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Elections en Macronie

Les administrés ont pu apprécier leur ministre de l’Intérieur intervenir contre les Gilets jaunes. Les électeurs vont le voir gérer les élections. C’est le même Castaner qui opère dans les deux cas.

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Elections en Macronie

L’électeur ne voit des élections que les documents qu’il reçoit dans sa boite aux lettres, les éventuels militants qu’il croise sur les marchés, les échanges d’invectives télévisuels qualifiés de débats, le personnel interchangeable des bureaux de vote et la proclamation des résultats par le ministre. Il peut participer au dépouillement pour avoir l’illusion de contrôler. Jeune délégué dans un bureau (la journée assis sur un banc à regarder les électeurs défiler), j’ai connu l’époque héroïque de la coupure de courant au moment de la distribution des enveloppes dans lesquelles les bulletins avaient été regroupés par 100 avant le dépouillement. Bruit de papier dans le noir, courant mystérieusement rétabli, les enveloppes distribuées et le comptage fournissant, curieux hasard, des résultats supérieurs à 90 % pour le candidat soutenu par la commune. C’était l’époque héroïque : l’équipe de la mairie tenait l’urne et le cahier d’émargement. Elle était alimentée en sandwichs et en boissons, les délégués des autres formations étaient regroupés sur le banc dans un coin du bureau le ventre vide à observer les autres s’empiffrer. Pour lutter contre la fraude sont donc venues grossir le matériel électoral ordinaire, les urnes transparentes et les lampes à piles. L’électeur pouvait être tranquille, ça ne se reproduirait plus.

Urne transparente et lampe de poche

Pas sûr que la fraude ait disparu pour autant puisque l’on a vu apparaître le juge en charge du bon déroulement de la consultation. De permanence le jour du scrutin, il pouvait être saisi par n’importe quel candidat. Ça tombait bien, un délégué m’avait signalé dans un bureau de vote qu’un appariteur relevait les numéros des votants pour transmettre la liste au coursier de la mairie qui passait régulièrement la relever. Cette procédure est illégale. Je me rends dans le bureau pour constater, je tombe sur le maire qui confirme en m’invitant à déposer une réclamation le soir quand la consultation sera terminée. Je constacte le juge de permanence pour lui demander d’intervenir et je m’entends répondre que le bureau de vote est située dans une commune en dessous de son seuil d’intervention (30 ou 40 000 habitants à l’époque). Le mairie a pu continuer son manège toute la journée, sans incidence sur la validité du scrutin.

500 000 électeurs inscrits en double

Lors de la même consultation, une candidate particulièrement au fait des pratiques de sa municipalité avait envoyé des lettres recommandées pour opérer un sondage sur la liste des électeurs inscrits. Devant le taux de retour anormalement élevé, elle saisit le Tribunal administratif. Les résultats étaient proclamés depuis longtemps quand les juges la renvoient devant le Conseil d’état, avec des frais de procédure dépassant les moyens d’une simple candidate. Depuis, une commission de contrôle des listes électorales a été mise en place. On recensait 500 000 électeurs inscrits en double lors de la dernière présidentielle[1] : « au moment de la rédaction du rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA), le total des inscrits sur les listes électorales comptait même 500 000 électeurs de plus que le fichier national, donc autant de possibles doubles inscrits. »

Des bulletins captifs

En matière de contrôle des électeurs, les élus républicains ont progressé. Un candidat qui veut avoir une chance de l’emporter doit d’abord quadriller sa circonscription, bureau de vote par bureau de vote, rue par rue. Chaque mairie a ses délégués de quartier, c’est la base et parfaitement légal. Les mairies disposent en outre de gisements de bulletins de vote quasiment captifs : les maisons de retraites (EPHAD), associations de handicapés et autres structures subventionnées de l’économie sociale. Apparue au début des années 1980 après l’échec du Programme commun du premier septennat Mitterrand, la nouvelle pauvreté a ouvert des horizons économiques nouveaux : l’économie « sociale et solidaire ». Rien d’illégal, colis de Noël pour les anciens, déplacement à la mer ou à la montagne pour les autres et le jour des élections, le bus de la mairie emmène tout le monde faire son devoir électoral, l’enveloppe est souvent fournie. Personne ne moufte car ce n’est pas payant d’être contre le social. Les dirigeants d’associations appartiennent aux mêmes réseaux que les élus, fréquentent les mêmes loges. Un exemple parmi tant d’autres, le Groupe SOS (15 000 salariés, 800 millions d’euros de chiffre d’affaires) est dirigé par Jean-Marc Borello, le Monsieur social de Macron. Il aurait dû être ministre sans sa condamnation pour avoir « facilité » le « trafic » et « l’usage de stupéfiants » à l’époque où il dirigeait le Palace, célèbre nightclub parisien. A ses tout débuts en 1982, il avait été membre de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie[2] !

Fraude au ministère de l’Intérieur ?

Le ministre de l’Intérieur s’y connaît en élections. En janvier 2019, lors des dernières consultations professionnelles au sein de son ministère et de la Police nationale, deux organisations ont déposé chacune un recours pour fraude (intimidation, vol, chantage, usurpation d’identité, etc.)[3]. Elles précisent : « Surtout n’agissez pas seul, ces organisations peuvent briser votre carrière en vous refusant toutes mutations ou tout avancements, même illégalement, ainsi que vous condamner à une sanction disciplinaire arbitrairement. Le Ministère de l’Intérieur peut également vous harceler et vous discriminer pour vous pousser à la dépression, pour vous « virer » en détournant la médecine statutaire de son rôle de soin, pour en faire un outil de coercition. De tels agissements peuvent aussi vous pousser au suicide… » Aucune mesure n’a été prise contre ceux qui diffusaient ces accusations.

Les quartiers sont quadrillés, les handicapés et les anciens vont voter, le droit de vote a même été étendu aux taulards. Les élections sont sous le contrôle de Castaner, formé dans sa jeunesse par un caïd du milieu marseillais. La Justice veille. Qui peut sérieusement remettre en cause la sincérité des élections ?

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