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Zemmour, l’amitié et la victoire

Celui que les médias appellent « le polémiste de 63 ans » a comparu en justice pour des propos tenus en 2020 sur CNews. Quelle sera l’orchestration de cette procédure ? Déjà, au regard des démêlés judiciaires de ceux qui ont fréquenté la campagne présidentielle, cette « affaire de presse » n’entame en rien l’honorabilité du candidat.

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Zemmour, l’amitié et la victoire

Chacun sait que la comparution devant le Tribunal correctionnel est un passage obligé de toute carrière politique. L’Athènes de Périclès et la Rome de Cicéron ont ouvert la voie. Clemenceau allait jusqu’à dire qu’il y fallait un séjour en prison. Tel est le lot des combattants. Qui s’approche du pouvoir fréquente la tragédie. Qui ne veut pas de la tragédie doit rester dans le confort de ceux qui n’ont pas d’histoire.

L’histoire, voilà ce qui hante Éric Zemmour. Veut-il y entrer ? On ne sait pas, mais on le pressent. Non par gloriole, mais parce que telle est la nécessité. Quand la lecture, l’écriture et la méditation poussent à la fréquentation des plus grands et que, par eux, l’histoire fait partie de la rumination quotidienne, c’est tout naturellement que l’écrivain, le journaliste, « le polémiste de 63 ans », y entre à son tour.

Pour ouvrir sa campagne, Éric Zemmour avait choisi Sartène, la ville noble et fière, la ville tragique de la Corse du Sud. Mon épouse et moi l’y avons accompagné. Dans un café littéraire qui venait de s’ouvrir, il commença par une longue séance de dédicaces entrecoupées de discours, et, parfois, d’invectives. Sur le petit balcon qui longeait la pièce où il dédicaçait, trois jeunes gens vêtus de noir étaient venus lui dire, discrètement mais authentiquement, le soutien des jeunes nationalistes de la Corse. Nous les avons retrouvés, le lendemain, à Ajaccio, lors d’un après-midi plus mouvementé. Mais à Sartène, c’était vraiment les premières notes de ce qui deviendra, peut-être, « la symphonie Zemmour ».

La symphonie Zemmour

Après la longue dédicace, dans une maison haute de la ville, Olivier Battestini, qui organisait cette venue, avait sollicité l’hospitalité pour une cinquantaine d’invités. Le maître de maison accueillit le futur candidat en rappelant qu’il se trouvait dans le salon d’un Joseph-Marie Pietri, sénateur du Premier Empire et préfet de Paris, auquel succéda un Pierre-Marie Pietri, sénateur du Second Empire et préfet de Paris, et que cette maison, qui avait vu les premiers succès électoraux de ceux qui étaient devenus pour un demi-siècle les élus de la Corse du Sud, était appelée « maison de la victoire ».

« Ici, on s’appelle par son prénom, en ajoutant simplement devant, pour certains, Monsieur. Je lève mon verre, donc, à la victoire de Monsieur Éric. » Monsieur Éric montra, dans cette chaleur de l’amitié, le vrai visage du « polémiste de 63 ans » traduit en correctionnelle, le visage d’un homme souriant et attentif, sachant écouter et répondre, accessible à tous et, surtout, ami de l’amitié.

C’est, pour les hommes de la Méditerranée, une vertu indispensable en politique. Monsieur Éric, dans l’île de Napoléon, dont Olivier Battestini chante le destin proche de celui d’Alexandre, l’empereur philosophe, a joué ainsi l’ouverture symbolique d’une aventure qui, dans cet automne plat et triste, éclaire la politique en annonçant le retour de l’histoire.

Que « la maison Pietri » lui ouvre la porte de la victoire !

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