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Victimes collatérales

Patrie de la Révolution française et de l’universalisme, la France ne pouvait qu’être à l’avant-garde des rêves de nouveau monde unifié. Mais le démantèlement accéléré des frontières entrepris ces dernières décennies a eu des répercussions énormes sur la population, notamment en matière de sécurité et d’identité. Depuis plusieurs années, un collectif de jeunes femmes a décidé de porter la voix des victimes de la politique multiculturelle et de braver le grand tabou des impacts de l’immigration. Entretien.

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Victimes collatérales

Pourquoi avez-vous créé le collectif Nemesis ?

Alice, co-fondatrice du collectif : Nous avons créé ce collectif afin de dénoncer la réalité de ce que c’est qu’être une jeune Française aujourd’hui dans un pays confronté à l’immigration extra-européenne de masse. Nous ne voulons plus que les femmes soient livrées à elles-mêmes, entre des mouvements néo-féministes qui ne les représentent pas et un État qui est totalement hors-sol face à ce que vivent les Françaises.

Mathilda, porte-parole du collectif : Les médias taisent la plupart des agressions qu’ils considèrent comme des faits divers. Nous essayons, à notre échelle, de les mettre en lumière afin de faire comprendre que ça n’arrive pas de manière anecdotique, que les agressions sont quotidiennes, violentes, et qu’on retrouve très souvent le même profil du côté des agresseurs.

Alice : Nous avons décidé de nous lever pour faire entendre notre voix du mieux que nous pouvons et avec les moyens que nous avons. C’est pourquoi nous organisons régulièrement des actions de happenings médiatiques, pour que les médias s’emparent des questions que nous soulevons par rapport à cette insécurité, à l’immigration, au développement d’un islam radical en France.

Mathilda : Les féministes mainstream ainsi que la plupart des médias n’osent jamais décrire le profil des agresseurs, parler du nombre gigantesque d’agressions commises par des étrangers, des mœurs violentes qui arrivent en France par ces derniers, et de la considération de la femme dans ces cultures. Nier ceci, et taire le profil des agresseurs c’est desservir les femmes et leur sécurité. Nous devons pouvoir poser des mots sur les problèmes que subissent les Françaises aujourd’hui, et l’immigration en est un.

À quand remontent vos premières agressions ? Quand avez-vous eu peur pour la première fois ?

Alice : Mes premières agressions remontent à la période du collège, je devais avoir 13 ans. J’habitais Orléans et plusieurs rues de la ville étaient déjà bien gangrenées par la présence d’hommes extra-européens qui passaient leur journée à traîner et à harceler sexuellement les femmes. Visiblement ma juvénilité ne les dérangeait pas, et c’est à ce moment-là que j’ai été harcelée pour la première fois. Au début, je ne comprenais pas bien ce que ces hommes (parfois de l’âge de mon père) me voulaient, je ne comprenais pas pourquoi ils me parlaient ou me faisaient des avances. C’est avec le temps que j’ai compris l’obscénité de leurs pensées à mon égard et ce qu’ils cherchaient vraiment.

Mathilda : Pour ma part je n’ai commencé à avoir peur que lorsque j’ai été majeure et que j’ai quitté le domicile familial à la campagne pour rejoindre Lyon. J’ai habité dans un quartier difficile, celui de la Guillotière, et les agressions de rues étaient quasi quotidiennes, je me suis notamment fait cracher dessus à plusieurs reprises pour n’avoir pas répondu à des « compliments » ou des sifflements. Par ailleurs, quand j’ai commencé à fréquenter les bars ou les boîtes de nuit, il était fréquent qu’on me touche les fesses ou qu’on se colle à moi sans que je le veuille.

Avez-vous changé vos habitudes à cause d’elles ?

Mathilda : Évidemment, comme toutes les femmes, j’ai adapté mes horaires pour ne pas devoir traverser la ville seule au milieu de la nuit, j’ai commandé des taxis ou des ubers pour ne plus devoir rentrer seule, mais même dans les VTC, on n’est jamais véritablement en sécurité. Il m’est arrivé qu’un chauffeur insiste lourdement pour monter boire un verre chez moi en échange du prix de la course. En tout j’ai dû subir une centaine d’agressions verbales et une quinzaine d’agressions physiques. Mes copines de la fac vivaient exactement la même chose, on en parlait et on a toujours eu le même constat.

Alice : J’ai également changé mes habitudes : changement d’itinéraires pour éviter les rues et quartiers sensibles, regard imperturbable et visage fermé pour ne pas attirer leur attention. J’étais une enfant plutôt souriante et l’habitude du harcèlement de rue m’a forcée à me fermer davantage pour ne plus être embêtée. Au niveau des vêtements aussi, il m’est arrivée de me vêtir de façon masculine afin qu’ils ne me prennent plus pour une femme. Sans ça, je pouvais être harcelée à plusieurs reprises le même jour !

Les grands médias ignorent largement les agressions anti-françaises, et de nombreuses personnes, jusqu’aux parents parfois, expriment de l’incompréhension quand elles sont dénoncées. Comment vivez-vous cette dichotomie ?

Alice : C’est très frustrant. On a parfois l’impression de crier dans le vide, de ne pas être prises au sérieux, voir même d’être bâillonnées, notamment via une censure sur internet. Ceux qui font ça sont soit des gens qui n’ont pas été confrontés au phénomène, soit des gens que l’idéologie aveugle. Je leur conseillerais de regarder des documentaires et des témoignages de femmes qui vivent la situation, y compris de femmes qui habitent en banlieues. Elles-mêmes reconnaissent qu’il existe chez « leurs hommes » des comportements misogynes ainsi qu’une organisation ultra-patriarcale où la femme doit être cachée ou du moins doit rester à sa place.

Mathilda : Mes parents savaient que ces agressions existaient, évidemment ils s’en sont beaucoup inquiétés mais je ne leur racontais jamais vraiment la réalité pour ne pas plus les inquiéter et les préserver. Je pense qu’à leur époque, ça existait déjà mais c’était beaucoup moins répandu.

Alice : Je conseillerais aux parents qui ne me croient pas d’aller se promener avec leur fille en robe à Barbès l’été ; généralement c’est assez radical comme prise de conscience !

Mathilda : Il est très difficile d’expliquer la situation aux gens qui ne la vivent pas, ils ont majoritairement tendance à minimiser le problème, à penser qu’on s’inquiète pour rien ou qu’on exagère. On ne peut le comprendre que quand on le subit quotidiennement. Cependant il existe des moyens pour sensibiliser, notamment en filmant les agressions, en montrant des preuves concrètes de la violence que cela engendre. Les réseaux sociaux ont beaucoup de défauts mais ils ont cette qualité qui est de pouvoir faire circuler les informations de manière rapide et à un grand nombre de personnes.

 

Illustration : Pour célébrer à leur façon la Journée internationale du hijab, les féministes de Némésis ont manifesté le 29 janvier 2023 : « Parce que c’est un choix entre une civilisation qui cache les femmes ou une civilisation qui éduque les hommes. Quelle civilisation voulez-vous ? »

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