Il reste des mois avant que le texte maléfique ne revienne à la Chambre. D’ici là, ne désespérons pas : même si la promotion effrénée des droits des individus est devenue la règle législative, il n’est pas exclu que l’opinion change quelque peu. Les témoignages indignés des soignants ont fleuri. Claire Fourcade mène un combat admirable.

Faisons valoir que l’euthanasie est faite par les riches pour les riches : ce sont les pauvres qui sont visés pour que les riches puissent jouir plus longtemps du système qui les entretient. Faisons valoir que les mots sont mensongers, le peuple saura nous entendre lui qui se méfie de plus en plus de la parole des puissants. Montrons toute l’horreur de ces soignants condamnés à être des assassins, et toute l’incohérence de ce pouvoir qui prétend dans un même mouvement – républicain, bien sûr – nous apprendre à boire quand il fait chaud et à mourir faute de soins, car informer ne coûte rien par rapport aux soins palliatifs.

Des députés courageux ont réussi à dire ce qu’il fallait dire, à faire entendre les voix qu’on voulait amuïr. D’autre sont été lâches, opportunistes ou tristement fidèles à leurs pauvres convictions. Les derniers peuvent être convaincus, les premiers peuvent être retournés – leur soumission à l’opinion est leur faiblesse et notre chance.

Comme me l’écrit un ami, « l’essentiel est que le Sénat modifie, si peu que ce soit, le texte adopté par l’Assemblée. Ce qui est possible, si ce n’est probable. Il y aura alors retour devant l’Assemblée, et qui sait quelle sera l’humeur et la composition de celle-ci à ce moment-là ? Bref, nous avons perdu une bataille, nous n’avons pas perdu la guerre législative. » Les forces de la mort, Docteur Thanatos ICI, n’ont pas vaincu : la guerre continue.