Civilisation

Si le cheval m’était conté… au féminin
Des confins de l’Asie aux hippodromes français en passant par les palais moscovites et les portes d’Orléans…
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Jeudi 1er mai 2025. Domrémy-la-Pucelle, dans les Vosges. La Lorraine. Rendez-vous a été pris afin de rendre hommage à la figure héroïque de Jeanne d’Arc, en sa commune de naissance, devant le parvis de l’église. Une foule de sympathisants et de membres du parti Identité & Libertés, parti récemment fondé et présidé par Marion Maréchal a fait le déplacement dans l’Est de la France, sans doute plus de quatre cents personnes.
Le soleil est là et la foule est enthousiaste lorsque la présidente du parti Identité & Libertés fait son apparition, accompagnée des élus et cadres de son mouvement. Peu avant de s’élancer en direction de la statue de Jeanne d’Arc, où elle doit déposer un bouquet de fleurs en hommage à la jeune femme morte pour la France et ses valeurs chrétiennes, Marion Maréchal est prise à partie par un collectif de militants grisonnants, incrusté dans la foule, aux cris de « Vous n’êtes pas le bouclier des juifs ». La scène est ubuesque. Qui pourrait reprocher à Marion Maréchal la moindre ambiguïté concernant les Français de confession juive ? Un membre du collectif inconnu dit à l’intention d’un sympathisant : « Mes grands-parents sont morts à Varsovie ». Il lui est simplement répondu, « Quel rapport avec le fait de rendre hommage à Jeanne d’Arc, brûlée vive au 15e siècle ? ». Une scène qui montre à quel point de prétendus militants antifascistes ont des comportements s’apparentant à ce qu’ils affirment combattre, cherchant à interdire les libertés de réunion, d’expression et d’opinion de personnalités élues et de partis politiques. Toute une partie de la gauche a sombré dans la haine.
Finalement, la foule s’est élancée en direction de la statue de Jeanne d’Arc, suivant la jeune femme politique de 35 ans, accompagnée d’une petite Jeanne. Le bouquet de fleurs déposé, Marion Maréchal et l’ensemble des personnes présentes ont rendu un hommage solennel et silencieux à la femme guerrière de Lorraine. Une femme Némésis avant l’heure.
Plus de trois cents personnes se sont ensuite dirigées vers un village proche, pour un banquet organisé par Identité & Libertés. Marion Maréchal a pris la parole. Un discours puissant et concis de trente minutes. Elle a confirmé sa volonté de pérenniser le rendez-vous annuel de Domrémy car, selon elle, c’est, le 1er mai, « le lieu où nous devons être, là où souffle l’esprit de Jeanne, fille du peuple, héroïne de France, qui libéra une ville, réveilla une nation, fit un roi et mourût à 19 ans sur le bûcher. Pour qui croit en la France, Domrémy est un lieu qui élève l’âme ». Marion Maréchal a ainsi rappelé l’importance pour elle de « cette petite paysanne » qui fut visionnaire, général d’armée, théologien et martyre. Bien sûr, elle « sait que la police de la pensée ne réserve qu’ironie ou moquerie pour quiconque à droite parle de Jeanne d’Arc ». Et pourtant ? Non sans humour, la patronne d’Identité & Libertés relève que Jeanne a tout pour plaire aux féministes de gauche. « Mais voilà, à leurs yeux, elle a un défaut majeur, et aux nôtres une vertu infinie : elle était patriote. Elle ne voyait de justice que dans la libération de son pays. Elle avait aussi un autre défaut terrible pour cette gauche : elle était chrétienne. Elle croyait aux siens, elle croyait aux saints, elle croyait à la terre, à un ordre à la fois naturel et sacré. Jeanne était française et pour la gauche cela aussi est un défaut ». Et d’en appeler au combat : que chacun exige tout de lui-même avant de demander quoi que ce soit.
