Michel Bouvier et moi, qui sévissons tous deux dans Politique Magazine, nous entretenions gravement afin de savoir quel surnom pourrait honorer le cher Emmanuel (cher au sens : qui nous coûte cher). Des tas de propositions ne nous satisfirent pas. À la fin, nous nous arrêtâmes sur « sale gosse ». En effet, le cher Emmanuel ressemble dans son discours à un gamin de quatorze ans, élève moyen de troisième, qui a appris quelques petites choses, mais pas beaucoup, et qui se sent autorisé à la ramener, à enseigner avec véhémence tout ce qu’il sait à des adultes plus ou moins consentants. Là-dessus, nous lûmes Les Cosaques et le Saint-Esprit de Bruno Lafourcade, qui sévit depuis peu dans Politique Magazine, et qui, lui, décerne à Emmanuel le titre enviable d’« enfant pervers ». Pour justifier cette appellation, Bruno Lafourcade rappelle cette scène où l’on voit notre président coûteux sourire avec entrain quand deux rappeurs présentent devant ses yeux ravis des doigts dressés ou cette autre scène, lors d’un 14 juillet, où notre président magicien transforma les soldats d’une fanfare en majorettes tournant sur elles-mêmes. Ces vilenies l’amusaient intensément. Et puis nous apprîmes que Michel Onfray, qui n’écrit pas encore dans Politique Magazine, qualifiait notre Emmanuel d’« enfant-roi ». L’affaire était conclue : il y a quelque chose d’enfantin chez ce président.
D’ailleurs, ce président a plusieurs mamans. Il y a maman Brigitte, qu’on connaît bien. Il y a maman Angela, envers laquelle notre enfant se montre très docile, quand elle lui parle d’éoliennes, de vaccination et d’autres bonnes choses. Il y a maman Union européenne, qui est une grosse matrone et même obèse, qui a beaucoup de mal à se déplacer, mais qui est quand même parfois encore capable d’aboyer des ordres tatillons. Non seulement notre enfant a des mamans, mais il a des papas, de ceux qui sont très doués pour des travaux citoyens et lucratifs d’intérêt planétaire, disposent de l’information et veulent tirer les ficelles du monde.