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Ukraine, les zones d’ombre

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Ukraine, les zones d’ombre

« L’Ukraine, c’est la Russie ». C’est la réflexion que peut se faire le voyageur en débarquant à Kiev. En parcourant le pays à l’été 2012, nous avions pu nous rendre compte du caractère essentiellement slave et orthodoxe de sa culture.

Dans la capitale, située en plein centre du pays, la moitié des habitants parle russe ; l’autre moitié converse en ukrainien, un dialecte proche qui s’écrit également en cyrillique. A la télévision, le public intervient tantôt en russe tantôt en ukrainien sans que cela pose le moindre problème.

Un pays largement russophile

Dans le sud-ouest, près de la Roumanie, la ville d’Odessa est majoritairement peuplée de russophones. La cité possède un grand port de commerce à moitié rouillé, de larges allées agréables, des maisons bourgeoises qui mériteraient un coup de peinture et de jolies églises à bulbe. C’est l’une des étapes préférées des Biélorusses qui – depuis Minsk – viennent en train y chercher le soleil et la mer.

En Crimée, un peu plus à l’est, les habitants arborent fièrement des petits drapeaux russes dans leurs voitures ou dans leurs commerces. La péninsule, où vit en outre une importante minorité tatare musulmane, est par ailleurs une station balnéaire prisée des moscovites.

A mi chemin entre Kiev et la Crimée, sur le grand fleuve Dniepr, l’ancienne ville dédiée à l’armement – Dniepropetrovsk – entretient encore une partie des missiles nucléaires russes.

Une Ukraine indépendante ? Mais quelle Ukraine ? Le bastion des groupes ultra-nationalistes qui ont renversé le pouvoir à Kiev est situé dans la région de Lvov, ville largement polonaise. Et pour cause : celle-ci appartenait jadis au royaume polono-lituanien et elle n’est située aujourd’hui qu’à quelques encablures de la frontière avec la Pologne.

Des questions essentielles sans réponse

Kiev, situé à 750 kilomètres de Moscou, est distant de 2000 kilomètres avec Paris et de 8000 kilomètres avec Washington. C’est pourtant dans cette ville lointaine et largement russophile que le ministre Français des affaires étrangères, des députés Allemands et le gouvernement Américain multiplient les déplacements.

Il y a quatre mois déjà, les 15 et 16 décembre, bien avant que n’éclatent les heurts meurtriers entre groupes para-militaires et forces de l’ordre, le sénateur et ex candidat à la présidence américaine John McCain, la responsable désignée à la diplomatie européenne Catherine Ashton, le ministre allemand des affaires étrangères et des députés polonais intervenaient au centre de Kiev en soutien aux milliers de manifestants s’opposant au pouvoir rassemblés sur place.

Le renversement soudain et violent du pouvoir ukrainien et les tensions diplomatiques avec les États-Unis suscitent des questions, pour l’instant sans réponse.

Qui a payé la révolution ukrainienne ?

En 2012, cantonnés sur un petit bout de la place de l’Indépendance, des manifestants se relayaient nuit et jour dans des tentes pour réclamer « une autre Ukraine ». « Free Ioulia [Timochenko] » et autres affiches exclusivement en anglais. Les chauffeurs de taxis étaient formels : ces personnes étaient payées pour camper sur place.

L’insurrection de février aurait quant à elle coûté 50 000 euros par jour, selon le journaliste Pierre-Alexandre Bouclay qui a recueilli des confidences à Kiev. Le prix à payer pour l’entretien, le ravitaillement et l’armement des 20 000 manifestants et des groupes paramilitaires. Soit 1,5 million d’euros sur trente jours, et bien plus depuis les débuts de l’occupation massive en décembre.

Qui a déboursé ces sommes ? Le journaliste parle de chefs d’entreprise ukrainiens, de la diaspora établie à l’étranger (notamment au Canada), des dons des habitants, mais aussi d’ONG et de fondations occidentales.

Qui a tiré sur la foule avec des snipers ?

C’est une révélation explosive que vient de fournir l’enregistrement clandestin d’une conversation entre le ministre estonien des affaires étrangères et la déléguée à la diplomatie de l’Union européenne. Dans celui-ci (qu’on peut entendre en anglais ici ou là), le responsable estonien affirme (rapports d’autopsie en main) que des tireurs à distance non identifiés avaient tué à la fois des manifestants et des policiers. Il ajoute qu’ils auraient pu être commandés par « la nouvelle coalition ».

Or, c’est l’utilisation de snipers qui avaient fait dégénéré la révolte et provoqué la déconsidération du président en exercice dans la population ukrainienne.

Dans la conversation en question, Catherine Ashton botte en touche…

Que veut le nouveau pouvoir ukrainien ?

A peine arrivé au pouvoir suite au départ d’un président menacé et à la défection partielle d’une partie des députés des régions russophones, le tout nouveau premier ministre par intérim – l’ancien président du parlement Arseni Iatseniouk – et le parlement de Kiev proposaient ou votaient coup sur coup l’interdiction de l’enseignement du russe dans les écoles des régions russophones ou encore l’intégration du pays dans l’Otan. Le premier ministre par intérim pourrait également signer un accord d’association avec l’Union européenne, avant même la tenue des élections anticipées pourtant prévues en mai, et un projet de loi en discussion envisage de supprimer le cyrillique dans l’écriture de la langue ukrainienne.

L’accord signé le 21 février entre le président Viktor Ianoukovitch, les partis d’opposition ukrainiens et les émissaires de l’Union européenne est mis aux oubliettes.

« Nous disposons d’informations selon laquelle de nouvelles provocations sont en cours de préparation, y compris contre la flotte russe de le Mer noire déployée en Ukraine », déclarait le 3 mars le ministre russe des affaires étrangères, conscient que les États-Unis cherchent à séparer la Russie du reste de l’Europe.

Pendant ce temps, l’hyper-puissance américaine poursuit le déploiement de longue haleine d’un bouclier anti-missile aux portes de la Russie et les tractations non-publiques continuent avec l’Union européenne pour la signature d’une vaste fusion commerciale et financière (le « marché transatlantique »).

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