« Les islamo-gauchistes nous trouveront toujours sur leur chemin »
Identité & Libertés, en ce 1er mai, engage ce combat. Selon Marion Maréchal, il porte un nom : « réarmement ». C’est un manifeste politique, appelant à un réarmement dans tous les domaines. Réarmer la France ? Car la civilisation française et européenne a un ennemi : la gauche radicale qui considère que les Français et les Européens de souche seraient racistes et islamophobes. Cette même gauche radicale qui a l’indignation sélective, oubliant les victimes Françaises, Européennes et blanches, victimes d’un racisme dont l’essayiste François Bousquet a récemment démontré la réalité (Le racisme antiblanc, La Nouvelle Librairie éditions, 2025). « La réalité dans notre pays, ce n’est pas que ce sont des hordes de milices d’ultra-droite qui martyrisent des musulmans sans défense. La triste réalité est celle-ci : près de 300 personnes ont trouvé la mort par des djihadistes islamistes quasi exclusivement d’origine extra-européenne, la réalité ce sont des Français poignardés gratuitement à coups de sales blancs, la réalité c’est que l’immigration est partout représentée dans la délinquance et dans les prisons, la réalité c’est qu’en 2024 les actes antimusulmans ne représentent que 7 % des actes antireligieux ». Et encore : « La réalité, c’est que le racisme le plus décomplexé dans notre pays, c’est bien le racisme antiblanc, dont certains osent affirmer qu’il n’existerait pas. »
Marion Maréchal a des propos forts : « Nous croyons en une France fidèle à son héritage, ancrée dans une civilisation européenne et chrétienne, souveraine dans ses choix, et libre dans son économie (…) Nous sommes un nous et nous avons un chez nous. Il nous appartient de conserver et de transmettre cet héritage ».
L’heure est donc au réarmement général afin que la France redevienne une puissance respectée. Un réarmement « total » : démographique, identitaire, éducatif, culturel, militaire, économique, démocratique et sécuritaire. Ce réarmement passe en premier lieu par la démographie car un peuple doit d’abord se perpétuer : « L’immigration de remplacement ne peut être une solution à l’effondrement de la natalité française. Notre plus intime profession de foi : l’avenir de la France et de l’Europe passe par les berceaux de nos enfants et non par les bateaux de migrants ». La natalité est une priorité, ainsi que la préférence nationale. Le réarmement doit être éducatif. L’université doit être remise en ordre, protégée du wokisme qui déstructure des individus ayant perdu tout esprit critique en des lieux de savoir où, au contraire, ils devraient le cultiver. Le réarmement doit être culturel : « La culture, c’est l’âme d’un peuple. Fidèles aux enseignements antiques de notre civilisation, nous entendons réhabiliter la transmission du Vrai, du Bien et du Beau ». Outre cela, le réarmement de la culture passe aussi par des principes simples : « L’homme n’est pas une marchandise et la femme encore moins. Un ventre ne se loue pas, un bébé ne s’achète pas. La vie n’est pas une marchandise ».
Cependant, ces réarmements conditionnent le réarmement premier : « Le réarmement identitaire. Si nous voulons une culture, nous voulons que ce soit la nôtre ». Marion Maréchal insiste : « Les Français n’ont à faire de la place à personne, à ne laisser leur place à personne. Sur la terre de leurs pères, abreuvée de tant de sang pour que la France perdure, ils sont chez eux et ils vont le rester. La submersion migratoire est une atteinte au droit des peuples à demeurer eux-mêmes ». C’est pourquoi l’Europe doit en finir avec l’islamisme.
La présidente d’Identité & Libertés évoque ensuite la nécessité d’un réarmement démocratique. Elle précise que son parti défend une coopération européenne fondée sur la souveraineté des nations libres héritières d’une civilisation commune. Une vision incompatible avec l’Europe à la Bruxelloise. Selon elle, la démocratie trouve son but et sa source dans le peuple. La liberté d’expression et le recours au référendum sont des conditions de la démocratie.
Un réarmement de la France qui devrait être basé sur l’économie et la prospérité, elles-mêmes liées au mérite et à l’effort, en privilégiant la production à la redistribution et le travail à l’assistanat. Une conception libérale, donc, qui n’est pas le libre-échange généralisé et incontrôlé que le monde a connu ces quarante dernières années sous forme de mondialisation. Une conception enracinée dans la réalité industrielle, fondée sur la souveraineté économique de la France et de l’Europe.
Finalement, Marion Maréchal insiste sur ce point : la France et l’Europe doivent retrouver le chemin de la puissance. Ce qui passe par un réarmement à l’intérieur d’un pays connaissant une fracture sécuritaire, communautaire et civilisationnelle.
Et la stratégie politique ? « Elle s’inscrit dans une conception du monde charpentée par un ensemble de convictions découlant de valeurs. Au sein du camp national, dans le champ des droites, nous avons notre personnalité politique, notre singularité. Cette singularité est aussi d’être ceux qui inlassablement appelleront au rassemblement. Face au bloc central, nous voulons le bloc national, face au nouveau front populaire, nous voulons la coalition des droites. Parce que sans elle, il ne peut pas y avoir de victoire totale, c’est-à-dire de victoire électorale mais aussi de réussite gouvernementale. » Ainsi, ce 1er mai 2025, pour Marion Maréchal, les mots France, Europe, civilisation, identité, christianisme, liberté, combat politique et culturel et réarmement total de ce que nous sommes, si nous voulons le rester, ne sont pas de vains mots : c’est d’un projet politique dont il s’agit. Domrémy avait tout d’un moment fondateur.