala Harris, son sourire de squale, son ignorance crasse dans à peu près tous les domaines, et son amour inconditionnel pour les aiguilles à tricoter du planning familial ; je me suis beaucoup réjoui de leur déconfiture, et de leurs airs consternés. C’est un peu primaire, me direz-vous ; tant pis, je suis comme cela.

Et puis, un peu de temps a passé, le président AGA, dès son élection a commencé à faire ce qu’il avait annoncé, contre l’immigration sauvage, le wokisme, la transidentité, etc., il a mis en oeuvre un vigoureux spoil system dans la pure tradition américaine, et il nous a envoyé son fringant vice-président, qui s’est livré à une magistrale leçon de morale ; il a reproché à nos gouvernants européens-istes d’être des gros mous décadents, de renier notre socle chrétien, et de ne pas pourvoir à notre défense : tête archi-moisie de nos chefs-nains ! J’ai encore trouvé cela très amusant. Mais, à cette satisfaction se mêle sournoisement une certaine inquiétude ; pourquoi ? Parce que tout cela est bon pour les Américains, qui ont, si tout va bien, pour quatre ans à leur tête une équipe dynamique, entreprenante, patriote, et même porteuse d’idéaux…

« Ne pas subir. »

Et cette conjoncture devrait inciter notre nation fatiguée à se ressaisir et à prendre un chemin semblable, qui lui soit propre et favorable… Hélas, ce n’est pas du tout gagné dans l’immédiat : vous voyez, vous, Macron devenir pro-France, rejeter la tutelle de Ursula et de la CEDH, imposer des coupes claires dans le budget de l’État, rétablir les frontières, réduire drastiquement l’immigration, mettre les juges au pas, dénoncer l’accord franco-algérien de 1968 ? Hélas, le Conseil constitutionnel a un nouveau président : à Laurent Fabius, ancien ministre du sang contaminé, succède un macronien « pur jus », Franck Ferrand, au passé typique d’apparatchik socialiste ! L’aggiornamento national n’est pas pour tout de suite ; nous en avons encore pour un an et demi à être les toutous d’une Europe décadente, exécutants serviles des diktats des commissaires européens ivres de leur pouvoir usurpé.

L’Europe elle-même, pelotonnée sous l’illusoire bouclier de l’OTAN, n’est en réalité que faiblesse et incapacité stratégique dans un contexte international de plus en plus incertain et multipolaire . Or, les Américains, Trump ou pas Trump, nous aiment, à la seule condition que nous soyons dociles, politiquement, solvables, et commercialement accommodants ; l’AGA trumpienne ne nous fera pas plus de cadeaux que par son passé de fausse amie diplomatique et vraie ennemie de nos réussites industrielles et stratégiques. Alors, que faire ? L’avenir est certes difficile à imaginer sous des couleurs radieuses ; c’est justement ce qui doit nous galvaniser, selon la belle devise « ne pas subir », qui a guidé nos anciens en des temps autrement plus difficiles ; en effet, notre situation politique et économique dégradée, notre rayonnement en berne, notre patriotisme amolli, nos convictions oubliées, tout cela est le produit de notre désenchantement léthargique ; mais la France multiséculaire subsiste ; notre patrie est toujours belle, si elle dort, il faut la réveiller avec des hommes de vaillance et de coeur, « et Dieu donnera la victoire » !

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