Dans Ils ont acheté la presse (éditions Jean Picollec, réimpression), Benjamin Dormann s’interroge sur la proximité entre la presse et les pouvoirs politique et financier. Analysant l’influence de Pierre Bergé, Matthieu Pigasse ou Xavier Niel, il s’intéresse en particulier aux modes de financement de plusieurs journaux sous perfusion. Éclairage à l’aune de l’affaire Fillon.
La configuration de la prochaine élection présidentielle a semblé suspendue aux révélations du Canard enchaîné. Signe de bonne santé démocratique ou abus de pouvoir de la presse ?
Signe de dégradation général du climat démocratique. A deux mois d’une élection présidentielle, des dénonciations publiques apparaissent dans la presse sur des revenus perçus par l’épouse d’un des candidats, avant même de savoir si ces revenus sont juridiquement contestables et alors que les faits incriminés remontent à vingt ans… Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? Et dans ce cas, pourquoi n’y a-t-il jamais eu d’enquêtes sérieuses sur les revenus de conjoints des ministres ou des parlementaires, tous bords confondus, avant cette affaire ?
Tout le monde aura compris que, d’une part, la presse n’exerce plus sa fonction de contre-pouvoir mais se contente de servir de chambre d’écho médiatique à des manipulations et à des vengeances, orchestrées principalement par des rivaux politiques. Et que, d’autre part, seuls un ou deux medias disposent de l’information qu’ils diffusent au compte-goutte, la gérant comme un produit commercial… IL RESTE 80% DE CET ARTICLE A LIRE…